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Vous pouvez effectuer des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adresse fhttp: //books .google. com| r V VIE DE CfHARLES - MBXCmOR - ARTUS, . . t j MARQ0IS DE BONCHAMPS, GÉNÉKAL VENDÉEN. 1 p VIE DE CliHARLES - MBXCHIOR - ARTUS, . 1 j MARQtJIS DE BONCHAMPS, GÉNÉRAL VENDÉEN. Tous les e^iemplakes avoués par Tautetir * doivent être reVê tus de sa signature. X » W..^^j. ^-£-e'7oS. ,^jjf,^ch,^r.,f.j^ut/irfs. t l I L VIE DE CHARLES-MELCHIOR-ARTUS. MARQUIS DE BONCHAMPS, GÉNÉRAL VENDÉEN, . Par p. m. CHAUVEAU , Dpcteur en médecine de la faculté de Paris , Médecin en chef de la 4® division de la garde nationale , Rapporteur près le conseil de santé > ch^gé du personnel) et attaché au 4^ dispensaire de la société philantropique / etCé ; ()uiYi£ DE l'Éloge prononcé sur sa tombe , et ORNEE DE ;B0N PORTRAIT. *.^ '• ^ » ^ ! . _ J * I /i\ Grâce I grâce aux prisonniers 1 je le tsuz, . . ' ^ ^* J^\ je Tordoiuie Pag^ aao. -'■'■^^-^"'^ PARIS, CHEZ BLEUET, UBKAIRE, RUE DAUPHINE, N« 18; ET CHEZ LENORMANT, IMPRIMEUR- UBR AIRE, RUE DE SEUmS, No 8. '•*•• ••"• .à '. j"* ■»■*■*• • • • • • •*»•♦ #• •••• \ S' « 4 <■ • « AU ROI. Q>U>a f r • ^ ccear^. fJMjxb.&éïLi a/ eué^^ &d raaéed - perçue/ w/ fnénw^t^Cy' an/ oé'^otcemen/- ào€ey teà mane4 ou/ nércà 'venaeeny^ t^ 'Cy /fU€J g C/i^f^cy , (Do volîe? UxK^ctJitiXo ; à ^e/ éreJ-Amnéà €/ ei- éreà-hdele/^ àuief- ^ CHAUVEAU, V ; ^ • ^V%^%'V%%WVV%(V«%V«%%/V«/%%%^V%%l^Vt%W«%VV^VV%«fia%«V%%^/%%^%/l'«'%^ AVANT-PROPOS. Gb n'est point le désir de la célébrité qui m*a fait prendre la plume. Je me comiais trop pour oser y prétendre. Si cet Essai a quelque mérite , je le dois au sujet que f ai choisi , ce sont de ces écrits où les sentimens' sont des inspirations , où le cœur suggère aisé- ment les paroles. . Je n'ai point eu Vmtention d'bfifrir au Public mie histoire de la guerre de la Vendée ;. après M. Beauchamp l'entreprise eût été téméraire. L'in* térêt qui s'attache aux Mémoires de madame . de Larochejaquelein doit peut-être même empêcher de risqua X Avant-propos. un Essai dans ce genre. Si quelquefois Je me«uis écarté des faits pour entrer dans des détails qui paraîtront étran- gers à mon sujets c^est uniquement dans l'intention de mettre le lecteur à même de suîrre Bonchamps dans sa courte mais à jamais glorieuse carrière. J'ai Toulu consacrer quelques pages à la mémoire de ce guerrier sans peur et àans reproche : plusieurs ' raisons m*y ont engagé. - Après la tempête , les passagers qui ont échappé à ses fufeurs bénissent à l'envi les hommes courageux qui se sont dévoués pour le salut commun ; et s'ils ont péri dans leur généreuse en- treprise , leur mémoire reçoit rhôm-^ mage et les larmes de tous. Nous qui avons échappé aux tour- mentes révolutionnaires., oublierons-^ Avant-propos. xj noii$ , tranquilles dans le port, ceux qui s'efiforcèrent long-temps de coùt : jurer l'orage , et qui ne pourant dé- tourner la foudre , l'attirèrent sur leurs têtes pour eii préserver les nôtres., Il me semble que chaque Français de- vrait consacrer ses travaux à célébrer quelquesruns de ces traits d'héroïsme qui se sont rencontrés en grand noirtr { bre parmi les calamités de vingt-cinq ans , et qui seuls pourraient en adou* pjr le souvenir j et, par là , . les beaui^ exemples resteraient ; et si les Qxêmes malheurs étaient réservés à nos ne^ veux, ils trouveraient des modèles et des encouragemens dans le dévoue- ment des uns et dans la reconnais^ sance des autres, A ce motif si puissant se joignait une r^iispn bien ijjapériçuse , qui xij Avant-propos. m'est particulière. Ma Êimille ha- bitait cette célèbre et malheureuse yendéc ; elle était unie à M. de Bon* champs* j'oserai dire par les liens de l'amitié. La conformité de sentimens » de conduite et de malheurs Tint en- core les resserrer. Mon enDsince reçut de ce guerrier des marques d'in- térêt dont je conserverai éternelle- ment le souvenir. Dans cette célèbre et malheureuse campagne, l'un de mes parens * s^attacha à son sort » et eut la ■■»• * Mon oncle y M.Coargçon, curé de la Ckapelle-* Sainb*Floreût depuis trente-trois ans , était intime- ment lié avec M. de Bonchamps : il jouissait de tout* sa confiance ^ il était son curé , son ami. Aussi tôc^ après l'incendie du château d^ la Baronnière^ il 1* reçut chez lui ainsi que sa famille, restée sans asile; car déjà' le général avait engagé une partie de sa for- urne , pour subvenir aux besoins de êê$ s^Idau. Après avoir reçu son dernier soupir^ il suivit Farmée d'outre«^ Loire pour remplir une dernière parole donnée à. AVANT-ÎRÔtOS. xn| triste consolatidii de recevoir son der- nier soupir. Les larmes qu'au fond w de sa retraite il verse encore sur son illustre ami, m'ont inspiré ce faible U-ibut de respect à la mémoire d'un héros. 'Je serai vrai dans les faits * rc'est le premier devoir d'un écrivain* C'est à son ami expirant, celle de ne pas perdre de vue sa^ iemnàa et ses deux enfans. Apr^s la funeste bataille dv MfLVS, il resta sur la rire droite de la Loire, et y sous un nom de guerre très-connu, il remplit les fiaoctioas d'aum6nier de Fermée rojale^ composée des débris de l'aronée vendéenne restés sur la rire droite du fleuve. * Il se pourrait faire que je fusse tombé dans quelques erreurs , car les historiens ne sont nullement d'accord^ dans uiie fo^Ie de circqnstaiiGeSi, ni suc les dates , ni sur les faits* J'en pourrw dire autanl; d'une feule de notes ^ isolément obtenues d'officierà de Tannée vendéenne. Je me ferai au reste un bien grand plaisir de rectifier les ikutes qui pourraient s'être glisséoak dtns lf««v^%^%V«rvlw Oi , côiiiin« Ta dît Tacite , c'est tiiie cbuttiiite antique de transmettre à la postérité les mœurs et les actions des hommes illustres "^^ quel sujet plus noble pourions-notis choisir que la vie de Bonchamps , ce guerrier vertueux qui , dans un * Glaronun riroram Facta moresqae potterii tra« âere antiqaitQS asibitoj|i« J)c vUa Jg/icçlof» ' y («8) siècle où tous les vices , tons les crimes de nos ancêtres semblaient $e |)récipiter à la fois sur leur postérité , s'est distingué par ses vertus ^ son courage et rhéroïsmé de son humanité ! Nous toii" ' chous encore à ces temps trop malhèùreusemetit célèbres qui paraissaient n'avoir hérité des lii'- mières desancieiàsiet des modernes , que pour en étouffer l'éclat^ et montrer au monde étonné des attemau encoro isiouis. Le crime de la rébellion av^t 'Ouvert la carrière , et pendant que ^am- bition sanglante la parcourait , la torche et ^e fer à la main ^ la voix publique n dsait citer un seul homme vertueux > sans l'exposer aux tortures et aux supplices les plus horribles. Si Ion ignorait la cause de tant de forfaits , on serait tenté de croire quHl ne s'agissait de rien moins que d a- obolir la conscience du genre humain ^. Certei , ; nous pourrions dire avec l'auteur imqaortel de la , vie d'Agricola : u Nous avons donné au monde un . « grand exemple de patience. Comme les siècles , (c passés ont vu l^excès de la liberté , nous avons «c vu l'excès de la servitude. Les inquisitions « 1 • ï' • * • ' : " • . ■ * Et conscieutiam g^aeris humam aboleri arbitra'^» bantor. (19) %r les plus odieuses nous avaient ôté la faculté te de parler et d entendre ; et nous eussions perd^ a la mémoire y s'il était aussi possible d'oublier « que de se taire '^# » Enfin , nous commençons i respirer : depuis que l'astre des Bourbons est venu luire sur notre malheureuse patrie y notre courage renaît : Louis le • Désijré nous rapporte le pouvoir d'un seul et la sécurité de tous* Devant lui disparaissent ces bouleversemens , ces agitations frénétiques d'un peuple qui, jusqu'alors ; avait mis au rang de ses premières vertus son amour inviolaj>le pour ses Rois% Cependant , telle est l'infirmité humaine , nous dit encore le plus célèbre historien de Rome , que les remèdes ne peuvent agir aveu; la même célérité que les maiix ^"^ ; et comme les ■*ft«ifc^^ * Dedimus profecto grande' patieati» dociuâeatum, et sîcut vetas aetas vîdit , quid ultimam in libertatç esset, ita nos quid in servitute , adempto per inquisi-^ tiones et loqaendi audiendique commercio» Memoriam qoôqaè ipsamcum voce perdidissenius , si tam- in noa* Ira potesjtate esset , oblivisci qnam tacete. ** Natura tamen infîrmitatis humanae , tardiora snnt remédia quam mala. ( ^o ) cchrps s'accroissent lentement et périssent avee rapidité ^ ainsi s'éteint le bonheur d'un peuple , comme une étincelle tpiil n*est pas facile de ra« nimer. Est-il au pouvoir des hommes de cica^ triser y dans quelques années , des plaies si pro- fondes , si nombreuses , faites au corps politique par tant de mains homicides ^ et dans Tespace d'un si grand nombre d'années ? A peine Diect Kii-même pourrait y sans déranger l'ordre dé la nature, opérer ce prodige* Qu'on imagine en effet quelle foule de citojens , dans ce long espace de la yie humaine , ont péri par des malheurs imprévus et par la cruauté, plus pré^ voyante que le malhetu:. Combien de sources de prospérités publiques et particulières absorbées et anéanties! Pour nous,, qui, restés en petit nombre , survivons non-seulement aux autres,; mais en quelque sorte à nous-mêmes ; nous qui avons vu retrancher du niilieu de notre vie tant d'années, pendant lesquelles sont parvenus , d'o«> rages en orages , les jeunes gens à la vieillesse { lès vieillards au terme fatal ; c'est à nous, dis^je, de nous féliciter d'avoir gagné le port, et de voir le vaisseau de l'Etat arraché aux écueîîs , voguer, sous Vétoile des Bourbons, vers la paix. le rçpos et le bonliear ^pu, loin d'ejcqc, atak^ loin de nous. Four adoucir le sourenir de no; calamités passées , rappelons - nous avec reconnaissance les biens que le retour «de nos princes chérb nou$ a déjà procurés, le calme qui règne aujourd'hui 6ur cette France naguère si agitée ^ cette paix arrachée aux puissances dont Louis XVIU a su désarmer le courroux et se concilier Festime ef Je respebt. La paix ! ce premier bienfait du Roi , cette paix qui > seule ,suffixaitpo^ consacrer le règne jd'un monarque I de combien d'autres bienfaits elle a été suiyie! A p^ine remonté sur le trône de ses aieux , Louis a tu nos maux ! Sa grande ^me j s€»a âme toujours française en a été émue ^ 9%^ du $ein même de nos malheurs , sa haute i$agf S!5e a su faire, jaillir la source de nfis pros- péritést _ Français y tous Farex tu comme nous ^ dans, ces deux années d'épouvantables malheurs , le pauvre souffrait et piourait : . Louis a p^rlé t et rindigence a été soulagée ; à. sa yoix ont cédé les fléaux* Son exemple , celui de son auguste IgimUle. ont été la loi de la Nation ; on n'a plus I V comm de rivalité que celle des bienfaits. Du sein mêioe des plaisirs , d'où Toeil sedétoumak toujours arec dédain du malheur supj^liani , le pauvre étonné voit arriver jusqu'à lui les moyens de soutenir sa fragile existence. L'or [s échappe des salons pour aller réchauffer les greniers^ Ainsi là France est devenue Un vaste théâtre de toutes les vertus, parce qu'elle Cin a trouve le modèle dans son Rot^ ^ La France entière Ta vu prosterne aux piedïs du Dieu qtiî lui rendit sa patrie » et la patrfe £^est pix^stemée devant le Dieu qtii lui rendit so« Rou Si la reconnaissance nationale a entoure un trône ^ asile desh véirttè, la re<^onnaisôance royale n'oublie pas -riâè -des sujets 'fidèles ont préparé', par leurs sacrifices, le rétaMisiseiUfent de ce trône, qu'après qhâtorze siècles avait fdiit écrouler l'éruptioii révolutionnaire* Kle He votts oublira pas , illustres Vendéens , ni toi , vèi^t tueux Bonchamps ': la tertu hohoréé est y chez nn petilile dont rhbnriettr est le caractère^, îÈk germe ' cpii ne pérît • point ; et ton image orîîèr* le palkis de ces Bourbons que tes vteux y rappèi- laiént y de ces Bourbon^ à qui ton noble isàhg fraya un chemin glorieux ; et le pinceau dk 1 ( a3 ) nonvêl Appelle * retracera aux siècles à venir un grand exemple dé rhérôïquef fidélité d^m Français etivers son Roi malheureux , et de \sL reconnaissance magnifique d'un Roi fratiçaii eàvei-s nn suj^t dévoué. Comme la Vendée a été le théâtre de îâ gloire du guerrier dont nous écrivons la vië ^ il importe d'indiquer comment la révolutiori !■■■ tàUiinm m iiiJA l'iii III ' I. ■ « f 1 1/ I l''>Mi * * Sa Majesté , yonlant honorer la mémoire des générsmx qui se sont illustrés par leurs talens, leur coiltlige et leur dévouement à la causé royale pendant te»guerre& de là Vendée j^ a ok'donoé cpe lès' portraits des généraux Charette , Lescure , Larochejaquelein ^ Catbelîneaù , Snzannet et Bonchamps^ seraient placés dâàS' le paUiâ'dé ses aïeux» Lés portraits de Bonchaiîips et de' Catk^Iînéaiu doivent être elLéciîtés par Girodet $ celui de Henri, de Larocheiaqi^elein , par Guérîn ; e Lescure , paf Robert Lefèvre 5 celui de Louià de LsR'oobéJBFqtielein ^ pak" ibàdAtifie Laval ; cèlaî' d« Sutanaet y par M'auzaisse î celui de Charette, pcfr Paulin Guérin ; et celui de Piçhegru , par Steube. Le heàu talent de l'artiste chargé de faire le portrait de Bonchamps notifs j^rôniet que ce tableau sera* aussi re* mârquable par le fini' de l'éx^utioi»,' que le héros vendéen le fut par sa coorte et brillante carrière , par sa modestie , schi talent , son génie et la noblesse de ( 24 ) souleva cette belle contrée, aussi célèbre par son antique fidélité à ses devoirs , à son Dieu et à son Roi , que par ses malheurs el; son cou^ rage. ' Lorsque la peste ravage un pays , îl importe assez peu à ceux qui en sont frappés d'en con« naître Torigine. Il n'est donc pas de notre sujet de discuter si la révolution nous est venue ; comm« on Va. dit , de la négligence qui laissa les bases du gouvernement s'affaisser sous Louis %V, ou de rimpéritie des ministres de son jeune et malheureux successeur; comment différens partis se formèrent en se détachant de la puissance souveraine , et comment Fesprit républicain , tel qu un pdison subtil , se glissa dans là masse gé- nérale , et la vicia pour la dissoudre et s'en ar- roger les débris. Il n'est pas moins inutile de parler maintenant de l'opposition du clergé avec la philosophie et les lumières du siècle y des mœurs de la cour , et de la corruption : qui s'étendit partout. Quels qu'aient été les = causes de la révolution , le nombre et la di- versité de ses principes , il est certain qu'elle éclata 9 bouleversa la France , renversa le trdne et l'autel y fit périr le plus vertueux des (i5) inonar(]pes, irrita l'Europe; mcendia Lyon» Marseille et 1^^ Vendée» Mais comment la Vendée opj)Osa-t-elle , seule , plus de résistance que Lyon , Marseille , Bor- deaux et la Normandie ? Ce problème , qui semble difficile à résoudre , tient à des mœurs antiques ; à des vertus héréditaires, à l'amour dés Vendéens pour leur Roi, à leur respect pour la Religion y pour ses ministres ; en un - mot » l>îeu, la Religion , le Roi et Tamour des siens, de ses propriétés , de tout ce qui est sacré; même parmi les barbares , tout ce qu'il y a de ressort dans l'esprit et le cœur hiunain , se réunit alors pour soulever les Vendéçins contre ce quil y avait de plus monstrueux parmi les hommes f je veux dire la Convention. Et qu'on ne croie pas , comme on Ta dit , que ce furent la noblesse et le clergé qui occasionnèrent ce soulèvement d'abord partiel et bientôt général : une poignée de malheureux paysans au déses-*' poir forma cette glorieuse entreprise ; ce furent de simple$ paysans , de simples ouvriers , des |fâ.steùrs , des hommes rustiques enfin. Blessés dans leur Religion , dans leuir amour inaltérable pour h Roi , et dws leur attAcbement m sojl ^ ( a6 > . ^i les TÎtnaitre > et dont on voulaît les arracEer . avec yiolence ; fatigués de tant d'ontraf es , ils s'élevèrent avec indignation pour venger d'aussi horribles forfaits , et pour en prévenir de plus ^pauvantal)les encore* Ils vinrent eux - mêmes prier les nobles et ceux ipi'ils jugèrent ca- pables de les seconder , de ne point les aban- donner dans une lutte $i inégale , de diriger leurs efforts ^ et les conduire au con^t^, puisr qu'il s'agissait d'un intérêt aussi sacr.é.pi^ur lesç petits cpie pour les grands , celui de défendre la. Religion , la Royauté. Gombftttne * pour cçwfcr, battre , disaient r ils , ne vaut -il pa$ mieux pérît; pour la cause du Ciel , du Trône , ^ pour nofiî familles et pour tout ce qui nous entoure > que pour affermir la tyrannie chancelante de çe>^ hommes sanguinaires qui, après avoir dissous lesliensid:e la société, tiennent encore l'jenfaqt royal captif comme une victime innocente qu'ils sont tout près d'envoyer à l'ombre, s^glanted^ fion auguste et malheureux père ? . :, .^j. Bonchamps ne pouvait être sourd à ce ûahL^ appel d'un peuple au désespoir; mais avant d'ex« poser ce qu'il fit pour répondre à la confiance de ces nobles et vertueux paysans^ et comme il sut (n) m profiter pour aplanir aux Bourbons le chemiâ quî pouvait les ramener au trône , sur les mar* cilles duquel une faction sanguinaire venait de sacrifier l'hërkier de cent rois, nous' devons donner quelques détails sur les premières années de lîotre héros; Charl€S^Melchî6r''Artu$ ^ marquis de Bon-^ CHAMPS , naquit au château du Cmcifix y en Anjou, lé I o mai 1 766 , d'une ancienne faiMlle noble et considérée de cette province *. Il commença ses études très^-jêune- et les ^t avec 'MM^ès sous un ptécéptéur distingué. Il joignait à tmé taille avantageuse , une constitution mâle et vigoureuse-, une figure agréable , sur laquelle se jfyeignaient la bonté , la douceur et la gran«- deiif dé son âme , qui lui gagnait tous les cœurs. Dès sa plus tendre jeunesse , emporté par^ la »—>ii r ii,,ii,fai ■■■ i,.»!! » , ■■■! Il ■■■ »i»fi iM I Il» k ■^* Ia jShena7é*de9*Qois, un dès autenr^ les plps.éclairés 8^^, l'histoire et la gëa^aj^ogie des familles illustres de T'rànce , rapporte , daôs son Dictionnaire de la Noblesse » tômeX, page 619, qne « lés seigneurs de Bonchamps k: jTendirent sén 1218 dommage au Roi pour la terre de ft.PJerrefitte, en qualité d'écuy ers 5 que leurs armes furent « des gueules a un double triangle d'or, entrelacés l'un K dans l'autre en formé d'ëtoiietf, cotà'onuede marquis, V-sqppQrt d^ lioiiç, « force de son geme , il montra le goût le ploi je-* cidé.poarrartde la guerre* A peine eut*U atteint rage de quinze ans , qu a force de supplications > il obtînt de soi^père la permbsion d'aller s*exercer dans les camps» En 1782» pendant la guerre pour rindépeii* dance des eoicmies américaines , Bonchamps fit toutesles campagnes de Tlnde , d'abord enqualité de lieutenant; bientôt il dey int capitaine de gre- nadiers au régiment d'Aquitaine j sous les ordres de M. le comte maintenant duc de Damas , pre-> xrûer gentilhomme de S. A. R» Monseigneur duc d'Angônléme. II y acquit la réputation d'ua très-bon offîder. a II était , dit M» le duc de -rc Damas , chéri de ses camarades , estimé de 4L ses chefs : oh pouvait dès-lors juger y par sda « application au travail et son exactitude an <€ service , qu'il deviendrait un officier dis- tingué. » ( Voyez pièces justificatives, n** !•) Le Nouveau-Monde est libre : il le doit aux Français* La carrière des exploits s'est fermée ; on va revoir cette France, qui doit être pour Bonchamps un nouveau théâtre de gloire et de vertus* Déjà le vaisseau qui transporte nos guerriers, sous les ordres de M« le comte ée ( ^ ) pâmas, à franchi uae partie de. l'espacé qui ^sépare l'Amérique de notre continent. Bientôt as auront découvert le rivage français; msûft tous peut-être ne toucheront point le soi sacr4 de la patrie! Bonchamps est frappé d*une ma^ ladie violente : elle fait des progrès rapides. Jeune héros , était-ce pour périr ainsi, c[ue le fet de Tennemi avait respecté tes jours ! Les ravagea du mal deviennent de plus en plus effrayans ; les sources de la vie sont près de s'éteindre : peut* être dans quelques instans le héros ne sera pliis«..é C'en est fait*. • Un voile funèbre couvre ses jeuz« Le conseil arrête qu'il faut jeter son corps à la mer. Yillefranche , un de ses sergens, ne peut croire à cette perte. Il communique ses doutes; il demande avec instances , il obtient , à forcé de supplications , que cette horrible sépulture sera différée de quelque temps. Ses pressenti* mens sont bientôt une heureuse réalité. Il re<* trouve un principe de vie qui se ranime peu à peu. Ses vœux ont été exaucés : Bonchamps est rendu à la lumière, à la santé. Ainsi la Provi* dence nous rappelle des portes de Téternel avenir , et sa main puissante nous rend à la vie » quand nous étions déjà dan^ les bras de la mort* \- ^ (5o)' Mais une catastrophe plus cruelle ^e ie trépas 1 attend dans cette funeste traversée • Une longue navigation a épuisé toutes les subsistances. Bien** , tôt la faim se fait sentir ; bientôt sur tout le bâ- timent s'est étendu l'affreux désespoir. La plume se refuse à tracer les détails d'une position aussi horrible é Là faim pousse l'homme aux dernières extrémités* Cruel par besoin , peut-être par de- voir, il ne frémit que de lldée de périr dans les déchiremens de ce supplice. Que résoudre ? qu'es- pérer encore ? que devenir ? Tel était l'état de l'équipage. Le courageux Bonchamps , à peine rétabli , n'en est pas effrayé. Toujours grand dans l'adversité ^ il ose ne pas désespérer du salut de ses compagnons d'armes. II les rassure. L'exemple de >sa résignation les touche , sa voix les console , ses exhortations les raniment : par son éloquence il les persuade , gagne du temps , et la terre, que l'on croyait éloignée, les rend à l'espérance et à la vie. Quelque temps après son retour en France ; il épousa mademoiselle de Scépeaux , d'une des plus anciennes famille^ du royaume. Il ne tarda point à joindre son régiment qui était alors à LandaUf Parvenu au, qj-omçnt fatal où la révolu- r <3i) tioii désorganisait toute l'année > lorsq[he y pour renverser le trône déjà si ébranlé par l'As- semblée Constituante y celle qui lui succéda exi* rgeait des officiers un serment contraire à la di- gnité royale et aux vraisi intérêts, de la France , Bonchamps n'hésita point à donner sa dénûs*?^. .^ion ^. Il revint dans sa terre de la Baronnière ^ peu éloignée des bords de la Loire > déplorer les malheurs qu'il prévoyait. Effrayé de la marche rapide que prenait la révolution , et de la guerre .civile qu'elle appelait à grands cris ^ il conduisit sa famille danscette capitale , déjà témoin de tant ^ de bouleversemens , et bientôt destinée à l'être :des forfaits les plus épouvantables. Dans ce nombre des journées à la fois si cri^ . nimelles et si funestes qui ont rempli le calen- drier révolutionnaire , il faut comprendre celle ^du 20 juin> qui fut Thorrible prélude delà chute du trône , de la captivité de la famille royale et ^des massacres de septembre. Parmi cette con- fusion de tant de crimes et de calamités , de * M. Châteanneuf, dans sa Biographie^ art, Wes- termann , est tombe dans plusieurs erreurs tellemeiit grossières qu'il serait ridicule de les réfuter. (50 Cruels regrets Bonchamps ne fut-îl pas pénétra de n'avoir pas fait émigrer son épouse ! Païf quel prodige et par quel chemin la soustraire an danger ? Les passeports qu'il avait demandés la lendemain du jour où avaient commencé les massacres lui furent refusés. Il existait à la vérité une loi qtii laissait la circulation libre. Mais cette loi n'était plus qu'un piège artificieusemem tendu pour se saisir avec plus de sûreté , hors de l'enceinte de Paris et des grandes villes, des victimes innocentes qui oseraient tenter de les franchir ; car c'était alors un crime digne de mort, que de chercher à se dérober au supplice «Insen^ sible au danger pour lui-même , et ne tremblant que pour sa famille , il hasarde de parcourir Cette longue route semée d'écueils^ le jour, évi^ tant les villes, où néanmoins le crime tenait encore , pendant la nuit , des yeux ouverts sur sa proie» Il se trouva trop heureta de pouvoir ra-» mener sain et sauf dans ses foyers le précieux dépôt dont il s'était chargé. De retour en Anjou , il était difficile qu^il ne fût pas en butte à tous ces hommes pervers pour . qui ses vertus étaient un reproche continuel* Aussi ces êtres vils pour qui le Uouble estréut ( 55 ) dé nature , pour qui la confusion est la plu8 douce jouissance , n'apprirent qu'avec horreur l'arrivée de BoncHamps , et jurèrent dès-lors de saisir toutes les occasions de nuire à celui qui , malgré eux, leur inspirait ce respect pénible, que le vice ne peut refuser à Vhomme vertueux qull déteste. Ils eussent voulu Fanéantir , puis*- qu'ils ne pouvaient ni s'élever à sa liauteur , ni "le rabaisser à leur niveau, Bientôt accusé de sédition, il fut obligé de paraître au départe^ ment de Maine-et-Loire; et ce ne-futqu'A force d'adresse qu'il se tira de ce pas. Alors il suffis sait d'avoir de la fortune et de rhonneur pour paraître criminel ; cependant les traits lancés coritre le bouclier de l'innocence retombèrent émoussës. Mais un de ces traits fut relevé par une main plus perfide , et lancé avec tant de malignité , que le succès en paraissait infaillible* Des journaliers , qui travaillaient dans sa terre , jfavisèrent d'àtjacher au sommet d'un arbre, un bonnet de la liberté y et de s'écrier en même temps : à bas 1 à bas ! Ce bruit scandaleux aussitôt se répandit , et faillit à le faire eoiprit sonner. Alors , il fallut redoubler de prudence , non pas dans $a conduite ^ elle fut toujours 5 ^' (34) Simple^ pore et modeste , maïs s'astreindre k une sorte de circonspection , qni était pour loi un état d^autant plus pénible à supporter , qa^il est toujours une espèce de mensonge pour la franchise et la candeur. Enfin , la mort du yer- tueux Louis XVI Tint déconcerter toutes les mesures que lui avait imposées la plus stricte sa- gesse. Il yit dès -lors clairement les calamités d^une guerre étrangère^ réunies aux horreurs d'une guerre civile , et sa grande âme connut pour la première fois la consternation, non qu'il fût assuré que son pays n^oublierait point dans une pareille conjoncture ce qu'il devait à soa Dieu y à son Roi , mais parce qu'il prévoyait que cette belle contrée , si heureuse et si digne de l'être 9 serait bientôt entraînée dans un gouffre de malheurs* Lorsqu'un orage affreux s'élève et menace quelque contrée^ des signes avant - coureurs annoncent au cultivateur tremblant ce qu'il peut craindre , ce qu'il peut espérer. La réquisition ou Tordre de faire tirer les jeunes gens à la mi- lice fut pour les Vendéens le signe terrible et certain des maux qui allaient inonder cette belle partie delà France. (55) Lji Convention , en ordonnant une levée dft ^roîs cent mille hommes , jeta l'épouvante dan* ^;oute cette partie de la Vendée , connue, sous \t nom du Socage^ Le soulèvement y fut presqiî^ général , et ce mouvement s'y fit sentir simulia-! nément sur deux points assez éloignés l'un de l'autre , à Challans ça Bas-Poitou , et à Saint-Flo- Il , rent sur les bords de la^ Loire ; preuve certaine que tous les esprits y avaient été préparés : paf qui et comment ? Sur ce point , les historiens né sont pas d'accofd, Mais il nous iiïiporte de faire connaître le$ événemens qui ont conduit le peuple le pluâ paisible, le plus doux, au désespoir, et du dé- sespoir à cette guerre d'extermination. C'est de ce nom exécrable que la Convention baptisa \b^ défense la plus légitime qu'un peuple puisse opposer à Toppressîon la plus tyrannique; nç pouvant plier sous ses lois de sang un peupla giiâdé dans ses devoirs et sa conduite par s0â attachement au culte religieux de ses ancêtres et par son dévouement à la race antique de seS Rois , elle ordonne , pour assouvir la plus atrocQ dés vengeances, d'exterminer hommes , femmes, €nfan6^ jusqu'aux aninaaux, jusqu'à la végétal / ( 56 ) y tion même, et sHl eût été possible jusqn^att sol qui les avait alimentés et portés. Telle fut la rage que lui inspira la désobéissance des Yea** déens à son décret sur la milice. Le tirage avait été indiqué pour le dix mars à Saint- Florent. Toute la jeunesse s'y rendit^ mais bien décidée à ne pas se soumettre» Pour vaincre une résolution qu'on aurait pu calmer avec un peu d^adresse et de douceur , on les harangua durement; des discours . on passa au3L menaces; on fit plus, une pièce de canon fut braquée contre eux» L'indignatioa dès ce moment se mêla à la résistance ; le fea part, et les jeunes gens furieux s'élancent sur la pièce et Penlèvent. Alors, tout fuit, tout se disperse devant eux. Le district est dévalisé, les papiers brûlés , et la caisse que la jeunesse sç distribue fournit aux réjouissances de cette première victoire pour le reste du jour. Mais sur le point de rentrer dans ses foyers, comment échapper aux gendarmes et à la vengeance des républicaiui ? Ce sont des réflexions et des images , qui dans les ombres de la nuit se retra* cent vivement à leur esprit et à leur imagina- l^ion. Attaqués , réunis et lurieux , ils avaient /' triomphé de la gendarmerie ,• ils s'étaient em- parés de deux couleyrines, de quelques fusils» et plusieurs patriotes avaient payé de leur vie IHmprudence d'avoir attisé le feu de la guerre civile. Rien de plus effrayant dans les grande* commotions que le calme rapide qui succède à' une fougue effrénée. Isolés, éperdus, sans autre** liens entre eux qu'une effervescence désordon* née, ces jeunes Vendéens, se représentant dans la solitude de leur campagne, les républicains' qu'ils avaient forcés de se rembarquer si vite,' remplissant à leur arrivée la*^ ville d'Angers de' leurs alarmes , appelant, la vengeance des of- ficiers municipaux de cette ville , ils attendaient' pour la plupart , dans la plus cruelle incerti-^ tilde , le châtiment de leur désobéissance. Mais ces officiers municipaux^ persuadés que ce mou- Tement révolutionnaire n'aurait pas de suite ^ ' et craignant d^ailleurs detre accusés d*îm- prévoyance et de lâcheté ^^ n'osèrent dans la crainte de se compromettre cIîl informerda Con- vcntion. Cette négligence laissa aux paysans le temps de se rassurer, de se rassembler, d'aug- menter leurs forces, de recourir aux conselk (58) aës gens éclairés , et dans ce nombre lejs hàbitaûs lié Saint-Florent, où s'était passée cette scène tragique , ne pouvaient manquer de comprendre le marquis de Bonchamps , qui de son ^eV de l'Anjou, du Poitou, du Maine et d'iiiie partie delà Bretagne, atta-r chés à leur pays , à leur Religion , et à des mœurs en quelque sorte antiques, s'étaient déjà soulevés quand la Convention exigea des prêtres le ser- ment civique^ Ces attroupemens tumultueux,, aussi faciles à dissbudre qu'à faire renaître , ac-*, quirent plus de * consistance à mesure que la chute de la royauté s'approchait ; mais l'indigna** tîon fut bien plus difficile à comprimer , lorsqu'on i^pprit les événemens du dix août et la captivité. ' . ( 44 ) flu Roî et de sâ famille» I e vingt-deux du même mois, huit mille paysans prirent les armes dans le district de Châtillon, si l'on peut donner le nom d'armes à des bâtons , des fourches , des faux, des broches , et de mauvais fusils de chasse • Ils mirent à leur tête Baudry d'Asson , gentil- homme estimé de celte province, et marchè- rent sur la ville de Châtillon. Comme elle était sans défense, elle tomba en leur pouvoir : le district fut pille , et les papiers servirent à fairô un feu de joie« Ce léger avantage , qui n'avait pas été dis-* puté , fut suivi deux joiu-s après d'une défaite qui n'aurait pas eu liea, s'il Suffisait toujours pour ne pas succoknber de Texaltation du cou- rage et de Vintrépidit'é* Les gardas nationales de plusieurs grandes villes , après la prise d^ Châtillon , étaient ac- courues bien armées et en plus grand nombre au secours de Bressuire , que les royalistes, avec un renfort de deux mille hommes , étaient venus assiéger. Cernés de toute part, leur résis- tance ne fut pas de longue durée : ils furent en- foncés malgré leur défense vigoureuse. Le car- nage fût horr^le^mais ce qui le fut encore plus^ ' (45) c^est d*avoîr impîtoyablemept , après Te comBat, tué de sang-froid des femmes et des enfaiis. Ban-v dry , qui commandait ces malheureux paysans y échappa au massacre , trop heureux de pouvoir s'ensevelir pendant six mois avec son fils dans uii souterrain , creusé au pied de son château , ou iln osait paraître. Les vengeances alors s'exàspé'- rèrent d autant plus, que l'entrée du Roi dtf Prusse et des Autrichiens en France y avait jeté lalarme au sein de la G)nvention« Du vingt- quatre août jusqu'à la mort de l'in- fortuné Louis XVI , tous les espiyts agites , mais comprimés dans toute l'étendue des départe^ mens de l'Ouest et de la Bretagne j paraissaient se reposer sur un volcan dont l'explosion les menaçait d'une perte prochaine. Le sacrifice lo plus épouvantable est consommé ; le vertueu:ic Louis XVI n'est plus, A peine la nouvelle do cet borrible attentat est- elle parvenue dans la» Vendée , que l'insurrection éclate avec plus da £ureur. Le dix mars dix-sept-cenl-qnatre- vingt- treize y Baudry sort de son tombeau. Il se met 4e nouveau a la tète des royalistes , attaqua Machecoul , et s'en rend maître. Plus de neuf cent^x:ommunes s'étaient armées au. Ml* '•■ i /-. ( 4« ) son Sinistre du tocsin qiiî retentissait dans pres(juar toute la Vendée. Depuis le dix mars , les efforts s'étaient portés du centre à la circonférence * Mais Bonchamps , dont le génie militaire va di- riger maintenant les opérations , emploiera tous les moyens imaginables pour se frayer un pas- sage au-delà de la Loire , pour se réunir aux Bretons, chez lesquels couvaient toujours les gei> mes d'une vaste conspiraÛQ^n formée par le fidèle la Rouarie , la Rouarie ^ ce royaliste qui venait d'expirer de dotJeur et de rage en apprenant la mort de spn Roi* Quoiqu'elle eût fait manquer le but qu'il s'était proposé, la grande asso-? ciation n'en existait pas moins , elle étetidit ses liaisons jusque dans la Vendée , mais particuliè- rement dans TAnjou , c'est-à-dire dans la pro- vince où commandait Bonchamps, C'est pour cette raison qu'il ne cessa de représenter au conseil combien il serait avantageux et même nécessaire de diriger les opérations militaire^ vers la Loire, Cet avis était d'autant mieux fondé , qu'en agissant ainsi, le parti breton se serait relevé , on établissait des communications avea les princes et l'Angleterre, et que cette puis- sance aurait plus facilement envoyé les secoure ' f 47 > ^u^^lle avait promis. D'Elbée , estimable soùi tant de rapports, s'opposa constamment à desre- présentations aussi salutaires que profondément politiques , toutes les fois que Bonchamps le» renouvelait au conseil que les généraux établi- rent; et peut-être pourrait-on reprocher à ce chef d'avoir , par son opposition , paralysé tous les efforts dci^ Vendéens. A Dieu ne plaise qu'il nous soit entré dans la pensée d'inculper la con- duite de ce général , dont les vues se portaieiit ailleurs > et dont le dévou«ment, qui n'a jaiaais été assez apprécié , «st aussi incontestable que la bravoure» Les cloches de cent paroisses se sont émues» Le tocsin retentit des rives dçi la Loire aux bords de la Vienne et des Deux -Sèvres, et va se confondre avec le mugissement des vagues ^ de rOcéaUf Toute la population se lève à ce signal. Bonchamps parait et répond à la con^ fiance des h^bitan^ de St.-Florent et des bour* gades circonvoisincs , il a déjà déployé rétendârt royal. Il accourt , et bientôt par ses soins uug force militaire est organisée , le courage supplée a la tactique , le dévouement à la discipline. Les y^odéens sont étrangers à cet art dii&cile qui / • ( 48 ) prépare les succès ; maïs ils sont pleins de cette ardeur quî sait les acheter à force de sacrifices. Laissant à Saint-Florent la plus grande partie de ses chasseurs , qui seuls pouvaient lui con- server ce poste important , il s'avance sur le Mesnil pour s'opposer au passage des républi- cains qui déjà s'effectuait à Cul-de-Bœuf. Les babitans des paroisses circonvoisines formaient toute son armée : ils étaient sans armes, nullement exercés, et n'avaient encore jamais vu l'en- nemi. Bonchamps se trouva bientôt seul avec un petit nombre de ses chasseurs qui l'avaient suivi , et quelques-uns de ces hommes qui , natu- rellement braves , suivirent l'exemple de leur général , et opposèrent une assez vigoureuse ré-^ sistance. Caaij montra dans cette action qu'il deviendrait un oflScier aussi distingué dans l'art de la guerre qu'il l'est dans la noble profession qu'il exerce depuis long-temps. Accablé par le nombre , le général fut obligé de se porter sut Saint-Florent , d'où il fit ses dispositions poui^ aller rejoindre les autres généraux, et arrêter avec eux le plan de cette campagne à jamais célèbre. Bonchamps et tous les autres chefs royalistes v ^Ignoraient pâ;à qUel parti ib pouy^ient tirer de ce sol couvert de bois et d'aspérités , qix* César avait jugé imprenable > et dans lequel H ti*osa jamais s'engager. L'Anjou fut mis sous It commandement de £»6nchamps. Ce pays avait à la vérité d'im côté la Loire pour barrière ; mais cet avantage était plus que contre^balancé par le grand nombre d'hommes qu'on était conti> Huellement obligé d'occuper a en garder les Hves , pour s'opposer au passage des trouped républicaines dans la Vendée ,* et pour pre^ venir l'excursion des partis nombreux qui cba-^ que jour, franchissant le fleuve , seraient venûi porter l'alarme, la dévastation et la mort sur toute la rive gauche^ Les généraux de larmée royale espéraient d'ailleurs que l'insurrection allait gjagner les autres provinces , et que si la Vendée donnait l'exemple la première , l'étendard royal ne tar- derait pas à flotter dans plusieurs départemens du Royaume» Mais pour connaître jusqu'où la Vendée pou- vait résister abandonnée à ses seules forces , il nous parait nécessaire de faire connaît la po^ sition de ce pays, si célèbre par ses malheur?. 4 (5o) ïTdfis ne ponrons mieux ifair« que d'en puiser es traits principaux dans l'ouvrage recomman- lable d'Alphonse Beauchamp , qui a si bien lécrit cette belle partie de Ut France. L'ancien Poitou est aujourd'hui divisé en trois lépaa-temens ; la Vendée, les Deux-Sèvres at 1» tienne. La Vendée et les -Deux-Sèvres ont été lans leur presque totalité le foyer de la guerre ^vile ; la Vienne , dont Poitiers est le chef-lien , a*y a presque point partîâpé.Les parties méri- tonales de la Loire-Inférieure ont également prisuneparttrès^ctiveàl'explosion d'une guerre ;î meurtrière : dans ce dernier département , il Ëaut distinguer trois parties : le Bocage , le Ma- rais et la Plaine. Le Bocage, ainsi nommé , parce qu'il est couvert de bois , en forme la majeure partie ; on remarque les haies vives dont chaque propriété est fermée , l'aspérité des coteaux , l'escarpement des bords où les rivièressontcommeencaissées, et les cataractes nombreuses, objets dont l'ensemble donne au pays un aspect rude et sauvage. On a déàgné sous le nom de Marais , les terres voisines. des côtes de l'Océan.: elles sont éa quelque- sorte perdues pour l'agriculture j les |>asTfôhds né s'y dessèchent presque jamais : ih sont coupés par des marais salans ou canaus innombrables qui se comjnuniquent et ne ^nt réparés que par des pièces de terre ; celles - ci sont chargées dé «aules , daubiers , peupliers t frênes , quelquefois de chênes : ellea sont envi- ronnées de fossés y de diemins sinueul, et cou^ Textes de cabanes ^ dont l'ensemble peut s'em-^ brasser duiâ même coup d'œiU Le cabanier né tnarche jamais qu'avec une longue perche qui 1 aide à franchir les fc^ssés et les canauxv Gom<^ ment y dans un pays aussi coupé , l'ennemi pour^ jàit-il faire des marches et des mouVemehS) ^ans être escposé aux embûches, aux suiprises et aux obstacles de tout genre ? C'est tsurtoui dans cette partie de la Vendée, que l'homme isolé ne vit qu'avec lui-même , et avec les àni* maux qui lui sont nécessaires , et qui partagent la même demeure» La plaine est plus civilisée ^ .plus éclairée : située entre le Bocage et la limite méridionale y elle n a point pris de part directe dans la guerre civile é Le^épar tement des ï)eilXrSè vres, ainsi nommé de deux rivières, a plus de villes que le reste de la Vendée. Arrosé de jsept^ rivières , traversé par (52) quatre grandes routes , il a aussi son Bocage et sa Plaine , et il a pris une part plus actiye à la guerre civile. Une haie impénétrable y renferme chaque propriété j il est couvert de forets immenses , sur un sol pierreux ^ de coteaux hérissés , de vallons creux et profonds» Il présente à la vue des sites agrestes , des hameaux épars , des étangs , des montagnes» Tel est le site des Deux-Sèvres. Nulle part plus de préjugés , de routines ; nulle part aussd moins de progrès dans la civilisation et dans les lumières. . Le département de la Loire-Inférieure n a participé que partiellement à la guerre de la Vendée. Nantes , qui en est le chef-lieu , con- tenue par Canqlaux et par la présence conti- nuelle de plusieurs commissaires de la Con* Mention , a souffert deux sièges ; et les horreurs dont cette ville a été le théâtre , lui ont donné une funeste célébrité. L'esprit y parut toujours républicain , quoique les opinions royalistes y fussent secrètement adoptées par un grand nombre de citoyens. Mais la rive gauche de la Loire , presque entièrement royaliste , a laissé d'horribles souvenirs. Clisson ^ Légé y Mâche- / (53) coul , Lotouîï: , bourgs ou villes autrefois riches et ipeuplcs, ne sont plus qae des ruines. Le département de Maine-et-Loire', forme de Tancien Anjou , a été le théâtre des actions les plus éclatantes , surtout la rive gauche de la Loire,. Angers fut, comme Nantes, contenue par la présence des commissaires républicains. Le sol , d*un aspect enchanteur et d'une fertilité surprenante 7 iut teint du sang des deux partis* ChoUet, que ses manufactures avaient enrichi , n'offre plus que des ruines. Les limites de tout |ç p^3rs insurgé ou de la Yendée militaire sont, au nota , le cours de la Loire , depuis Nantes Jusqu'à Saumùr ^ et , du nord à Test et au sud , le grand chemin de Sàumur à Poitiers , à la Ro^ chelle, cercle immense qui renferme à peu près hiiit cents lieues carrées , sept cents commune^ et huit cent mille babitans. Mais la population de la plupart des villes, entraînée par le sys- tème dangereur et séduisant d'une égalité chi* ménque , ^tait fort contraire au parti de la royauté. La Vendée militaire comprend le Bo-r cage , c'est-à-dire toute la prartie septentrional^ de la Yendée , des Deux-Serres , et le pays dit des Manges, qui borde la rive gauche de la Loire et K V ifle la Vendée , compris dans le département ie la Loire-Inférieure et de Maine-et-Loire. Cest Jà le vrai théâtre de la guerre vendéenne ; oesi là qu^elle fut la plus vive et la plus sanglante>» Le pays des Manges est un peu moins boisé que le Bocage^ dans la partie la plus voisine de la Loire ; mais en général , le pays vendéen est très- couvert. Les hakitans du Maraiis se sont bornés le plus souvent à la défensive , et nulle ^ùtre part la nature n'offre plus de ressources pour cet objet , ainsi que dans presque toute la Vendée, Les. royalistes ne pouvaient donc choisir un local plus favorable pour le théâtre de Ja guerre qu'ils entreprenaient. Ils avaient l^ certitude de pouvoir sy maintenir, et d'attendre que les autres provinces répondissent à leuF ^ppel, et que l'Europe armée vînt seconder la cause des Rois, Mais revenons aux événemens qui suivirent de si près l'insurrection de Saint-Florent. L'explosion avait été si rapide , que dans Tes-r pace de cinq jours , les paysans insurgés, guidés par des chefs expérimentés , s'étaient déjà em-r parés d'un nombre considérable de villes^ Dé U ttç mejjîiç^ieflt Lvçop , le& Sables et Nan.tes\ r€ette grai;[de cité ke trouMa en voyant lèa pâyt& royalistes stir prefidre les ^avam-postes qt|i ga]> .daient les. avenues^, s'a vancet dans les fadioûrgsi| et menacer ses portes^ L epcmvahte et' l«'€(ffi*di y régnaient i à tel poiui^^juà j^ine î/insur-^ rection re \ tombadent rvîôiimes de la fiareiirrd^s;révoltés«>&' A^c^yoùs^ forces ce à Aotispp&terv desmoye6piii# ji^^ .^ peut o^^reatix ^ pi^ur «itiii^ nitîons dès arrêts de morP, et pour étàt-^idajà]^', en soryeiUàoce de son aimée, des commissaire^ diôisis parmi ses membres^ r €e' décret^ ausfsii imjpoUtique que barbarei^ -.•H»>«i.« ■ ■■ •(! l ' >, < 56 ) irai^pait 4e; mort . c(iepms le$ ch'e& jnscpWx ziiei:^ ipaysans. Quiconque aurait, pris ou pren- drait les armes contre la: R^fiiuliUque , était comipîâs.dansle fatal décret ; quiconque aurait c^cké'Oucn'aiiurait pas déclaré ^ quels que fussent Ifis liens de VaiiiitÂé et dii ^aiig , oes- coupables prétendus > était également condamné à mort. C était* «dlond. en qaelque^soste condamner en mjis^iious l^ hahitaBS> de la Vendée; oétait an ixttWS les ay^rtir 4^'ils n'ayaient . rien de ïnieut à ! faire que ^d'opposer 'la pbpida;libn ed* tièreâla OmTéndcm* Aussi ce décret ne fit tqnt' piorter i à, son bomblè l^xa^ératien des Vendéens, .^.iijou)Lec:aux mesures TÎgoureuses que UhxhùU s^doptaient pour itopm^ 'Centre Us . r4§^^ide$ ; le$ pojgnard^ qn:'£b rmgtûsâôeïit contre les Amis du Trdne »et de UlVeUgiôHé i . l^s Vendéens, )tis<{u'à cette épo Je méipris de la mort, ou plutôt le. besoin de défendre tout ce qu'ils avaient de saeté^ leur tizurent lieu de tactique , d'expérience et d'évolutions. Us ne. marchaient point à l'ennemi i ils s'y précipitaient Le ca-* ( 5? ) non yomissait-il contre eux le fen, le fer et la mort ? La flamme était pour ces paysans le signe de sSe jeter par terre, la dëtonnation celui de se relever rapidement pour s*élancer sur les Latteries, écraser tout ce qui offrait de la ré- sistance ^ et tourner ces armes infernales con* tre Tennemi dont elles ptotégaient les attacpies meurtrières. Tels étaient ces hommes qn'ani- piaient . la fièvre du courage , Pamour bien entendu de cette région épurée par la sim- plicité de leurs, mœurs, par une soumission entière ajiic lois , par leua*: vénération et leur dé^rOuement pour le trône et l'àugustè famille qui depuis quatorze sièdes y était assise , et que .dmiàmes scélérats en avaient précipités ^n de s en. partager les débris; Tels fureni en effîrt ces hommes , enfans audacieux , quoi- que simples fift .fidèles- à la voix de la nature, eux ^ù'on ' croyait avilir - en leur prodiguant la dénomination de brigands , comme si For qu^ônt souilla les. impuretés^ de la fange n'é- tait pas encore le plus pur des métaux. Mais bientôt on les vit quitter le soc et la char- rue, passer, sous d'autres CamiUes,, dans les camps, s'endurcir aux fatigiaes de la guerre, ( 58 ) ^i se rendre redqjutables aux troupes les mieiuif exercées. Pendant qu^ils repoussaient ou cher- chaient rennemi, d^autres , dans 1 étendue des campagnes et dans les villes quils ont déjà enlevées aux républicains , font de leurs chau- mières ou de leurs maisons des ateliers où retentit le fer soùs les coups redoublées du marteau. Les înstrumens destinés à la culture sont façonnés à de plus nobles usages : on les forge, on les convertit en armes; et pendant qu'on apprend à se les rendre familières , le tocsin d'une commune répond à celui de cent autres ; la cloche qui nagtiète invitait ces pieux fidèles à la prière , les appelle aujourd'hui aux plus rudes combats. Us s'y* précipitent av6C joie; dans leur agitation guerrière , toujours soumis aux décrets de la Providence, il& sont également prêts: à. donner la mort, à la rece-* yoirb Pendant qu'ils frappent, qu'ils blesseAt ou qu'ils tuent, l'air retentit cent fois de leurs cris redoublés : ywe Dieu/ Vwc le Rm{ Virent les Bourbons l Ces cris sont pour eux les présages les plus doux de leurs premières victoires et de leur reconnaissance envers TE* temeU < 59 ) Mais pendant que l'armée ' est livrée touto entière aux devoirs pénibles et honorables qu'elle s'est prescrits y une autre partie de la population veille à ses besoins. La culture du sol nourricier est confiée aux femmes et à l'enr fance; et si^ dans les travaux dont s'est char«' gée leur faiblesse /il arrive cjue la victoire. ait trahi nos guerriers, on les verra les quitter aussitôt y et s'élever à l'héroïsme. Vous pouvez le dire , vous tèus qui combattiez dans ces jours d éternelle mémoire, combien de fois épouses tendres et dévouées, on les vit s armer d'un courag*^ viril, aider à chasser Fennemi, ralen^ tir sa marche, protéger la retraite, rivaliser de courage , dans les combats , avec ceux dont ailes charmaient l'existence au sein de leurs chaumières! Toujours^ fidèles , toujours chrétiens, les Ven- déens s'étaient séparés aux fêtes de Pâques pour vaquer aux devoirs religieux; mais un bruit inaccoutumé se fait entendre, le roule- inent' du tambour et le son belliqueux de la trompette ont rassemblé, sous Tétendard dès Ijs, de véritables guerriers» A leur démarche «dtière , à kur attitude menaçante 9 on «e re« ♦«■.I^}, m*.i-f- eonnaii: plus ces hommes dont les travanx asT^ sidus et péaibles ont rendu les pas lents et tardifs; et, dans le nombre de ces nouteaux guerriers, se fait distinguer par sa belle dis-* dpline, Tannée de Bonchampsi. On marche sur Ghemillé avec l'intention dé ne rien lais- . ser derrière soi qui puisse, nuitée au projet qu'on avait sur Angers , d'où- les républicains avaient retiré leurs troupes , pour se porter dans l'intérieur de la Vendée. On vit se réunir sous les murs de cette ville , les divisions d'Ëlbée, Bonchamps, Bérard, Stofflet et Ca- thélineau ; Cathélineau qui , sous la bure d'un simple paysan, se sentait Tâme et le cceur d'un héros. On sait qu'après l'événement funeste de Saint** Florent , convaincu qu'on ne pouviût échapper à la vengeance républicaine qu'en lui rOpposant la défense la plus intrépide, il entraîna ses compatriotes par son audace, et les mit dans la nécessité de vaincre on de périr* Marchant ensuite à leur tête, il battit trois fois l'emiemi dans deux jours, et lui enleva trois villes : Jalais, Chemillé et Cholet» Stofflet , qui pendant seize années vécut diyas les camps, avait ^ à la tète ( 6i ) de cinquante forgerons, partage rhonneur âe cette dernière victoire. La guerre a ses disgrâces comme ses faveurSi* Chemillé était retombée au pouvoir des répu^ blicains ; et tandis que Bonchamps s'abouchait avec les généraux vendéens pour concerter 1^ plan d'attaque et de défense , il apprend qu un détachement de bleus , resté sur les derrières ^ incendie son château et ravage sa terre de 1^ Baronnière. Ses chasseurs , furieux , demandent à grands cris la permission de fondre sur cette poignée de scélérats pour les anéantir, «c Mes amis (c ( leur répond le général , avec ce ton calme « qui ne le quitta jamais au milieu des plus rand danr ger , attendre Tennemi i Beaupréau : il leur fit vivement sentir que la position n'était poim tenaUe^ et. qu'on ne pouvait esp^er de salut qu'en se faisant jour à travers une division en- nemie. Cette sage proposition fut acceptée , et les royalistes furent assez heureux pour gagneir Tiffauges# Bonchamps prouva dans cette jour- née périlleux, que l'expérience est aussi nér cessaire au guerrier que le courte « Le treize avril, l'armée eut à peine évacué Beaupréau., que les républicains y entrèrent* Le seize, la division Ligonier, qui avait attaqué à Vezins e,t à Coron, fut repoussée jusqu'à Vihiers. Après un grand carnage , elle perdit ses munitions et son artillerie. Gauvillier ne fut pas plus heu* reux : Bonchamps , réuni à d'Ëlbée , lui pré* senta la bataille. Il fallut succomber sous Tin** trépidité de ces royalistes ; que Fenthousiasmû (70) précipitait en aireugles et en furieux à trarert îes canons et les bà:ïonïiettes« Les débris de cette aile se Téfugîèrent avec beaucoup de peine au-delà du Pont-de-Cé, laissant le champ de bataille^ jonché de cadavres , de fusils , de munitions de guerre et de bouche. La défaîte des républicains fut entière. Les Vendéens , par C€tte marche savante et rétrograde , avaient triomphé du nombre , de rèxpérîencc dans les armes / et de la valeur éclairée par une longue discipline. Ces avantages furent particulière- ment dus aux lunùèreS; à la sagesse et aux con- seils de Bonchamps. - ^ Cette journée , si glorieuse , persuada aux républicains , que les phalanges royales étaient invincibles. « Les orateurs Vendéens , dit M. Beauchamp dans son excellente Histoire de la Guerre de la Vendée , exaltèrent cette vîc-^ toire , comme un gage assuré de la protection divine. On a été souvent dans l'incertitude sur les vrais motifs de cette guerre, qui' rendit long- temps problématique Texistence du monstre ap- pelé République française. Mais l'observateur attentif, qui ne se contente pas des résultats , et (70 qui ) des effets i' veut remonter à leyrs causes ; trouyerale vrai mobile, de la guerre y endéeune dans l'enthousiame que la religion inspirait à des âmes simples et vertueuies. Quand on voit avec quelle, ardeur, le Vendéen se jetait au- devant dttp4ril , avec quelle audace il affrontait le trépas, av^c quelle )oie il recevait. la blessure •mortelle, il.est impossible de ne pas reconnaître là quelque chose d'extraordinaire et de divin , dont le frpid raisonneur chercherait en vain le principe/ Commentées hommes, dont toute la vie avaitié^é'donsum^e.par les travaiix de la cam^ pagne , se sont levés tout; â, coup et ont opéré des prodiges ; comment dès Toi^igine de Viasur- rection/sansarmesy sans moyens d'attaque ou de défwse» étrangers à tout ce qui s*appelle. discl* 4Pkl}ne:au tactique, ils ont semé l'effroi; répandu lédésotdre dans des bataitlojis aguerris et coin,- mandée pitr des chefs redoutables) comment., ^nnés de bâtons et 4e faux , ils emportaient dés batjterieS sans. cesse tom^^^ntes; comment ils mettaient, en* fuite cette armée de Mayence , 4ère. de ; sqs anciens triomphes , nourrie^ de la première f^rcfur de la révolution à son aurore : e^n vain Qit chercherait 4 l'expliquer par dea (72) raisons hamames^; là, tous les ndsônnemens sont vains j il Êtnt s'éûrier : u Le doigt de Dieu est trahUent ici. > Dira-t-on , en* effet , ^ des motifs bomains ont armé la Vendée ? des ouvriers ^ des la- boureurs , àts pâtres ? Qui pouvait donc les engager à quitter leurs humbles mais paisibles cabanes , pour aller affronter les canons et les baïonnettes ? Ce n^étaient pas les honneurs , ce n'était pas la fortune apoTûs cherdiâîenl. Quand rennemi était en fuite , on le^ voyait rentrer dans leurs demeures 9 se livrer de nouveau à leurs obscures ocCilipations ^ avec autant d'ar- deiu: qu'à la voix de leurs cbels ils volaient au combat» Cétait pou^ honorer lë^HS seigneurs , pour faire les corvées , povèr payer leufs reden vances qulk se battaient. C'était ^rtofit pour adorer leur Dieu : c'étaient leurâ autels qu'item dé- fétidaient. Ils avaient entendu ce cri d'une horde vbmie parPenfer : Il rCy a point de Dieu.^. Ce cri leur avait fait horreur. C'était l'humble vierge du rocher, c^étah ït MiM du péleri- tiage qtf ils voulaient conserver* Uô Roî ver- tueux , le fils de soixante ïlois 3 te -méilkur des m:onarques ^ avait été iâcheinetîl immolé j ma \ (73) Sis était dans les cachots : Us voulaient venger Tan y ils vonlaie]:it sauver Tautre. Oui , Dieu , le Roi , voilà ce qu'ils voulaient conserver , voilà ce qu^ls demandaient. Gomme dans ces guerres , éternels monumens de Fhéroîsme et de la piété du douzième siède^ les paladins £ran« çais sacrifiaient leur fortune et leur vie y et mé- prisaient tous les intérêts de la terre pour sauver le sépulcre dû Christ ; ainsi , les généraux Ven- déens bravarent tous les dangers, souffraient gaîment tontes les privations , pour venger le Dieu de leurs pères et le Roi de leur patrie. Semblables en tout à ces preux , dont la valeur sera d'éternelle mémoire , les prodigesi qu'ils avaient opérés notaient rienàleur simplicité* Ces lions dans les combats, étaient, après la bataille, de timides agneaux. On a vu souvent des Yen-* déëns , qu'une action briUante , qtt'une mtrépi- dite ^t une fidélité éprouvées avaient placés au rang des officiers , refuser de s'asseoir à la table des chefs, en disant humblemeni; gu'Us né^ taxent pasfaU^ pour cela. * ■ ' On sait que , dans la Vendée , Théroisme fut 1tl^^*^^^^i»m^Êmmm>^mtamtmmm^m^mmtmfm»m^m-mmmmm^mmmttm»<'i^'^ÊK^ Voyez \t% Mémoires de madame .Làrochejaijiieleia. ( 74 ) de toutes les classes. Cette commanaut^ d'eit-^ plohs fut le fruit de la même cause , de la com-^ munauté des principes religieux. Le seigneur^ comme le paysan, était fidèle à son Dieuj^ le paysan, comme le seigneur, devait être fidèle à son Roi. L'esprit du philospphisme n'ayait point étendu ses ravages dans ces provinces. Il y eût été mal accueilli. Leurs habitans , solide?* ment éclairés , se fussent défiés de ces lueurs per^ fides , qui , nées de la corruption , ne peuvent conduire qu'à la perte. L'esprit de cette contrée n'a point dégénéré. La religion y a conservç tout son empire. Et si , dans des jours encore trop voisins , la royauté y a trouvé tant de fidèles sujets, c'est que le Dieu des Rois y conserve toujours de fidèles adorateurs. • Dira-t-on encore que l'habileté des généraux et des officiers explique tout naturellement: le dévouement des soldafts paysans ? Mais, pan^ii tant de généraux , Bouchamps , Bonchamps qui donna des preuves d'un talent supérieur, d'un talent éminemment militaire , est le seul qui ^c montra tacticien. Larochejaquelein , c^e ., j^une héros qui se distingua par une valeur brillante, et périt, à vingt- deux ans , victime de sa géuérosité - ( 75 ) . ' dit lui-même aux Vendéens qui le choisissent pourJes guider aux combats : a Mes amis, si mon u père était ici , vous auriez confiance en lui ; n ne doit pas ainsi s'arrêter; Laroche ja- quelein , qui connaît ses soldats , et qui sait ce que la Religion leur donne de courage , s'écrie; Laissez-les prier ^ ils n^en vaudront que mieux. Armés du signe du chrétien , ils se re- lèvent , et volent à la victoire* Toutes les fois qu'ils allaient au combat , Dieu et le Roi étaient leur cri. Sans une affaire dont les Vendéens se rappellent avec douleur , sûrs d'être accablés par le nombre , ils s*écrient : Marchons au Ciel, et ils se précipitent au milieu de l'ennemi , heu*- reux de voler au martyre. O pouvoir sublime de la Religion , quels prodiges vous enfantez ! La Convention connaissait bien ce que U (78) - religion pouvait sur les Vendéens. Ces monstres ; qui avaient dit dans leur folie , il n'y a point DE Dieu , sentant la nécessité de faire au moins leurs efforts, pour appaiser les habltans d'un pays qu'ils désespèrent long-temps de réduire , leur envoyèrent des curés assermentés. Mais ce n'étaient point ceux-là qu'il fallait aux Ven- déens ; ils ne voulaient point d'étrangers. Ç,était le pasteur qui au lit de la mort avait béni son père , que réclamait le paysan pour bénir son enfant. Ils ne pouvaient respecter le prêtre qui avait préféré son intérêt à son Dieu , et sa for- tune à sa conscience. Le mépris et Ja haine qu'inspiraient ces prêtres apostats étaient por- tés si loin , que le peuple le plus hospitalier leur refusait un asile. Ces intrus xmà trouvèrent souvent ni feu pour allumer leurs cierges, ni enfant pour assister aux mystères, qu'ils célé- braient dans des temples qu'on regardait comme profanés dès qu'ils y étaient entrés. Dans une émeute occasionnée par la persé^ cution contre un bon curé , que des intrus chas-* saient de sa paroisse où il était révéré , un malheureux paysan , armé d'une fourche , luttait contre les gendarmes qui, après lui avoir porté (79) vingt-deux coups de sabre, lui criaient de se fendre : Oui, répond-il en expirant , si tu me Tends mon Dieu ; tant la vénération des Ven- déens pour leurs curés était dans leur esprit at- tachée de près à celle de leur Dieu ! Quel trait de religion plus frappant que celui-ci» Deux cavaliers acharnés Tun contre Fautre terminaient une affaire d'honneur le sabre à la main. Un homme passe et leur dit : ce Jésus^Christ pardonne à ses bourreaux , et un « soldat de l'armée chrétienne veut tuer son •t camarade ! » Ils s'embrassent sur-le-champ. Si le souvenir du pardon du Sauveur réconcilia ces deux guerriers , puisse le pardon généreux du martyr royal à ses bourreaux , désarmer ainsi tout Français armé contre son ennemi^ son rival , mais son concitoyen , et sous ce rap- port son ami, et son frère sous celui de la Religion ! Nous venons de voir combien la Religion fut une cause puissante du soulèvement général de la Vendée. Nous allons suivre les Vendéens dans leurs marches , et nous verrons quels prodiges furent enfantés par cette noble cause. Dès le premier appel d'un chef vendéen aux (8o) paysans de sa division , tous se tenaient prêta à marcher au jour indiqué. Quel -tableau plus religieux et plus touchant que de voir filles, fenunes , enfans disant leur chapelet sur les routes , offrant leurs prières et des vivres , pen^ dant que d'autres , prosternés dans les temples et quelquefois auprès du champ de bataille , solli^ citaient par leurs prières et leurs larn(ies le Dieu des armées. Dans une a£^re générale , on aurait pu dire avec assezde vérité que d'un côté p ce pays n était qu'un vaste camp armé pour son Dieu .y pour son Roi ; de l'autre , un temple majestueux où les femmes , les enfans et les vieil* lards réunis priaient le Tout-Puissant pour le salut de l'armée. Ainsi , dans un même jour > tous les habitans combattaient et adressaient leura vœux et leurs prières ardentes pour le même intérêt , le plus cher que piîi^e avoir le genre humain : son Dieu y sa Religion y son Roi , son pays et sa famille. Si la Religion exerçait un empire aussi grand sur l'esprit des Vendéens 9 on ne doit donc pas être étonné qu'elle ait produit dans la Vendée tant d'actions éclatantes y pour ne pas dire pro* digieuses. LDtsi[j[tie l'armée catholtcpte eut satis^aat à seâ déroirs religieux , elle reçut Vordie de se rétrnîr à Cholet pour le vi)agt*six avïiU Cette TÎlle fut lé ri^udez - vous géd^al pour exécuter le projet qui rendit d'êfre adbpté dana le conseil de guerre contre Bressuire , Argentoii et Thoaars. Après larétraite de Famine d'Anjou , les repu-» blicains étaient sortis de Br^uirè pour attar** qiier les insurgés acex Auliâei^ , taud'És* que de son côte Boochamp^ [M'essaie Ligomer, qu'il ayait déjà battiï dans j^siearst CDmlôats , etqu^il forçait d'effectuer sa retraite, siir Douétf Qué^ tineau ^ -pont se porter pfais vite air secours^ : dse Ligonier , avait pris non pas lé chemin le pios sâr 9 mais le plus ccauzt y se disigeant sàir les Au** tiers* Il fut attaqué par Itr jefluài^>LâàflrOCil» quelein, que les insiirg&«de.^on'tieir]ilK)îff^aE^êéiH^ comme nous l'ârtms yu ^ mis k lem^ièiQ,^ ev son écdsp d'esSar fat une .viotoir^ impOfftÉLUlR ^^ qui a}OUta.a Ifênei^iB quele&a^at^tagesjdâ k;)oiirBàç de Beaupcéau; âi?aienir^d6un|Se aoi^c Vendéens. ,BiQHicliâ.mp5 9 ipiv^iï aj^aif) yup4a^ veille y lid^ayait exposé que l'armée: manquait de poudre 'et de munitions ; et à peine lisnnenii^â'était retiré sur iBjcessuire^ que ce jeune officier^ aoissi distingué 6 (80 par sa bravoure que par son dévouement , se rendit, avec les munitions de guerre enlevées au général Que tineau , à la grande armée qui marcha aussitôt sur Bressuire« Le général républicain n'attendit point qu'elle fût aux portes de cette ville 9 n étant pas sûr de pouvoir s'y maintenir : il alla se renfermer dans Thouaris avec le peu de troupes qu'il avait pu recueillir* Bressuire éva- cué , reçut les royalistes qui rendirent la liberté à Lescure^Tami de Larochejaquelein , qui loi -avait promis , s'il était mis en état d'arrestation , de venir le délivrer* Argenton eut le même sort que Bressuire ; cette ville ouvrit ses portes comme on marchait sur Thouars. L^armée qui venait d'occuper Bressuire était -composée d'Angevins et de Poitevins des pa- Jroisses qui touchaient à l'Anjou. Les communes que Lescure souleva s'y joignirent* Elle prit .'le nom de la grande armée* La force ordi- naire était de vingt mille hommes?; elle s'élevait â quarante , lorsqu'il s'agissait. d'une opération importante*. Par la poiûtionif'qWeUe occupait, rc'était elle qui avait le plus d'ennemis à corn- .battre , et c'est elle qui. a eu le plus de isùccès» Comprise sou3 le nom ^^néral de Vendée , elle ( 85 ) avait à se - soutenir contre les forc^ Tepublî-* caines dans une grande étendue de terrain ^ au nord , à l'est et vers le jpaidr, et elle servait de point d'appui aux pays du centre et de l'ouest* Ii'^urmée.dt^Bonchamps agissait de concert avec elle ou séparément , 5e réunissant même quel-^ ^efois à celle de Char ette, . Elle comprenait douze àquinze mille hommes ^ dont sept à faiiii( Cent^ Bretons, l'éUtejde l'armée Vendéenne"*, passait pour la mieux disciplinée, et presque sans cesse elle était en action. Elle avait à se « . . .... liéfendre des attaques qui la menaçaient du çdté d' Angers, sans être à l'abri des irruptions nantaises» , « On verra peut-être, avec plaisir -ce que, ma* dame de- Laroche jaqueleip. rapporte dans «e$ mémpires du ckef qui commandait cette artné^ si souvent victçrieuse, ^ * Ccrtte àTiàée Tie npôiiwtljaiBiàîs être pluâ considé^ rahle, parce qne quand elle attaquait et * p<^ursuivait renuemi , un grand nombre d'Angerins étaient cons-* tanpment occnpés à garder les iiords delà Loîre, pour se mettre à. l'abri des nombreux partis ennemis, et pour prévenir le p]a$sage de pouvelles troupes rëpubli-*' caines. . > ( 84 ) (( M. de Boncliamps, chef de l'armée d'Anjou , « était un homme de trente -deux ans. Il avait « une réputation de valeur et de talent que w je n'ai jamais entendu contester une seule il fois ; il était reconnu pour le plus habile a des généraux. * Sa troupe passait pour mieux fc exercée que les autres. Il n'avait aucune am- er bitxon, aucune prétention ; son caractère était ic doux et facile. Il était fort aimé dans la (c grande armée , et on lui accordait une en* (( tière confiance ; mais il était malheureux dans a les combats : il a paru rarement au feu san^ ii être bïessé, et son armée était ainsi souvent « privée de sa présence. C'est aussi pour cette k cause que je n'ai jamais été à portée de le voir. (c II comptait dans sa division d'excellens olfi- cr ciersrMM. de Pleuriot, ancien militaire '/ qui « le remplaçaient en son absence j MM". Soyer , (c MM. Martin , M. de Scépeaux , beau-fr^ce g > -^ * Éloge dWfant plus flatteur, qu'îl^ ert donné par I*époiise et" la sœur de deux généraux distingués , Lqs- cure et Larochejaquelein. ( 85 ) Le général Quétineau, après sa défaite au^ Aubiers , aayait reparu à Bressuire que pour eà retirer les forces qu'il y avait lais3ées. Cer- tain d'être bieatôt environné par une arméç supérieure à la sienne , il avait choisi Thouars comme le poste le pins sur, pour y attendre les renforts considérables que k Convention ras- semblait de toutes parts» Les Vendéens s'étaient déjà, à cette aurore brillante de leurs succès ^ rendus formidables^ surtout la grande arméip qui venait d acquérir uû accroissement prodi^ gîeux par suite d'une proclamation de ses chefs , dans laquelle qn dévouait aux peines les plus rigoureuses ^uicoiiqae depuis dix^huit ans juS- qij'à dnquante, ne; iftàrcherait pas pour dé- fejndré la cause 4u Trône et de T Autel. Il était de la politique des Vendéens de prendre des jEûésures propres à augmenter leurs forces et à intimide]^ les ré]>ublicains. Leur but fut atteint, car l'armée royale devint beaucoup plus nom« breuse , et le pajs se trô^uta bientôt purgé du petit nombre d'hbiiimés qui s'étaient laissés sé- duire par les idées nouvelles* Ces derniers al- lèrent se réfi^ier sur ti rive droite de la Loire, et principalemem à Angers et è Nantes , où il§ / » (86) restèrent , pour la plupart ; jusqn^en 1 799 , sans oser reparaître dans les lieux qui les avaient vu naître ; et long-temps après leur rentrée , ils étaient encore un objet de défiance aux yeux de leurs concitoyens. Il n'est pas de ville dans le Poitou plus sus* ceptiblc d'être fortifiée , et dont la position soit plus sûre que celle de Thouars. Bâtie sur une colline , elle n est dominée par aucune élévation : elle est en outre arrosée par le Thoué, qui n'est guéable que par un seul en^ droit 9 et qui trace autour de son enceiDte une ligne courbe qui la défend des côtés du midi et de l'occident. Cette ville ancienne était autrefois regardée comme la clef de l'Anjou et du iPoiton. Pépin-le-Bref , dans une guerre côiitre Gaïfre , duc d'Aquitaine , la choisit pour sa jdace d'armes; elle soutînt ^ en iSya, un siège d'an an contre le fameux tlu Gueselin; et le célèbre Edouard 111/ qui avait appris avec assez d'ia* différence la prise de Niort , de Saint-Maixent, de Fontenay et même de Poitiers, partit avec quatre-vingts vaisseaux pour voler au secours de Thouars , aussitôt qu il apprit que cette ville tçtait assiégée , tant il attachait d'impprtaiiÇQ k \ (87) sa conservation ! Quétîrieau n avait donc rien de mieux à faire que de 1 occuper ; une troupe de six mille hommes lui inspirait la juste con- fiance de la défendre 7 avec d autant plus de raison , qu'il savait , qu'après quelque temps d'attaque ou de résistance , les Vendéens avaient coutume de se débander , et de retourner à leurs travaux , quelles que fussent les représen- tations de leurs chefs. Il pouvait donc avec cette force attendre les renforts qu'on devait lui en- * Toyer. ' , Les Vendéens ne pouvaient entrer à Thouars que par deux ponts : Quétineaules fit couper, et par un gué situé au-dessous du village de yérîne , il fit occuper ce poste par sea iïieil> leures troupes ; le reste fiit rangé en bataille à une portée de canon des murs de la Ville. Le 5 mai, l'armée vendéenne, :i^enforcée de plus de dix mille honunes 9 s'avança fièrement vers Thouars : elle était commandée par Bon- champSy d'Elbée , Laroche jaquelein et Lescure, (çt la victoire qu'ils venaient de remporter ins- pirait atix soldats une nouvelle' audace. Au nombre des chefs, on comptait aussi ce fameux Stofilet , que la fortune et son courage élevèrent (88) de Vétat de garde*chasse au grade suprême de' chef civil et militaire de toute uue province, A six heure$ du taiatin Thouars est attaqué , une çolouue de Vendéens se porte au gué dont le passage était défendu par les groupes sur lesquelles Quétinean pouvait compter le plusf mais l'attaque de ce poste, le plus diffidle à enlever, avait été particulièrement confiée à Boachamps , dont le courage et la prudence étaient connfus de to^te Tarmée» * Il passa la rivière à la nage ; à la tête de sa cavalerie ^ maigri la vive résistance des volontaires do la '* « Bonchamps, d^Elbée et Domagné, outre nue V yalenr dislinguëe^ ayaîedtdes talens ^'ils ne àéte-^ «t loppèreut que trop souvent au détriment de la Repu*' ïc blic(ue* Il y avait cependant entre enx de9 nuances (c faciles à saisir i d'EIbée était, meilleur pour con-* « cévoir H» pïan d^attaque, Domagné pour un coup de « 3ppLam , et BoncK^mps j^ tupérieur nux deux premiera (c dafis la science inilitaîre^, ^vail mieux répaçer une \i défaite^ Bonchamps avait plus de talens militaires « ({u'aâcunde ses collègues, » {Précis histoiiqtte de & ^eYre d^ la Ven^^e, parM* dt Btmrnùeaux^ « Ho?. ils se défendent long - temps contre la cavalerie , et pénètrent même dans les rangs royalistes ; mais rinfanr terie royaliste passe la rivière à mesure que Bonchamps enfonce un des flan(;s de l'armée ennemie; la troupe de Quétineau , enveloppée, ,$e débande, et va chercher, ainsi que son général , un refuge derrière les murs de cette place. Une circonstance aasez reilnarquable dans la prise de cette ville , c'est que la fausse attaque devint la principale* Bonchamps, Lescure et Larocbeja^elein dievaient cotomeucer k pre-« (90) mîère , et il était conyenu que les autres divi- sions, d^ux heures après, commenceraient aussi l'action; mais elles arrivèrent cinq heures plu» tard. Ainsi , la division Bonchamps eut à sou- tenir, seule , Us efforts de l'jennemi pendant cet espace de temps. Déjà Ton s'était canonné pendant six heures* Les Vendéens étaient sur le point de manquer de poudre :_ Laroche jaquelein courut en cher- cher, et laissa le commandement à Lescure* Celui-ci s'aperçut un instant après que lès répu- plicàins commençaient à s'ébranler : saisissant alors un fusil à baïonnette , il ^ crie aux soldats de le suivre , descend rapidement la hauteur , arrive , jusque sur le pont , au milieu des balles et delà mitraille. Aucun des paysans n ose le suivre; il retourne, les appelle, les exhorte, leur donne de nouveau l'exemple , et revient seul sur le pont 5 mais il reste encore abandonné cette seconde fois , et ses habits sont percés de balles. Enfin , il essaie un troisième effort j et dans cet instant Laroche jaquelein et la Forêt revien- nent, volent au secours de Lescure, qui n'avait pu décider qu'un seul paysan à marcher en avant.. Tous les quatre traversent le pont j Lescure ( 90 , saute le retranchement , le soldat est blessé, Laroche jaquclein et la Forêt passent aussi. Alors les paysans s'ébranlent , accourent en foule pour les secourir; tandis que Bonchamps, qui avait passé le gué , et détruit les braves qui le défen- daient , au lieu de se porter en avant , enfon- çait , écrasait ^ avec sa cavalerie ^ un des flancs de rennemi« Quétineau y rentré dans la ville , n'eut d autre parti à prendre que celui de proposer aux ad- ministrateurs d'arborer le drapeau blanc et de capituler* L'un d'entre eux s'écria , que plutôt de se rendre , s'il avait un pistolet , il se brûle- rait la cervelle : le général , avec un grand sang^ froid, en prend un à sa ceinture, et le lui présente ; l'administrateur préfère de signer, et pendant qu'il signe , on annonce que la division Bonchamps, Lescure et Laroche) aquelein est ' entrée dans la ville. Les républicains, qui avaient combattu pendant dix heures , et perdu sept à huit cents hommes , se rendirent à dis* - crétion* Le général fait prisonnier avec une partie de spn armée , cinq à six mille fusils, douze piècea de canon ^ vingt caisson$ , tombés au pouvoir dea ( 9^ ) Vendéens, tel £ut le résultat de cette bataille. La prise de Thduars est un des plus beaux faits d'armes de cette guerre. * Bonchamps y maître de la ville ,. fit une pro- datnation qui enjoignait à la garnison et à tous les fonctionnaires publics de se rendre dans la cour du château , sous peine de mort. On obéit. * On a ru , maigre la défense des généraux , dans tout le cours de la gaerré de la Vendée , des femmes dans les rangs de Tarmëe royaliste , rivaliser de conrage et d^in* trépiditë , affronter les dangers , et porter Feffroi et la mort jusque dans les bataillons rëpubli(;ains. Elles mon- tmieat beancoap d'ardear à rappeler les solduts à leur deroir j arrêtant les fuyards , les battant , s^opposant à leur passage. Madame de Bonchamps ralliait les gens de l'armée de son mari ; une jeune sdeut* de M. dé Lescure ge battait en désespérée. Une jeune paysanne , ayant sol- licité la faveur de se battre, se portait toujours du côté le plus périlleux , et mourut dans une mêlée oii elle se précipita en furieuse. La femme de chambré de madame de la Gheyalerie prend tm fusil, monté un cheval 9 et se dirige , au galop , rers l'ennemi y en criant : En as^ant ! au feu, les Poitevins! Dans l'affaire de Thouars^ il j eut une femme qui tte èessâ de feiré le settice d'ttiie pièce dé huit durant l'action , et qui ne l'abandonna qn'avftc la Tfe. A la bataille de Geste , un des chefs de l'armée ca- tholique était une femme habillée en homme : trois fois elle f allia ses troupes rotapues^ leç ramena au combat ^ en chargeant à leur tète , et y trouya la mort.. (93) Lé district fut sommé de livrer ses arcliives ; tous les titres appàrtenans au clergé-, à la no- blesse , furent mis en réserve ; les autres furent livrés aux flammes. Les Vendéens se faisaient un grand plaisir de* brûler les arbres de la li- berté ; ceux de Thouars ne furent pas ménagés : on en fit un feu de joie , après avoir rendu grâce à Dieu de cette victoire. Les chèÊ vendéens , après avoir désarmé les prisonnier» aii nombre de cinq à 3ix mille , leur firent prêter le serment d'être fidèles à la reli- gion , à Louis XVII , et de ne jamais porter les armes contre lui qu ses armées. Plusieurs d'en- tre eux prirent parti dans l'armée vendéenne y les autres eurent la liberté He retourner, dans leurs foyers. La conduite modérée des Vendéeps à l'égard 4es habitans de Thouars , contrastait singuliè- ' .s rcment avec la conduite du Gouvernement con- ventionnel. Malheur à tout officier i;oyaliste qui serait tombé dans ses. mains ! Ouétineau est vaincu , pris les armes à la mjsan , livré à la dis- (îrétion du vainqueur, çt cepjendant il loge et • • ■ " », couche^ dans la même chambre que.Bonchamps! Voici comment madame la marquise de Laroche- ( 94 ) jaqueleîn raconte cet éyénement^ qui retrace si bien la modération et la générosité. de Bon<« champs et des officiers de l'armée. u Stofflet y qui n'avait point dans, ses pro« u cédés autant de délicatesse que ces Messieurs u (les autres chefs Vendéens ), fut d'abord (( assez grossier envers le général Quétineau. a II voulait lui faire (|uitter sa cocarde. Une u dispute allait s'engager, lorsque les autreâ <€ chefs vinrent faire cesser les propos de, ne l'avait point fait arrêter : «c C'est aux yeux de la Conveiition, lui c représenta Bonchamps , tm. crime aussi-grand ce que vos défaites aux Aubiers, à Bressuire et « Thouars: elle ne vous les pardonnera point y (c restez avec nousj si la vie voli* est encore' c( chère. » Lescure ,- en lui témoignant toute sa* Reconnaissance , ajouta : « Vous êtes libre , vous <96) H pouvez partir ; mais je tous engage à rester u parmi nous. Vous êtes d%ine autre opinion : ce Eh bien \ vous ne combattrez pas ; vous serez K prisonnier sur parole y et tout le monde vous u traitera bien. Ne refusez point l'asile que nous «c vous of&ons. )) Il est de mon honneur ^ ré- pondit Quétiheau , de prouver que fai fait mon devoir ^ IL resta inébranlable, dans sa ré^ solution ; et sourd à toutes les représentations que lui firent Bonchamps , Leseure et plusieurs autres chefs, il alla porter sa tête à l'échafaud. Aucun échec jusqu'alors n'avilit été aussi fu- neste àla République, n avait autant causé d*ef- froi à la Convention , qui voyait croître tous les jours la masse des défenseurs de la noble cause de l'autel et du trône ; mais les suécès des insurgés dans les.autires parties de la Vendée, n'étaient pas à beaucoup piiesaï^si éclatans. Une arméa redoutable j aux ordres d« l'impétueux ChaUbos^ occupait Font^Qay ? paralysait tous- les efforts de Charette 9 et menaçait Macheconlt et toute la Baâse-Vendjéeii II était difficile à Charetto de pouvoir Ste- soutenir, lorsque apprenant les succès de Parmée d'Anjou à Thouars, il prît k parti le plus sjage , celui de: réfelanier les suceur* <97) ûe i'amée d'Anjou. D'Elbée jsaisit cette oc-* casion pour diriger les efforts des Vendéiens ^du côté de Fo.ntenay, et tous les chefs peu- chèrent vers sou opinion j lorsque Bonchamps leur représenta que rintérêt commun était de profiter de leurs avantages pour les étendre An côté de la Loire ; que Saumur , Angers et Nantes avaient peu de forces à leu]r . op^ poser; qu'ils y trouveraient les esprits pré- parés à secouer le joiig tyrannique de la Con* vention, et la Bretagne n'attendant que leur présence pour se souleveip. L'opinion de d'jElbée prévalut , et le désir de secourir l'un de leurs frères', et de le retirer dune ; situation dange- yeuse , l'emporta sur l'image sédjiisante des lait* riers que Bonchamps leur promettait vers les contr^ée^ qu'arrose la Loire* Les- royalistes ^ en- hardis par leurs succès , qmttèrent le- théâtre de. leur dernière victoire , après s'y être arrêtes pendant, quatre jours. Ils pouvaient se dire avec raison :iVb«^ sommes venus j nr*us avons vxi^ nous apons vaincu. Ils portèrent vers l'on- tenay les mêmes espérances* Ces désirs si chers , ces vœux si ardens d'ar-* racher à l'ennemi une autre > victoire , flattaient (98) ^ d'autant plus leur courage , qulls venaient de conquérir un grand nombre d'autres guerriers : tels furent Daniaud - Dupérat et Beaurepair e. Beauvolliers , dont Tallien ayait ordonné Pàrre^ tation y échappe à cet arrêt de mort , yient se réunir à Tannée catholique , ou combattaient déjà ses deux jeunes frères : accueilli ayec trans- port , il y commande Tartillerie yendéenne sous Bernard de Marigny \ Dupérat et Beaure- paire , à peine âgés de dix-huit ans , sont déji célèbres dans Tarmée par leur brayoure. Mon* dyon touchait à son adolescence : étincelanc d'esprit /de courage et de beauté, il échappe aux maîtres qui cultivent ses jeunes talens dans la capitale y se fabrique un passeport , s'ouvre un passage par ce noble mensonge , et pénètre jusqu'à l'armée , brûlant d'y vaincre ou de mourir pour le Roi» L'Angerie plus jeune en- core y se présente , affligé de n'avoir pas ses treke ans. Le coursier qu'il montait dans son pre^ mier combat yient d être tué sous lui : on a craint que cette fleur si tendre , ne fût ayant le temps moissonnée parle fer. L'Angerie se voit relégué à Châtillon , inutile aide-de*camp de l'officier qui y commande : indigné de n'y avoir point de (99) dallg<]ts à eotuir , il déserte le poste , se ][>ro«t ctirè im autre cfaeral , et reTiem afliroûter Id ' ... trépas dans l'armée yktonéiise. Ge n'est pht$ la maturité de l'âge qm donne l^exemple : da&f cette guerre extraordinaire, la jeunesse a set Nestob 9 et la vieillesse sta AcfaiQes. Ainsi 9 rarmée s'éloigne tridni|iibàiite desirieuS mnrs de Thouarsy dans l'es^^oir encore plus certain de yaimcre sous les remparts d^ Fon^ ienay. Mais là fortune aveugle n'est pasr toujours d'accord avec les vœnx t(ae nom for^ mons» Rendu , ffoà élait arrivé de LoDldun aVant Ii^ Bataille de Tkouars y et qui s'y étaàt distingué par la valeur la plus rare , ent^ le plaisir de marcher avec un parti sur cette première vz^e y d'y abattre l'arbre de la; liberté , et d'y faire arborer le drapeau blanc , avantage inutile et dangereux qtiî donna à TàlGeii Voecasiond'^ rentrer peu de temps après , et de sévir contre eéiïx <{u'il soupçonna d'àvoi£ fiivorîsé l'israsion de l'ennemttf Enfin , l'armée se dirige sut Panbenày ^ que les républicains ont évaciiéew Le chevalier de Id^anges y viMt augmenter le nombre des ( loo ) braves ~ arec cinq de ses dragons* Les gé^ nëraux voyaient toujours . avec plaisir ces dé- serteurs d une . cause infidèle , tandis que les paysans n'y voyaient que des transfuges et des espions. On se porta ensuite sur la Châtaigneraye , défendue par trois ou quatre mille républicains sous les ordres de Cbalbos. Ce fut là que tous les nouveaux Vendéens se piquèrent de faire preuve de leur zèle et de leur valeur» Baugé fut «placé par Léscure dans un poste difficile à garder : il s'y maintint avec beaucoup de courage et de sang froid. Mondyon y fut blessé ainsi que BeauvoUiers et Dupéfat* L'un des six > dragons y qui tous combattirent avec une bravoure extra*» ordinaire 9 y fut tué , et les paysans doîit ils avaient excité la défiance .y se mirent à crier ; jissez 9 assez , dragons f on a confiance en vous I Les républicains furent • écrasés parv la supériorité du nombre , et poursuivis avjee perte d'hommes et nombre dé prisonniers. Xa Ghâ*- taigneraye fut emportée après quelque résifr? tance : les conseils, de Donissau y t^ontribùèrent beaucoup.. La ville: fut pillée ,. et d^s que les paysans se virent chargés de butin, ils ren- ( loi ) ' - trèrent pour la plupart dans le Bocage , pour y mettre leur butin en sûreté. Lé reste séjourna le quatorze dâp^ cette ville. Bonchamps , qui n'avait pas approuvé l'expé- dition de Font enay , se concerta cependant avec d'Ëihée pour en assurer le succès. Obligé de licencier momentanément une partie de son armée 9 et de se porter sur Cholet, il fut con- venu qu'on attendrait son retour pour marcher contre Fontenay , où les républicains s'étaient concentrés; mais le lendemain de son départ, Charetie arriva avec sa petite armée ; et d'Elbée , qui brûlait d'impatience d'enlever Fontcinay à Chalbos , ébranlé par la présence de ce général , se détermina à tenter cette glorieuse entre- prise. Mais le besoin du repos avait diminué les forces de Varmée , et l'absence de Bonchamps ne pouvait être que d'un funeste présage, tant un désir trop violent pour la gloire . nuit sour vent à la réflexion ! L^armée se met en marche ; le premier jour > on ne fait que deux lieues; on s'arrête à Vouvant , où l'on dévaste les caves , prélude peu certain de la victoire dont on se flatte pour le lendemain* Mais les pieux Ppitevins, pour réparer. k pillage et Tindisci- % ■4. ( ioa ) pline du jonr , passent la nuit à prier* Le len- demain seize , jour du triomphe anticipé par le repentir et la prière , des prêtres jusiju'alars dé-* guises se couvrent de leurs yéteipiiens sacerdo- taux , et demandent à Dieu la grâce d'entrer le soir TÎctorieux à Fontenay, Impatient do vaincre, d'îlËibée, sans attendre Bonchamps, s'ap- proche sur deux lignes , con^nande la droite , tonfie la gauche à ]liescure , et place dans le centre Romaigné et Vartillerie* Le général Chalbos sort de la ville pour pré- senter la bataille/ et pendant trois heures se$ républicains font face de tous les côtés. Sur le point d'être écrasé par le nombre , il ordonne une charge de cavalerie , qui , faite à propos et secondée par Nouvion , met les Vendéens e% déroute, Sandox la complète, D^Elbée y reçoit xmt blessure à la cuisse : il combattait an pre** miisr rang. Quatre ceiits ^royalistes sont étendus sur la poussière , après avoir laissé au pouvoir dé Veimemi leurs munitions et leur j^rtillerie. Ce ^i augmente cette perte y c'est <{ia€f la fameuse Marie-^eann^ ? à laquelle le paysan vendéen attache l'idée d'un pouvoir mir^culew; > ost ku poiiypir du taioqueur, / ( io5 ) «• Tels sont les réailtats àe cette journée et d'une , imprudence causée par un sentiment trop ardent pour la gloire. L'armée , vaincue et dispersée , se replie sur PartUenay et dans les enyirons. Cette bataille enlève aux royalistes tout ce qu'ils pouv^ieiit perdre dans cette mal- beureuse expédition y si Vhn en excepte le cou- rage et l'espérance* * / î>'Elbée 9 malgré $a blessure et le terrible échec qp^îl venait de recevoir y n'en persistait pas-moinâ dans son plan favori d'envahir les côtes et les places du sud. Apîïrès la perta éprouvée devant Fonten^iy , il insista, dans le conseil-général établi à Châtillon , sur la né^ eessité de se reporter sur cette ville , et d'en dliasser l'ennemi. Cette résolution adoptée^ on invita Conchamps à venir se joindre , avec sa ^ division y à la grande armée. Après la prise de Thouars y on avait décidé qu\ine division res^ terait à Gholet^ pour surveiller les grandes mm Un poète les a peints.dans ce vers: i c F^rty j îo^« I th. V. 5 (M) routes et même les bords de la Loire. Le choix était tombé sur celle de Bonchamps y et on ne lt]i avait laissé que deux pièces de six et une de douze, dans la persuasion quHl ne lui fallait que peu de forces et de;, munitions. Les autres généraux , réunis à Châtillon , avaient une journée de marche de moins que la division Bonchamps ; mais le bon ordre et la régularité de sa marché lui firent gagner facilement cette )Oumée ; et la diyision arriva comme les autres àSaint-Pierre-de-Chemillé, situé près de la Châ- taigneraie, que Chalbos avait fait occuper après la marche rétrograde des Vendéens, in- formé qu^ils venaient l'attaquer à Fontenay. Ses forces étaient bien infiérieuf'es à celles qui mar- chaient contre lui j mais il avait pour pressen- timent dWe autre victoire , celle qu'il avait remportée huit ou dix jours auparavant , et la eonfiance qu'inspirent des troupes aguerries et disciplinées , contre une multitude de paysans , qui mettent toute leur espérance dans la supé-^ riorité du nombre , terribles quand ils sont les plus forts, et prompts à fuir au moindre échec, Chalbos , en outre , avait dans son armée sept piembrei; de la Convention , dont la présence (io5) inspirait un. nouveau courage à Tarmée répu- blicaine. ( Les royalistes , de leur côté , n'avaient rien négligé * de tout ce qui pouvait effacer les im« pressions de leur défaite récente , et relever leur courage. Et comme la Religion était le mobile le plus propre à remuer chez eux l'imagination^' l'esprit et le cœur , les ministres de la Religion leur apparaissant tout à coup dans les rangs, sous ce costume sacerdotal qui leur concilie toujours la confiance et la vénération , ils leur représen- tèrent que pour les punir des désordres commis â la Châtaigneraye y la main du Seigneur s'était appesantie sur eux , et les avait pour un moment livrés à leurs ennemis ; que touché de leur re- pentir , le même Dieu qui les avait humiliés , allait mettre sous leurs pieds ces hommes or* gùeilleux et farouches qui , prenant le crime pour guide , s'étaient fait une vertu de sacrifier la Religion à l'impiété, et le Trône sacré du père des Bourbons à la plus hideuse des anarchies. H Race âxftique et fidèle des serviteurs de nos u Rois, pieux zélateurs du Trône et de l'Autel , «relever -«voua, Iç Cid vous entend,, vous » {i çxauce et vous arme de son glaive. Allez, (io6) « enfans de la Vendée , marchez , combattez et u triomphez : c^est Dieu qui vous Pordomie *. n Ainsi parla révécpie d'Agra , ce pasteur con- sacré au culte d'un Di^i de paix. A regret caché dans ThoUars , sous le casque et l'armure d\iii guerrier , à peine Tétendart des lys arait flotté sur les murs de cette rille , qu'il yint se foire connaître à Lescure y à Bonchamps , à toute Varmée. Organe , en ce moment , de Dieu dont il est le ministre , attendant qu'il en soit le mar« tjTy il prophétise y en son] nom, la victoire qui descend à sa voix dn haut des Genx i et plane i la SOTfie de la. foret de Bagnard, entre les detix^urmées* - - On a confié le commandement de la droite à Bonchamps. Il Taccepte , parce qu'il sait que t'est le seul côté par où Ton puisse être battu. ' Entre la forêt et Fontenay , est une plaine d'à pen près un tiers de lieue. A gauche , coule la <- ■■ " ■ , ' " ■ ■ * Ea rapportant ce trait , mon uniqae intention est èe faire sentir davantage qae les principes religieux; exerçaient , comme ils exercent encore aujourd'hui snr Vesprit des Vendéens, un empire salutaire qui leur irisait surmonter toutes les difficultés et afEronter lovai les dangers* ( «07 ) rivière de la Vendée. Avant de traverser la ville > la gauche de l'armée royale était couverte par la rivière , et la droite à découvert dans la pUine. Les républicams avaient réussi à la pre*- mière attaque, en la prenant en flanc La défaite de l'armée avait signalé leur triomphe. Ils firent la même manœuvre , et la firent avantagea* sèment avec leur cavalerie. Mais Bonchamps $y attendait. Il fit placer ses troupes en angle saillant y et se trouva par conséquent presque appuyé par la forêt. Protégé par cette position, U déconcerta Tennemi , et le fit attaquer , en ne tirant sur Jui qu^i cinquante pas» La première décharge , combinée avec sagesse^ fut très-meux*- trière : elle déconcerta les républicains , qui se repliè^em sur la ville. Douze pièces de canon , placées sur les ruines d\u) vieux château qui dominait la plfiine , tonnaient sur Bqucbamps , sans pouvoir retarder sa marche. Enfin, ils se débandèrent , et furent poursuivis avec Pimpér tuosité qui caractérise Fardeur des Vendéens* A Tesception des soldats de Bonckampsy le reste a^avait ni artillerie , ni munitions. Les Vendéens demandaient des cartouches à leurs çhela ; h Eu voiU , » leur dit BeauvoUier , «n \ (108) montrant les républicains en bataille , et le Mgnal donné , Taile gauche , que commandait Lescure, s'ébranle. Lescure^qui s'était fait à Thouàrs la réputation de royaliste intrépide, prouva qu'il avait mérité ce beau nom. Seul , quand l'action commença , il s'avance à trente pas , et crie : p^e le Roi! Un feu de six pièces à mitraille fut la réponse à cette belle témérité. Et quoique ses vêtemens fussent criblés de balles: ce Vous voyez, mesenfarrs, dit-il, les n bleus ne savent pas tirer. » On s'élance et l'on s^^crie : « plions , il n'y a pas de poudre ; mais w quand même. il nous faut ravoir Màrie- « Jeanne ; » et n^ayant pour armes que des bâtons ferrés , ils sautent sur les canons. C'est encore le jeune Lescure qui s'empare de la pre- mière pièce , et là dirige contre les républicains. Larochejaquelein , son digne émule et son ami , commande le centre avec Dommaigné* Il égale en prodiges de valeur tous ceux qu'on admire aux deux ailes. Après une charge heu- reuse, il tombe éur un des flancs de Tennemi , l'enfonce et le culbute. Chalbos lutte en vain contre sa destinée ; en vain sept membres de la Convention s'écrient avec des transports de ( ï09 ) fureur : Lâches! oùjuyez-vous ? Ces paroleâr frappent inutilement les airs ; la gendarmerie républicaine , poussée en désordre par Bon- champs sur les bataillons intrépides de THé- > rault et des . volontaires de Toulouse , écrase elle-même enfuyant sa propre infanterie. Ainsi la peur et la lâcheté rendent cruels ceux-même$ qui cent fois ont bravé la mort« Tout fuit^ tout se disperse , on cherche un asile dans les murs« U n'est ^ plus temps : le V9.inqueur y entre pêle-mêle aiçec {le vaincu/ ^t c'est encore Fin- trépide Lescure qui s'y précipite le premier* On toipbe y qx|. 9e prosterne à ses. genoux , pen- dant que vilngt^bras se lèvent, sur lui« Bon-^ champs, qui voit le danger/ fait un rempart de son corps*^ ain^i que le brave Forêt* Les soldats accourent aux cris de viue le iîof/ pendant Que, Forêt, Lescure e); Boncfaamps^ déjà sen- sible^s à.la]!^tié> exhortent le/s \vaincus à cesser ■4. de craindre. ^ bas les armes , grâce aux poincus ni L'espérance d'une part ^et la douice pitié de l'autre açcopoipagneni; Qpsparoles. Tandis que ces trois guerriers continuent leur marche dans la grande rue qui traviei^se la ville , ef qu'un peuple <;Qnsterné defuytf^.les diev^ncis y; ( "0) à grands pas , ils arrivent sur la place ou troU chemins se présentent. Bonchamps adresse ceê paroles à Lescure : a Jeune guerrier» lui dit-il f a va , cours aux prisons , où peut-être nos pri- (c sonniers paient de leur sang la faveur que u nous accorde le CieU Puisse la victoire te «e prêter ses ailes , et prévenir nos larmes et (( de si g^rands malheurs y pendant qu^à la tête ce desmiens^j^empêcheraiTennemide se rallier* (c Tous les instans sont précieux à la guerre , et. n l'on paie souvent bien cher la moindre né-* et gligence. » Nos trois braves se séparent/ LcSbure arrive j et sa présence délivre les Vendéens prisonniers qu'on devait juger le lendemsàn , oli pour mieux dire assassiner ; car c^était là la justice de la Convention *• De son câté , Forêt suit une foule ^i Sort à pas précipités d^vtne des portes de la ville* V — — — !■ ■ III ■— — ^— »— — >— ^— — — I I II I ni—Il——————— I K * Je SUIS loia de vouloir désigner ici èe trop petit nombre dliommes > d'autant plus éstiinal>lêi9 , qu'ils dé- ployèrent plus de caractère* Je n'indique dbnc que cette inajorité factieuse qui se souilla des crimes les plus épouyantables , couvrit la France de déuif^ et montra au monde étonné tout ce que peut l'anarchie* ( iîl ) Comme îl montait un cheyal qui avait appar* tenu à l'un des gendarmes , quelles -uns le voyant venir, le prennent pour un des leiiurs, •^t lui disent en Tabordant : a Camarade , il y a ' 'm vingt -cin(} mille francs à gagner» si nous u mettons quelque part Marie-Jeanne en sû-^ À T^tép » Forêt sourit, et pour toute réplique il fend le crâne à. deux gendarmes , ^t saute sur Marie- Jeanne ; etLesçure, qui le reconnaît^ ac- court à sa voix* Tous deux ramènent Marier Jeanne en triomphe , et les soldats sautant , dansant, criant : C'est notre Mane-^eannel *. tip^M>— ^ , ■ !■■■ I w ■ I ■ liiii ■■■■ il II < I ^mmmmmmmm fci ■ wiii ii >i« "* Marie«-Jeaane était ane pièce de canon de doo2e: elle Tenait du château de Richelieu , ou le cardinal de ce nom Tavait fait placer arec cinq autres* Elle était d'un beau trayail , chargée d'omemeas et d'inscriptions à la gloire de Louis XIII et du cardinal. Les républicains oyaient pris cesr canons à Richelieu , pour les conduire , comme ils le disaient » contre lés brigands^ Les insurgés l'avaient enlevée aux républicains y dans le premier combat livré à Cholet. Les paysans avaient conçu pour cette pièce d'artillerie une telle vénération , qu'ils la considéraient comme un signe assuré de la victoire > .parce qu'elle leur retraçait le souvenir de celle qu'ils avaient remportée. Us l'avaient ornée de ri|bans » et Fembrassaient avec la même vénération que leur ins— • pîrait une saiiit^ relique ou tout antre objet religieux et SAcré- (lia) Quant à Bohchamps , auquel on doit acéoMet la gloire.de cette journée, à peine s'était-il sé« paré « de Lescure , qu'à la tête de sa cayalerie ( car c'était toujours elle qu onyoyait au premier rang) y il poursuivait les fuyards , laissant der- rière lui beaucoup de républicains qui jetaient leurs armes , en demandant grâce aux ratia- queurs. Un de ces scélérats vomis par les en- fers y bien digne de figurer dânis les rangs des Carrier , des Westermtann , se jette aut pieds^ dû cheval de Bonchamps, en disant qu'il est père de sept enfans. Le héros vendéen , toujours aus^ clément dans la victoire que terrible dans le combat , lui accorde non*Seulement la vie y mais même la liberté. O crime épouvantable ! à peine Bonchamps s^est-il éloigné de quelques pas , que le monstre atiquel il vient d'accorder la vie et la liberté y reprend son fusil et le déchargé , pres- que à bout portant/ dans le côté de son libéra- teur :Ja balle déchire les chairs de la poitrine et blesse la clavicule. Cette fracture fit frémir de rage et de désespoir les Vendéens y et leur fit con- cevoir des inquiétudes d'autant mieux fondées y que par suite de cet accident , dont le général ne guérit jamais ; ils devaient être long-temps / pHves de sa présence i Oii le porta sué iih bran- card au château de Laudebaudière , pi*ès Tif- fauges. Les autres généraux vinrent l'y conàulter dans les cas difficiles , pendant tout le temps qu il y fut retenu» - Plus le héros vétidéen avait contribué A àjr- racber là victoire , plus cet assassinat '^^iit sentit vivement conibien elle toiitàit chef , tanViï es^ Traî qu'il y apeu de làuriei*s qui né spïent teints du sang des vainqueurs ! ^ ' :- Le chevalier de ïïeiiribt eût rhorineùr d*ètré désigné par Bonchamps pour commander â sa place. Hue voulut accejpter qu'à condition qu il n'agirait que d'après les ordres de son'géhéfat ï*ar sa conduite, irpirbciva qu'ils tait' aussi mo- 4 •te *••• ,«, ■>• •r*/i|. Jmh, • / ^ .tt. I 4.^ J * Oïl m'aséure que ne ppititànt tt*bèver pèrst>fttie povit pansex* lai bllassar'e. du^igénécal , iLiit yeair un iehiiq(çKamps. à ne? pw ?e, confier auxaoins àtni$, m^pijiblicaia. Mais bon autant qu« braye, au moment où îl vient d'éprouver 'tout ce que peut la perversité des hommes , il n'y croit pas encore ,- et il drdonfaTe att chi- paiigî«a de le-paaser« Sa G6afiaoce m>-£at« pas-mal -pla~> çéCi car rftpp^il^ ftttaçBJj^p^. ^v.ec^toua:,l0ft.> mais on eut grand smn d^appliquer aux besoins de rarmée , Aeuf cent mille francs que renfermait la caisse. Oïl; porte à plus de trois mille le nombre des prisonniers , sans y compr-endre dix'-huit cents hoûmies morts et blessés, qui jonchaient le champ de bataille., jNiiiiii II >ii«Éi ■■■ « ■■■il I II iiÉi» M i wi A ii t m t»ièJ^m,lmm n i\m '^ \ m kmUiél^^éiÊjmmkmèmm^mÊtm^^m»^ ' * Tire dés Méiaioires mannserits èé M* Tabbé Mariitf i qai n'a jamais quitté le géaéralt (iîÔ) De toute cette année , forte dé plùâ de dix mille hommes , huit cents se réfugièrent à Niort , qui fut mis en état de siégé. Le conseil de guerre déclara qu'on périrait plutôt que de Fabandonner, Cette victoire fut annoncée ait bruit de toutes les cloches , et le drapeau blanc remplaça l'étendard tricolore. ' I^s vainqueurs trouvèrent dansjcette capitfile de la Vendée des richesses immenses en ome^^ Inens çt en argenterie d'église. Un fruit bien plus précieux encore de leur victoire , produisit un grand bien , car ils /nirent ^ en liberté un grand nombre de leurs prêtres , qui déploraient dans les prisons Tîncértitude de leur destinée. Beauvolliers avait proposé de remplacer ces mi* nistres de Tautel par les membres du départe-^ ment , serviteurs ou miniistrcs d'un gouvernement impur 'y mais ils trouvèrent dans lejs instances de madame jle jGrnmûuard, leur ^conservation .et leur liberté. Et , commç la bif nfaUs^nçe est une source d'où s'épanchent des sentimeps toujours purs, on se détermina à faire sortir indistincte- nient tous les prisonniers, même ceux. qui étaient détenus pour dettes. Mais que faîte de ceux qu'on avait pris les armes à la main ? Reudus à (1,6) là liberté , ils les reprendront peut-être. Fallait- il les retenir pour les échaqger , ou s'exposer à l'incertitude de les avoir encore pour ennemis ? Les conventionnels n'admettaient, à Tégard des Vendéens , d'autre échange (jue celui de les envoyer de la prison à l'échafaud. Mais Bon- champs , qui venait de payer si chèrement cette victoire à laquelle il avait si éminemment con<- Iribué f avait recommandé de ne pas s'écarter de cette humanité , plus honorable encore pour l^ yainqueur que ne l'est la victoire* Placé sur le brancard qui le portait au château de Laude- baudière 9 près Tiffauges,, il emportai}: cette douce espérance 3 - et le marqiiis. de Donisss^n , beau-père de Lescure y répondit tout à la fois à cette recommandation et aux. sentimens de ué^ nérosité dont il était naturellement animé '^• . Après avoir appelé, dans une yaste prairie , L * Le 26 (dit M. Beauchàmp), leé prêtres officièrent pontiBcafementy.et «diantèrent xm Te Deum en actioà de grâce. Les généraux royalistes , * jusqu'alors peu connus, parurent en grand nonjbre , avec les distinctions de leur parti. Ils affectèrent la plus grande modération , et donnèrent à leurs soldats des marquesi de piété qui ne pouvaient qu'accroître la confiance générale*. tous les haibitans de Fontenay, pour y prêteir le sermem d'être fidèle à la Religion et à la Royauté , le marquis de Donissan , qui y avait fait conduire les prisonniers de guerre, leur proposa le même serment. « Français et chré- H tiens, ne devez- vous pas combattre avec nous u pour la Royauté et la Religion , caractères a distinctifs et ineffaçables de quiconque est « né Français ? >) Mais le poison conventionnel avait tellement infecté , chez la plupart , ce beau sang de France , qu'il ne put gagner au parti royaliste qu un petit nombre de ces prisonniers de guerre. Quelle résolution prendre à l'égard des autres ? Et comment concilier les principes , d'humanité avec les mesures de sûreté que con- seillait la prudence ? L'histoire romaine nous rapporte que l'ennemi , pour imprimer une cer- taine dégradation à des Romains prisonniers de guerre, les firent passer sous les fourches eau- dines ( espèce de pptence). Moins cruels, maûi, prudens et sévères , les Vendéens. tQndiren.t ces . prisonniers opiniâtres, afin que s'ils prenaient;. encore du service contre le Rpi , il fût aisé de les reconnaître , et dç punix leuir parjure pas une mort prompte c% diffamante. On les ren-v \ ("8) voya doiic sous cette double condition , de ne plus servir ni contre le Roi , ni contre les alliés attachés à la même cause , sous peine de mort. Et pour rendre leur départ plus utile à la cause commune , on leur remit à chacun un exeiiiplaire dune adresse aux Français , signée de tous les chefe de Farméc , au nom de Louis XVII , Roi de France et de Navarre « On se flattait que ces mesures de douceur auraient le double avantage d^attester les succès des Vendéens, et de prouver leur modération j mais elles ne produisirent pas Teffet qu on en avait attendu , parce que l'insurrection ne s'é- tendit pas dans les autres provinces , comme on Tavaît espéré. On y déclarait les motifs sacrés qui leur Rivaient fait prendre les armes , les principes de justice et d'humanité qui devaient en adoucir les calamités qui en sont toujours inséparables , les succès brillans dont le Ciel propice cou- ronnait les etforts des Vendéens , pendant que d^atitre part la main d'un Dieu vengeur frappait les régicides, dont- les crimes et les cruautés suffiraient pour détruire et couvrir de ses ruines Teinpirft Ip pl^s florissant et le plus solide^ r ( ÎÏ9 ) « Vous avez introduit à la placé de la Reli* u5 serons tous réunos daos k a sein de la paix , pour donner à la Francis , f< avec son Roi et son Culte CaithoUqu^ , h u bonheur que yaineineat elle attendrait de *i ses r^eprésentans infidèles, n Ce snanifi^te eni; le sart qu'unit en tons Jfê) écrîu de ce .genre., celui de laisser chaoundaM son opinion , et de préparer les malheurs pu* idks et particuliers , en focgeant les armes ^i4 doiTcnt les appu jer« Ce mani&ste . rédigé é ^ N * % ( lao ) Fôntenay , n'obtint hors de la Vendée aucune pabliçité -, mais la victoire éclatante que les royalistes remportèrent sous les murs de cette ville; porta rapidement l'épouvante et la ter- reur dans le sein de la Convention ; et y pour la première fois y ce repaire de régicides comprit , avec la France et l'Europe entière , qu'elle avait, 4ans la Vendée > une ennemie plus redoutable que la plus grande partie de$ Rois coalisés contre ellet BATAILLE ST PKISE DE flAUMUR* ( lÔ )Uin)« Les Vendéens devaient se porter de Fonte-i nay à Niort ^ qui n'avait qu'un très * petit nombre d'hommes pour la défendre. Les pa- triotes y accoururent de tous côtés ; mais ils nVuraient pu empêcher les royalistes de s^en emparer , si des raisons plus fortes ne les eus- sent engagés à laisser Cette ville , pour aller défendre le pays insurgé , que les généraux Li- gonier et Salomon menaçaient dans leurs po-r citions resjpectives de Sauinur et de TIrouars , rejNris par les républicainSf Ghâtillon était em-i pôsç , et le conseil de guerre > considérant ^e ( I^I ) Bonchâmps et d'Elbée étaient blesség y que Ten- nemî pouvait pénétrer au centre du pays in- surgé , renonça à Texpédition du nord , indiqua Châtillon pour rendez- vous général. Ce fut de ce point que l'armée , forte de quarante mille hommes , s'avança vers Saumur , battît Sa- lomon à Thouars , et força Ligonnier à se re- plier sur Saumur, pour le défendre. L'échec qu'il éprouva dans sa retraite le fit remplacer par le général Menou , le même qui , depuis ^ partit pour l'expédition d'Egypte. Saumur était défendu par onze mille hommes ; mais , comme t;outes les villes de Tintérieur , il n'avait rien des ouvrages de l'art qui le rendit susceptible d une grande défense : ouvert de tous côtés , il n'avait d'intéressant que sa situa- tion sur la Loire ^ d'où les républicains avaient la facilité de faire des excursions fréquentes dans le pays des insurgés. Aussi, ces derniers avaient- ils le plus grand intérêt à leur enlever cette place , parce qu^elle ouvrait le passage au-delà de la Loire , et leur facilitait des communications avec la Bretagne et le Maine, où les esprits étaient plus partagés qu'en aucune autre pro- yi^ce du Royaume. Les généraux Santerre et ( I" ) Coustard venaient darriver k l'armée répu- blicaine : }e premier , avec un noûi déjà flétri dans son parti, en horreur à tous les royalistes j le second , bien digne de combattre pour une meilleure cause j admirable surtout par le trait suivant. Témoin de la déroute de Taile gauche , et commandant le centre , il ordonne à la cavalerie de charger et d'enlever Tartil- lerie vendéenne , ordre extrêmement difficile et dangereux] à exécuter, mais plus nécessaire encore pour sauver cette aile gauche , que Les- cure et Marigny venaient d'enfoncer. Où nous enifoyez - vous , dit Tofficier qui commandait la cavalerie ? ^ la mort 1 répond Cous- tard ; le salut de ht République Vexige. Weissen obéit : tous les siens périssent autour de lui , délaissé par leur mort héroïque , tout couvert de blessures. Larochejaquelein , plus intrépide encore que son ami Lescure ( si l'on peut trouver quelque différence dans ime qua- lité qui leur était commune , excessive égale-- ment dans l'un comme dans l'autre ami ) , Ltro^ chejaquelein seul , \t me trompe , un ^id de ses officiers , osa l'accompagner : il pénètre avec Uii jusqu'au milieu de la grande place \ tout: fuit ( ï^5 ) devant eux , comme si lui seul et son ami eu»» sent prësenté aux. regards épouvantes des ré- publicains fugitifs une armée toute entière. La ville a cédé j le château , forcé de capituler , cède également. Cette victoire fut sanglante et mémorable. Elle coûta près de deux mille hpmmes aux royalistes. Domagnê et le jeune Bau- dry d'Asson y périrent. L'ennemi eut à regret» ter cinq mille hommes ; tant tués que blessés et prisonniers , la perte de quatre-vingts pièces de canon , outre une grande quantité de . fusils , de munitions de guerre et de magasins con* sidérables.. La prise de Saumur semblait de« voir livrer pour, toujours aux Vendéens, An- gers , le Pont-de-Cé et la navigation de la Loire j les Nantais eux-mêmes eurent à trembler pour leur ville , et les département d'Indre-et-Loire et de la Vienne, furent nécessairement ouverts aux iacursions des royalistes. C'est alors que le salut de la république fut sérieusement menacé. Attaquée de toute3 parts, sur ses frontièires et sur plusieurs points de l'intérieur , la Convention éprouve ce sentiment de rage indicible d'un grand coupable, qui voit suspendu sur sa tête l^ glaive déjà justice , pendant que le remords y ( t24) éveillé trop lard , vient déchirer son cœur. Consternée , elle voit la Vendée furieuse de tant de maux , ardente à la vengeance , et élargir à chaque instant la plaie par ou s'échappe avec la vie la source de ses crimes. L'épouvante et l'horreur assiègent les derniers momens de son existence : elle se contemple elle-même, et jses forfaits l'accablent. Un instant encore , et ïe règne du crime sera passé , et ce colosse ^ • • *" ■ ■ Dùplessis , avocat , . à la Roçhe-Sauvenr ; Gendron, du Port Saint-Père: Coudray a , notaire à Châtillon ; Brin, doyen de Saint-Laur^nt-sur-Sèvrej Bourasseau , de la RenoUière ; , - • J ' - Lyrotj.de la Patouillèfe. DelaRoberie. '. Carrière , avocat à Fontenày-le-Cointe , pro^ cureur-géneral du Roi; . . . . < P. Jagault, de Thouars, secrétaire-général^ bénédictin ; Barré de Saint-Florent, secrétaire-général du bureau des dépêches. ( ia8 ) que par ses vœux ! mais quelle douce èaxis^ faction pour l^i de voir plus* près que jamais les portes de Nantes s'ouvrir, après celles de Saumur ! Telle fut toujours son opinion , que pour terminer plus promptement la guerre de la Vendée , il fallait se porter à Naut*es , seul obstacle à la . réunion du parti royaliste , qui n'attendait que l'occasion pour soulever toute la Bretagne , entraîner la Normandie , et H10- nacer la capitale. CatheUneai; 9, Lescùre y La* rQchejaquelein , Stofflet et les autres chefs le félicitent de son arrivée. Us virent avec joie le jeiine d'Autichamp^ nom célèbre, dans lejs ar- mées, les deux Fleuriot, les Scepeaux ,. et les frères» Marûn de la Pommeraye , qui servfi^i^nt sous ses ordres. Dans le nombre de ceux dont il recevait les félicitations, se.trouvait Je prince de Talmont., beureîix d'avoir échs^ppé .aux .gendarmes qui le conduisaient d'Angers à. J-.ayal., d'où il ne pou- vait manquer d'être envoyé -à Paris , et 4'y subir le sort destiné à tout Français accusé d'aimer le Roi. Talcaont avait, connu l'infortuné Larouarie, ce Breton qui mouj'ut de désespoir en apprenant la mort funeste de Louis XVL ( ï^9 ) Talbiont était entré bien ayant dans lés projets hardis qu'il ayait conçus pour releyer le trône des Bourbons. Soupçonné d'être son complice , ce prince , au moment où la conjuration allait éclater, parcourant la Bretagne, soùs le prétexte de yisiter ses domaines, fut soudainement ar- rêté. Heureux d'ayoir pu se dérober à ses gea- darmes, il était yenti joindre le^ Vendéens à Saumur, où, sur-le-champ, il reçut le com- mandement de rartillerie» Doué' de tous les charmes que Tamour prodigue à* ses fayoris, des biens que la fortune accumule sur les siens , les royalistes le reçurent ayec joie , les femmes ayec iyresse, et le dieu de la guerre, quoiqu'il n'aime le faste et la profusion que. dans les armes , l'accueillit ayec empressement. Enfin d'Elbée, que l'ennemi ayait blessé sous les murs de Fontenay , et qui yengea sa bles- sure dans la prise de cette yille, reposait à Saumur, prêt à s'exposer de nouyeau pour la cause royale aux dangers'qu'il menait d'affronter. Le besoin , la nécessité de remplacer Dom^ maigné et de nommer un général de ca- yalerié firent jeter les yeux sur MM. Forêt et Forestier , tous deux également braryes et 9 (i5o) dévoués , tous deux d'une râleur éproîfvee. Forestier n^aVait que dix-huit ans ; oïdis comme chaque jour il montrait plus de talens militaires , il réunit plus de suffrages ; il eut , dit madame de Larocbejaquelein , la modestie d'accepter les fonctions , et de refuser le titre à cause de 6on jeune âge« Pendant le peu de jours que Tarmée catho- lique resta dans Saumur , . les chefs se rassem- blèrent , le douze juin» pour délibérer sur les progrès ultérieurs de leurs armes. D'Elbée ayait joui jusqu'alors d'une sorte de prééminence sur les autres guerriers : elle était tout à la fois le tribut de yéuiération accordée à la supé*- xiorité de l'âge , et de Testime non contestée pour son courage et plusieurs autres belles qualités. Considéré comme le Nestor de l'ar- mée, on aimait en lui la valeur emportée d'un jeune capitaine , et la sagesse d'un général dans !§es délibérations» «En récapitulant., leur dit-il , Its avantages que nous avons remportés sur les républicains^ nous ne povwons que nous féli- citer, et en attendre de plus considérables en- core, si nous savons profiter de ceux dont la idivine Providence nous a déjà favorisiés; mais ( i5« ) BOUS derons nous-mêmes la seconder par lés moyens qtiî sont en notre pouvoir. » Alors il développa les avantages inappréciables qui ré- >sulteraient de la nomination d'un chef suprême qui , aidé d'un conseil général , réunirait toutes les volontés vers un seul but , ce qui ferait disparaître le défaut d'unité dont on avait éprouvé de funestes effets dans plusieurs occa- sions importantes. Gharette, trop souvent isolé des au- tres chefs royalistes, voulut auparavant s'empa- rer de Machecoul , ville malheureuse , tant de fois prisé et reprise par les deux partis* PRISE DE MACHECOm.» (^OJuîn*) Charette, Savin/ La Gathélinière et Joly s'a- \ * Si Bonchamps, moins modeste , se fut laissé iioin*>^ mer général en chef > rang auquel ses talens supérieurs , Baiyersellement reconnusse tous ses frères d'armes , le portaient , il est difficile de préjuger queLaurait été le résultat de cette guerre. ( ,56) vancèrent contre Boisguillon, qui avait réuni dans cette ville un corps de deux mille cinq cents républicains* La résistance cessa bientôt d'être égale à l'attaque; tout fût culbuté dansles avant-» postes, et rejeté dans la ville, où Ton se battait s de rue en rue. Les républicains y laissèrent, non compris les morts, sise cents prisonniers et une artillerie considérable, COMBAT DE LTJÇON. ( 28 juin. ) Pendant que la grande armée occupait déjà Angers, et se préparait à marcher sur Nantes ^ Hoyrand, dont les glaces de Tâge n'avaient pas éteint le feu, occupait Montaigu, la Châtaigne-e raye et la RocJie-sur-Yon. Voulant faciliter Pex-!» pédition sur Nantes , il fit une diversion sur Lu-* çoii , qu'occupaient Ips républicains. Ceux-ci r quoique bic^n inférieurs en forces , favorisés par la trahison des soldats qui avaient déserté le ré* gîment de Provence , et qui abandonnèrent les royalistes pour repasser du côté des républicains , firent repentir Royrand d'avoir tenté cette en- treprise. Leçon frappante ! et qui prouve qu'ei^ profitant dq la trahisQi^ , il faillit encore se déifiieç des traiti^s; ( ^37) Il perdit quatre cents hommes : sa prudence sauva le reste. SIEGE DE NANTES. ( 29 juiu. ) Ayant de quitter Saumur, on ^tait convenu qu'on laisserait une force dans cette ville , sous le commandement de Larochejaquelein , pour s'assurer de la communication des deux rives de la Loire, qu'on se porterait sur Angers ; o^ sept, mille républicains étaient pojstés, afin de ne rien laisser sur ses derrières , et de marcher plus libre- , ment sur Nantes. Angers ouvrit ees portes. Bon-, champs, à la tête de sa division, força les pQStes de Montrelais et de Varades. Anceviis n'osa se, défendre : tous les patriotes fuyaient devant le$. royalistes, et 5e réfugiaient à Nantes, où tout jse préparait à. une vive résistance^ La grande aT-i* mée , en suivant la droite de la Loire , arriva de« vant cette ville sa^ns éprouver d^obstades, pen- dant que celle du bas Poitou sy présenta sur la gauche de ce fteuvç. Le mai^-e Baco avait répandu à la sommation qui lui fut faite, que la liberté triompherait y ou qu^ils périraient tçus phii^t que dç $ç rçndre^ On atta . Lescure s'était retiré ^ Cholet , laisi$ant derr ( i4^ ) rîère lui ses possessions en feu^ et un guerrier farouche qui ayait pris pour système de vaincre par la terreur. Ainsi l'avait ordonné la Conven- tion , et cette assemblée cruelle voulut punir ce même Westerman pour n'avoir point laissé partout où il passait des traces de sang et de cruauté assez marquées* Lescure, effrayé des progrès rapides de ce nouveau général , réclama les secours de Bonchamps et de d'Elbée. L'actif et valeureux Bonchamps , disent les historiens de la Vendée , n^attendit point que d'Elbée et les autres chefs fussent prêts. Dès qu'il arriva , il proposa d'attaquer ce même Westerman; assis sur les hauteurs où il venait de remporter la victoire* Lescure et Larochejaquelein avaient à venger leurs propriétés, et leur honneur qui leur était plus cher que tous leurs biens. Us volent à l'ennemi, le surpriennént pendant la nuit,' culbutent son avant-garde , et sont* arrê- tés par deux décharges à mitraille. Bonchamps ordonne aux siens de se glisser ventre à terre jusqu'à la portée dû fusil , et de tuer les canon- niers sur leurs pièces. Aussitôt dît , aussitôt exécuté. Toute la troupe alors se jprécipite, et Westerman, à peine victorieux 5Ur cette hauteur. ( 43 ) y laisse dans sa fuite précipitée ses canons , ses armes, ses munitions et ses bagages*^ et les deux tiers de ses soldats. Tels furent les secours que Bonchamps porta à ses amis. Il sentit qu'il fallait yaincfe sur-le-champ^ ou s'attendre à une bataille plus sanglante , pour ne pas dire à une autre défaîte. L'honneur et les avantages de cette journée firent en quelque sorte bu- i>lier les affronts et les malheurs éprouvés sous les murs de Nantes. COMBAT DE MARTIGNE-BRIAND. (l5îuillet)« Après la défaite de Westerman, le conseil supérieur établi à Châtillon, était rentré dans cette ville, et, comme dit un historien, mettait -une espèce d'ordre au sein du désordre même. Quelques jours apjrès, le conseil militaire ayant à remplacer Çathelineau mort de ses blessures , ^e l'assembla pour élire un -général en chef. D'Ëlbée fut nommé. Quel général cependant y avait plus de. droits, .par ses talens milit^res, par son dévouement absolu,, par ses inombreux services à la cause commune > que le vertueux ^t mûdeste, Bonchamps ? GommcAt avait-^on ( i44 ) oublié quil n'avait jamais été surpris^ quand il commandait en chef, et que toutes les fois qu'il pouvait être maître de ses opéra- tions, nul ne pouvait se iQiatter de mettre plus de réflexion , de sagesse et de profondeur que lui dans ses plans d'attaque et de défense ? Il avait mérité la confiance des généraux ^ des officiers , des soldats : il en jouissftit sans or« gueil ; et cependant , avec tant de qualités et de titres , il ne fut point nommé général en chef* D'Elbée l'emporta de deux voix , et Bonchamps ne fut que général en second. a Par ses vertus et ses talens , dit l'historien u de la Vendée , il avait aussi des droits au corn'* u mandement suprême j il y était porté par u des amis puissans ; mais sa modestie , son u amour pour le bien général prévalurent ; « maître de se faire nommer, il fit. voter ses « propres officiers en faveur de son ambitieux K rival, pour éviter de nouvelles discussions^ K Trop généreux dévouement! Cette fatale ré- tf signation fit peut-être sacrifier l'intérêt de H tous à l'ambition d'un seul. » (Voyez t. I, p.^5^ a^ édition); Mais tous les généraux , Charette surtout , , 045 ) bWisteréiit pas au conseil ; lùi-ménié n^jr pa-' init poiBt;: et même il ne voijlut. pas que d'An- tichamp > son cousin-germain , s y trouvât; il donna le même ordre à M« de ^cepeaux, son l>eau-frèr^ * , sur cpiî il ayait tout pouYOÎr/ te Quant à tous, Fleùrioi **, ajoiita-t-îi, vous êtes tnon aine, et je n^ai point d^prdres à voU^ don^^ ' » ' ■ ' iiier. » Ainsi il se » priva des. troîs voix qui IvÀ étaient le plus assurées , satisfait de remplir les devoirs qu il s'était prescrits ;. sans autre ambi^ lion que celle de les Hen remplin Bonchamps n'ignorait point que le choix tozDH berait sur d'Elbéé ; son thlé tout désintéressé Fempécha de disputer cet ktmmeur , qui lui- ap« partenait de droit /s'il eut été la récompeu9€ des services. Le même motif Tempéeka. aoa* seulement d en témoigner^ maià d'eu i^sseïitîr U ^ M. le vicomte de Scepèâut^ beàu-^frére de itti de BoncliàDip8> à setii sons se» otàres àrecheaMcoap dé âidtinction ) il a devais commandé en ch^fl^niéedéi Ghouansi • ** Il était ài^èf f^r ses talenâisiVtàiresét sen^dé^ tonemeiit à 1& caase royale ^ qu'ils si^vaillam^cient ser-* vie, de succéder à Bonchainps , dont; il sut- toPJotHrs mériter la confiance* io (i46) moindre mécontentement. C'est sans doute pat erreur qu6 nous Usons dans les Mémoires, d'ail* leurs si intéressans et si généralement justes \ de madame, de Laroche jaquelein , que Bon- cbamps' écrivit une lettre ironique à d'Elbée^ pour le féliciter de sa nomination '^. Il suffît d'a- Yoir une idée de son <;aractère , pour être oon- raincu que la crainte de nuire par cette âé«* marche à la bonne intelligence qui devait exister entré le chef et Tannée , Ten aurait détourné; D*Elbée fut donc nommé , et je îne garderai bien d^assurer, comme on l'a fait, que ce fut un malheur pour la Vendée ; tant il est' vrai que tout ce qui est hmnain a des bornes fixées qui ne peuvent être dépassées* Il est un degré qu'on peut atteindre j mais là y tout dépérit et meurt : il en devait être de même de la 'VtBAtté La mo- destie , qui n'est si souvent chez les autres qu un orgueil déguisé, naissait chez^ Bonchamps de la bonté de l'âme , de la simplicité du cœur, â d'une religion douce. Ce n'était point t'ambi- * Voici cette lettre : « Monsieur , je vous fais mon « compliment sur votre élection. Ce sont probablement « Tos grands talens qui ont déterminé les suffrage:!;* m (Voyez page 190» ) ( H1 ) tion qui VàVait conduit aux combats. Il aVait suivi la voix de sa conscience , qur lui disait de venger son Roi , de rétablir le culte de son . ■ • • • * '^ • Dieu. Servir ces grands intérêts était l'objet de tous st^ vœux, les voir triompher était toute la rëcômpense gu il désirait ; et jamais la moindre teinte de personnalité n^altéra ses sentiment. La lettre ironique qu'on lui suppose est donc une erreur^ et sans doute cette erreur sera rectifiée dans la prochaine édition de l'ouvrage estimables 6ù elle s'est glissée. Les dévastations de Westerman n'avaient paru à la Convention qu'un masque pour cou- vrir une espèce de connivence* Le général qui le remplaça reçut des ordres plus sévères* Il avait rassemblé au Pont-de^^Cé les forces d'An- gers et deSaumur, et il était venu camper au-^ près de Martigné-Briant; Bonchamps> Scepeaux , d'Autichamp et Laroche jaquelein s'y rendirent précipitaminent avec quinze mille hommes. Quoique accablés de la. grande chaleur j^ leur premier choc fut si impétueux, qu'ils rompirent l'avant'garde républicaine et lui enlevèrent cin^ pièces d^artillerie. La défaite de cette armée eût été complète, si Bernard de Marign/, égaré ^ / ( «48) dans une fausse route, n'eut paru tout à coup à la tête de la cavalerie , du côté où l'on ne devait pas l'attendre* Cette fausse marche , cou- verte par la poussière , fit croire aux Yendéeus surpris que c'était l'ennemi. Le conventionnel Bourbotte fondit sur le flanc gauche a la tête de la cavalerie. Manqué d'un coup de carabine, U fut blessé d'un coup de crosse par un paysan qu'il étendit à ses pieds. Aussitôt les Vendéens prennent la fuite , entraînent Bonchamps qui eut un cheval tué sous lui, et dont les habits furent criblés de balles» On se replia sur Go^ ron* La chaleur était si grande que Pennemi, déjà très-fatigué et très-maltraité , n'eut pas la force de suivre des fuyards redoutables qui peu wparavant l'avaient rompu et culbutée Sans un^ soldat de Bonchamps, Leseure eût péri dans cette déroute» Bonchamps se trouva seul un moment au milieu de cinq hussards qui lui ordonnèrent de sei^tendre.. C'était entre les deux chemiiis quW appelle Butte-d'Erig^é. Pour toute réponse il en tue un y en Uesse un autre ; quelques fuyards royalistes arrivent : mais ils ne peuvent le préserver d'une balle mâchée qu'un de& hussards lui lâche dans le coude ; prévenant X ( i49 ) ainsi sa mort y et rengeant celle de son camarade* La chalefir et la soif 9 tout se réunit aux douleurs que lui causait sa blessure. Elle fit horriblement souffrir le génëraL Le mouvement, la température excessive» âggrarèrentprodigieusement ses dou« leurs* Il fut transporté au château de Jallais pour s'y faire guérir* Il y fot soigné par sa femme 9 entourée de ses enfans. Par une fatalité asses&inT concevable, cene blessure/ qui était peu de celle$ qu^il reçut, les suites les plus fâcheuses *j puis- qu'elle devait long -temps encore priver l'armée de sa présence. On sait que madame de Laro^ chejaquelein et les antres historiens'dela guerre de la Vendée ('en ceci nm& partageoms leur (^i*' mon ) disent que les paysans vendéens ne sV vançaient queutant qu'ils voyaifmt leurs gfyké^ ranx à leur tête. C'est donc., en vérité, bien à tort qaon fait à Bonchana^ le reproche d'être si souvent blessétSans doute il le fut souvent; il UflajflS„Qtt.sç >aç!^t alors sur les hauteurs et dans Yihiers , arec d'autant plus d'acharné- ment que les Vendéens , instruits que Santerre était ûiadei^ généraux 9 voulaient prendre mort 9Mi^ Ç*ii^é^Si4^^-^^^^ ^^ put leur résister : la { iSi2 ) ». . . 4^rout6 fut entière ; le champ dé bataille resta couvert de deux mille morts et de trois mille prisonniers; rartillerie, les munitions , les ba« gages, tout fut pris^ SisiAtèrre ne dut la vie qu'à la vitesse de son dievietl* Getleactiofn est d'autant plus étonnante qu'il n'y avait aucun des chefs marquans, ni Lescurê', ni LaroeheJaqueieîn,m Boiichamfis; mais on avait persuadé aiéc-Veii^ déens. qu'ils étaient j^réseqs y et - cette Èèfole idée suffit pour soutenir leur courage*. Cette Tictdtrt suffit aussi k la Convention pour im^itèi^â BirQfq les affronts et lés défaites quie les répiAfaeants éprouvaient daiïs la partîfe' dé îà'Véiidér^ il commandait. Dénoi^cff,' accusé, et' Ide^ suite cil, voyé à réchafaud,'cc généifal, qiiîs^étàit distin-^ gué dans la guerre d'Amérique , sbùs le nom- de Làuzùn , inaJheurfcux* d'avoir |*rîs^airt'à nos dis^ sensîons , et lebttpaJblé , iss^^^ihé i£anîille'illustre> d'avoir comBèltm pour .des régicide* ,^ftf^ toon- tant à mh'à!f^ùk t^ g'iifirdèle ^toiA Bleu, âmoîi u ordre, àîiidnïtoî, je iheitiyïéÀi dè'foi 'éïiié a repentir. » • — ^ 7 / ,:\ i> QnOiqiifr Bonchâmps fâtifetëiiuà JaHâi^ pioûr (i55) y rétablir sa santé, les chefs de l'armée d^Anjou ne faisaient aucune entreprise importante sans le consulter, Lescure , le prince de Talmont ve- liaient lui faire part des objets mis en délibéra* tion. S'agissaitf»il d'aplanir quelque grande diffi* culte 7 c'était à lui qu'bn avait recours. Pendant que les années vendéennes disputaient chaque pouce de terrein sur différens points du pays, Bonohamps devait surveiller la rive gauche de la Loire , et la garantir contre les républicains du Pont-de-Cé, d'Ancenis et d'Angers. Les Bre- tons^ attachés à sa division, se plaignaient 4*être constamment exposés les premiers à tous les dan« gers ; et depuis trois jours s'obstinant dans leurs mutineries , ils résistaient à toutes les sollicita- tions employées pour les faire rentrer dans le devoir* Il était également dangereux de punir ou de Is^fiser impuni ce défaut de subordination. ' * Bonchamp , qui pouvait seul rétablir Tordre^ en est «Iverti. Il se rend auprès d'eux à Gholet , malgré'^a blessure. Aus^tôt qu^ils l'aperçoivent-, ils l'entourent «t crieiA : Puhs leRoi/pwcBort^ thcmpsi Hontaitde leur désobéissance , rendus à eux-mêmes, et comme ivres dé sa présence, ils \p prient 4e les condmire partOjit tfù. il vondta. ( i54 ) ' Tel était le pouTOÎr que BonÈhàôips avait sur Tesprit de ses compagnies bretonnes et angevi- nes. « C'est ce pouvoir magique, dit M. Soycr, a major-général de la grande armée d'Ajajou, K qu'exerçait sur les troupes la présence seule u de ce général ^ qui explique nos continuelles et ic étonnantes victoires *. 7) Aussi, avant ot après le siège de Nantes, tous ceux qui venaient des bords de la Loire s attachaient à sa division. Elle était si bien connue de 1 ennemi , qu'à l'affaire de Châtonay, où le brave Fleuriot les commandait, o^ entendit l'ennemi crier aux Vendéens : Si tu ji^as pas les Bonchamps^ ta vas être bien battu^ Bonchàmps connaissait si bien leur attachement à(sa personne , qu'en leur parlant il ne se servait jamais de termes grossiers ; le jurement, si ordi* naire à quelques officiers , ne souilla jamais ,ses lèvres : tant il se respectait dans chacun de ses ^Idats, qu'il considérait eu père de famille; et chaqiie fois qu'il les copduisait au combat, il les ^iicourageait par je ne sai« ^q^elle satîslaetioii vive qui s'expBmait dans toute sa personne , et :«einblait leur (dire : Mes en£a^ns , la victoire est ■ iw à mmmamm,mmimmmmmimi^ÊimaUt^mÊ^mtÈÊmt ♦ Yojez Pièces ji^^atwes, û« z, ( i55 ) où je TOUS conduis ; elle n'a pour nous que des lauriers. Marchons y et sachons les cueillir. Bonchamps profita de ce nouyel élan d'obéis-- sance, d'attachement et de respect, pour les conduire, malgré sa blessure , vers le Pont-de^Cë, contre les républicains qui voulaient franchir cette barrière. Messieurs d'Autichamp "^ et Duhoux , qm cimimandaient Tavant-garde de Bonchamps y avaient surpris le :s61es hauteurs de Meurs et d'Erigoé^ en avant du Pont*de^é. L'ennemi avait pris la fuite ; viveinent poursuivi par les Yendéens jusqu'au pont, il laissa derrière lui -quatre cents hommes du huitième bataillon de Paris "^^y qui furent interceptés. Ils périrent presque tous ^n voulant passer la Loire à la * M* le comte Charles d'Autichamp ëtait cousin ger^ nmm de M* de Boûcbaiopâ ; il a ser?i avec distinctioa ^i^s son armée , et depuis commandé en chef l'armée yendéenne en 1799* Il est maintenant lieatenant-générâl commandant la yingt«^deaxîème division militaire , pair de France , et commandeur de l'ordre royal et militaire dè~Saint~Louis. • '^^ Le pins grand nombre des soldats ijni composaient ce bataillon avait été arraché de force du sein de leurs (i^^i^es , et c'est ce ^ue Von appelait des rolontaires. , ( i56 ) nage. L'officier qui commandait à An^rs sortit ayec ses troupes , dans l'intention de s'opposer au môuyement des royalistes j mais les Ven- déens, dans la crainte dune surprise , coupe-* fent les pônts et ae tinrent sur la rive gauche, pendant qpe Temiemi occupait la rive droite. Le 28 , Bonchamps arriva avec ses intrépides Bretons , et s'empara de Champtocé. Il y établit un poste d'où. il pouvait et devait, d'après toutes les probabilité , intercepter tous les con- vois» Angers même se trouvait menacé^ et Ton sait que cette ville est le /chef-lieu de l'Anjou,, et qu^elle était la place forte la plus impor- tante dont les Vendéens puss^t s'emparer "^m Philippeausc , dont le danger â^cCroit l'audace^ rassemblant toul:e5:les forces disponibles, vient reconnaître les Vendéens ; et fait rétablir le pont, Xes royalistes, dont le$ forées étaient d^ boau^ coup inférieures, abaudonnei^ le château^ poste important qui depuis malheureusement resta an pouvoir des répiibliçain^y * On sait combien cette ville ëtaît fortifiée 9 et l'on a peut-être âéjà eu à se rqpentir d'avoir détruit ose partie de ses rempartt, > . . ^ ^ Bonchamps , dans sa retraite à travers les ro« cliers d'Erîgné , toujours poursuivi par l'enuemi, regagna , non sans danger , le château de Jal- lais. Il prouva encore dans cette circonstance difficile qu'il était aussi redoutable à l'ennemi par sa vaillance dans les combats , que néces^ saire à son parti lorsque les chances de la guerre trahissaient la sainte cause *^ MESURES ADOPTEES PAR LA CONVENTION POUR DETRUIRE LA VENDEE* La Convention avait à combattre les puis- $ances qui pénétr^^ient par le nord et par le midi sur le territoire de la République , pendant que les flottes anglaises menaçaient de ravager ses côtes ; elle avait en outre à étouffer dans l'intérieur les insurrections du fédéralisme; mais eUe craignait particulièrement les succès des Vendéens, et beaucoup plus que la confédération des puissances • Dans cette position critique y elle _____ ^ ^ ^ * Ileat peut«être le seal qui, même an sein de la rictoire y ait su calculer les chances de la fortune , et iWnrer une retraite an moment où toot semblait loi présager ub glorieux triomphe et le aàl^t de son pays. (i58) ■ 4 prit des mesures qui font frémir lliumanîtéé On accusa les Espagnols de cruautés inouïes, quand ils découvrirent TAmérique , et qu'ils youlurent la subjuguer,; mais la Conyention a surpassé de bien loin ce qu'on dît alors des Espagnols : elle fut au delà de tout ce qu on pourrait se figurer , par les atrocités monstrueuses qu^elle imagina et discuta en pleine assemblée y arec un sang froid aussi révoltant pour la nature humaine, ^e l'est la soif insatiable de l'or et de l'argent , si justement reprochée aux Espagnols. Tous ces excès , tant reprochés à cette nation , dans un siècle qui touchait encore à la barbarie, on doit moins les imputer à ce peuple qu'à un petit nombre de scélérats. Mais au contraire en France , dans un siècle appelé le siècle des lumières, siècle qui n'avait cessé de vanter la tolérance , surtout les droits de l'homme ; dans ces temps encore trop voisins de nous, où au nom de l'humanité on outrageait Thumanîté même , en commettant les plus horribles atro- cités; la Convention dut paraître à l'Europe épouvantée comme une assemblée de monstres, tels que l'enfer aurait pu en vomir de ses abîmes, si ses gouffres pouvaient s'entr'ouvrir* Le 26 juillet, Barrère avait ^ le premier, pro^-. nonce i la tribune ces paroles de destruction > Hen dignes de ce monstre, dont le nom fait fré- mir tout Français, et qui sera transmis à la pos« térité ^ à coté des noms de Carrier et de Joseph Lebpn. k Jamais vous ne parviendrez à les vain-* a cre (les Vendéens), si vous ne faites la ré« u coite de ces brigands* Portez le feu dans leurs i Qui pourra croire» dans quelques siècles^ même sur la foi des historiens les plus accrédi-' tés 9 que , sur la proposition d'un de ses même brés, la Convention Nationale ait décrété qae^ dans la Vendée , Tune de ces provinces dont elle se disait Torgaufs y l'on devait incendier les bois taillis et les genêts » abattre les forêts , détruire les habitations , couper les moissons y les récol^ tes, et les porter sur les derrières de Farmée ; ordonner enfin que les femmes, les enfans^ fussent saisis, enlevés et conduits dans Vin» térieur,^ pour être plus à portée de tous les instrumens qui devaient servir à les détruire? Qui pourra croire surtout que des ordres aussi inhumains trouvèrent des hommesr asses / * Lorsqa^I parlait ainsi , il n'imaginait pas que ses blasphèmes, loin d'être des injures , étaient aatant de titres d'honneur pour ces yilles , témoins de tant d'exploits , et victimes d'an si noble.dérQHementi - ( i6i ) faibles paur les exécuter? Nous né pitrlerous ipoint de la confiscation des biens;, non-seule- ment du clergé et de la noblesse , mais encore de tous les gens riches attachés à leurs devoirs : il fallait bien trouver le moyen d'indemniser les patriotes *"* La France et l'Europe entière ne sont anjour-» d^hui que trop convaincues qu'on ne commet pas tant de crimes, d'horreurs et d'atrocités pour rien* Afin de rendre plus facile Fexécution du décret, on ordonna, sons les peines les plus gra- ves , la levée en masse , et au son du tocsin , de tous les habitans des districts environnans, de«^ puis l'âge de seize ans jusqu'à cinquante* On y ajouta que l'armée qui avait défendu Mayence avec tant de courage , serait transportée en poste dans la Vendée , et qu'à cette troupe on ajou« ^ On sait que tous les Vendéens > de quelque clause quHls fussent ^ et qai méritaient ce titre , perdirent tout ce qu'ils possédaient , excepté les propriétés qu'ils dé- fendirent et qu'ikk sauvèrent an prix de leur sang. Je pourrais en fournir un exemple qui m'est personnel j car les propriétés que mon père , officier vendéen , possédait sur la rive droite de la Loire , ont été vendues , quoi- qnSl n'ait jamais émigré, étant mort les armes à la, main pour la cause de son &oî* II ( i6a ) ' ferait encore la garnison de Valcncîennes, qui était de seize mille hommes bien aguerris. Pour donner plus d'ensemble et d'effet à toutes ces me- siircs de destruction , il lut prescrit aux généraux de se tenir uniquement sur la défensive jusqu'à l'arrivée des forces dont on venait de décréter le rassemblement et Tenvoi. Au lieu de laisser la direction de ces forces à des chefs différens, et a des volontés trop souvent divergentes, le mouvement des armées fut subordonné à une autorité centrale , d'où émaneraient tous les or- dres d'exécution. Ainsi la Convention eut bientôt huit puissaiites armées soumises aux ordres d'une seule et suprême autorité, prêtes à consommei^y nonpas la réduction de la Vendée, mais le forfait inhumain conseillé par Barère, et adopté avec une cruelle joie parla Convention. Ces huit armées, placées à l'extrémité sur autant de points , de- vaient aboutir au centre , et opérer la destruc- tion projetée* L^événement a prouvé que c'est à ce système d'opérations que fut due \% réduction ou Tanéantissement de la Vendée. De son côté , Bonchamps avait conseillé vingt fois de concentrer les autorités , pour faciliter la défense. Il voulait qu'après y avoir pourvu , ( i65 ) l'on fît uhe diversion en Bretagne , ce c[tlii aurait forcé la Convention d'y enyoyeç une partie des forces qu'elle retenait dans la Vendée j et cett0 diversion était le seul moyen de salut. Vn sys- tème de défense, protégé par les localités, par les moeurs, par le courage des habitans, tandis ^ qu'une partie de l'armée se serait réunie aux mécontens de la Bretagne, lui avait eonstam<-i ment paru le seul moyen de terminer heureuse-^ ment cette guerre interminable. C'était aussi Id sentiment du chevalier de Tinténiac, frère du Breton La Rouarie , qui vint, vers ce temps^ là , dans la Vendée , portant des dépêches de la part des ministres de l'Angleterre. Le cabinet d« Londres proposait aux Ven-^ déens de passer la Loire, de s'emparer d'iiii port dans la Bretagne , pour y établir et y faci- liter les communications, et pour y faire parve« nir les secours nécessaires d'hommes , d'armes et d'argenté Jusqu'alors , et pendant cinq mois; abandonnée à sds seules ressources, sans accord ^ sans concentration d'autorité, ^ même divisée d'opinions ( car une partie des villes et des ter« ritoires environnans était bien loin de ressentir' les mêmes impulsions ) , la Vendée avait soutenu , ^ ( i64 ) victorieusement la cause de TAutel et du Trône, de la Religion et de riiérédité 'dans la maison royale des Bourbons. Nulle puissance n'était ve- nue à son secours, aucun prince de la famille auguste n avait pu paraître ; mais l'image inef- façable en était retracée jusque dans les forêts les plus sombres ; et c'est bien sous ce rapport qu'on peut affirmer que ce territoire vendéen, cet ensemble des provinces connues sous les noms de Poitou et d'Anjou, fut , même sous les Carlo- vingiens comme aujourd'hui, la terre de la fidé- lité, du dévouement et de la religion. Qu'on juge , d'après cet exposé , de l'impression qu« dut faire l'apparition du chevalier de Tinténiac, quand il arriva dans la Vendée , au nom du gou- vernement anglais , qui avait si généreusement accueilli la noblesse et le sacerdoce échappés à tant de massacres. A ces secours promis au nom de l'Angleterre, plusieurs chefs vendéens se rappelèrent les lon- gues discordes qui avaient existé entre les rois de France et d'Angleterre j ils exprimèrent invo- lontairement quelques doutes sur la bonne foi punique , pour me servir de l'expression romaine. Mais Bonchamps, supérieur aux préjugés qu'é- \ f ( i65 ) lèrent certaines circonstances y démontra que la Vendée ne pouvait suffire y elle seule y ausuccès de la grande cause qu elle avait eu l'honneur d'embrasser la première , que les intérêts des Rois étaient les mêmes, lorsqu'il s'agissait d une assemblée régicide y- qui , dans le meurtre de son Roi , avait cru pouvoir envelopper par le même crime et par le même piège, tous les Rois non-seulement de l'Europe , mais des quatre par« lies du monde, 'c Ne se sont-il? pas vantés , ajou-» u ta Bonchamps, que la révolution française fe^ a rait le tour du globe ? Et n'était-ce pas dire H hautement que, partout où ils trouveraient des ce Rois, ils les immoleraient sur ce même autel H de liberté sacrilège, où ils avaient sacrifia oiis ^ est^^l en Europe un ff seul Roi qui puisse ignorer autre armée républicaine Tâffront qu'i lavait éprouvé devant Luçou. Royrand avait reçu l'or- dre de s^approcher avec cpiinze mille hommes et Tingt pièces de canon. Il enveloppa , auprès de Chantonaj) six mille soldats de l'armée que Tuncq venait de laisser au général. Lecomte. Il ne resta de cette armée victorieuse à Luçon ^ que quinze cents hommes. Le général y fut blessé à mort; les vivres, les munitions, artille» rie, chariots, chevaux, effets de campement | tout resta au pouvoir des royalistes : victoire certes déplorable, puisqu'elle coûta aux vain- queurs trois mille hommes , qui périrent presque tous à l'arme blanche, en voulant forcer les retranchemens. CONSEIL DE GUERRE SUR LES MOYENS DE RE- SISTER A l'attaque générale PROJETEE PAR LES REPUBLICAINS. Après l'affaire de Chantônay , d^bée rentra dans le centre de la Vendée. On avait surpris un courrier qui portait de jSaumur à Nantes le plan d'opéirations que les ennemis avaient con- certé* Les géaéraux; convoqués à Ghâtillon, ( >^4 ) délibérèrent sur cette pièce importaiité« L'eii-' Qemi s'était proposé de pénétrer jusqu'au centre de la Vendée. D croyait pouvoir effectuer ce projet par une suite de mouvemens qui seraient liés les uns aux autres. Mais comme il fallait partir des extrémités pour parvenir au centre , il ne fut pas difficile aux royalistes de comprend dre qu'occupant le point central , ils pouvaient diriger, ayant près de cent mille hommes dis- ponibles , des forces supérieures sur les points isolés qui seraient attaqués, (c Quel heureux <( hasard! dit/Bonchamps, à qui Tensemble et (c les conséquences de ce plan n'avaient pas H échappe; quel bonheur nous a fait connaître ce le plan de l'ennemi ! J'y vois la main de Dieu « qui veut sauver la Vendée. Ceci nous impose a de nouveaux efforts et de plus grands sacrifia K ces. Nos ennemis connaissent enfin le secret de a la victoire, puisqu'ils veulent former des masses H pour nous accabler. Nous saurons repousser u cette armée de Mayence , qu'on dit être for- ce midable ; mais n'est-il pas à craindre qu^elIe '< ne revienne à la charge plus terrible encore ? u Comment nous garantir de Tacharnement K d'ennemis implacables qui se recrutent saus (1,5) « cesse malgré leurs défaîtes ? Au contraire , c< chacune de nos victoires s^achète par la vie « de quelques braves que nous ne pouvons rem* u placer. Hâtons*nous , par une expédition har- ft die, de déconcerter les projets des r épublicains, K La Bretagne nous appelle : marchons , agran* « dissons nos destinées. Ne nous berçons pas ic plus long-temps de Tespérance de voir la mo» (c narchie rétablie par les puissances étrangères» u C'est à nous que doit en appartenir la gloire, fc La position des coalisés ne nous est pas mieux 41 connue que celle de notre ennemi commun. K Atteindrons-^nous jamais le but de nos gêné- ( 176 X ' (( vienne à changer; car alors il ne serait |>lû^ K temps. » D'Ëlbée combattit cette sage proposition ^ et n'adopta que la première partie du plan. Il dit que les Vendéens ne renonceraient jamais au s veillait les mouvemens des ennemis situés à JLuçon et à Fontenay , et que la troisième, qm était nécessairement la plus forte puisqu'elle avait le plus d'ennemis à combattre , contenait ^ à l'est et au nord , les ennemis placés à Saumur ^ Angers et dans les environs, a Le terrein que M nous occupons , dit*il, est difficile mais favo* « rable pour la défense : disposons habilement n nos trois armées de manière à pouvoir les réur K nir suivant les circonstances , ou les subdiviser tt à volonté. Depuis six mois , nous nous signa- (( Ions tous les jours ; les ennemis que nousayons Ci eus à combattre , nous les avons défaits. L'in* «c térieur de la Vendée ressemble aux lies de « l-Océà&/ qui demieurent lotissantes ^t tn» K cilles au milî^eu des vagues irritée» qui les f% menacent tous les jours. Euttaîiiés par ides «. yuesasnbitieuses, gardoiis^nous bien dûàépà»' c> sek le but aù.'-delài duquel serait nobre ruinêi m Une ftiubitioii ràisonUaUe ne ndus conseille xc pas: d eUT^bir f mais seulement (fe nous i^ K fendre» Songeons moiiis à 1% destniction dé M la xépuUiiqiiej ^'à l^ff&nuissement ide I4 a. soyamé > parmi nou^i G^èsc^^parMés Tictoires i(c qu'il iaùt rojbteair 9 étibielâ«élt nous saurons iQ T inarcpicx lef'poatei où tout bo|i Fraisçais^doii se fc: xhjïàrei lEûrmons d'abord àiicoar de nous eX •c de nos familles un rempart «ifotjténftÀble y eb « présentant à Tennemi un front menaçant et i<^ l^mble^.i^ufi Qios femmes ^ nos; enfeinsv n^ « vieillards piâsseut encwe. jquir du charme u de la paix et des douceurs du repos ! » , ^ jQ'Ëlbée V :dQnt Ikvis éul^^4'À9santiment4e la pluj^l^Ti^â Qb^f$ 7 se ri§9bra[kile cômmandeiÎLenb ^e laigi^a{Eid($ arsnee ; iRoyrand «ejut la durection; diQS lorces àvk centra^ avfee-irinjondtidii'de se^ replier devant Iqs divUÂènsiiSûpublicaineSi de: liuçpn: et idae; Fontenay jusqu'aux Hénbiers ^ pevur * tepjfendvç.ensujite l'offenâiYfS , selon ; 12 [ ( 178 ) ^(OAStiaices lui paraltraiant plus ou moins favo-' xniblea^ Les divisious du Bas^^Poitou fuieat'con* &âfs À Chaire tte, poux contenir les May ençais, de 4KMqèért aYec Bonehamps ^^ ayait lé conunan- demenl de.i'Aïqou^ et i|^ rôlait aréc joie et sàib prétentioa paarkôut où ' il y aia&t des coups ^iaife à ^ovter« TeUe &^ I4 -disii^batioiL des Siree& Teiidjéeiaqiel^« Elle supposait et nécescdtait pai«l« k# ^& unà ptriaiie intefUigeape* Cest 9Cf4o eês ttoi^ ar«iéé$ qu'il fifcUaît contenir et aéftimfit hs twii dirisipu^ r^pùblicaiiies qui ^eraii^nC enretii^eir Gt arnieS', isous peine d^élTi^eiiqwiîQiinésJû^^it^é^^^^^ G'éltif ( î79 ) le moyen d'avoir beaiscot){> dliommes et péti de soldats, V£t rhistorîen M. de Beauchamp^ Maiï <;ctte masse énorme de trois cent mille cdmbat^ tans fut sourenné par soîxante-dîx niîlle hom-* mes de troupes aguerries. DTUbée , ronlaiit opposeï* à cette niasse une autre masse aussi Te«- âoutable , ad^ressa une proclamation è tons ïes nabitans dé la Vendée; On y remarcpteler pas- sage saivant. tis les IfetÀtana en iïtàt de p^^ ïc viennent avec des furfls, dbs piques , des fohr- ^ cifes> j^ttnnes antres armes de guerre, potfr (i8oli jK être prêts à marcher avec houSmo S'il éjtah .(( parmi vous des lâches qui refusassent de mar- ie cher pour une cause aussi saiute , )e déclare (( qu'ils seront regardés comme complices delà ti Convention nationale , et punis camme tels, 3» Ainsi le tocsin fut pour 1^ seconde' fois le signal de la terreur ^ mais il n ôta poiii:t l'espép rance. auj^ Vendéens* Leur ennemi le pliâ-i craindre était moins encore la force qui se disposait à' les attaquer , que leur propre im« patience , leur précipitation^ et même le peu de concert dans, leurs entreprises. Bonchamps et d'Elbée venaiept; de tracer unplaQ de dé- fense et d'attaque. Lesçure apprei^d que la Jevép en masse &pi^a.nise à Thouars : il veut la dissiper j à peine a-tril paru^ q^& la plaine est inondée de fuyards* Le général I^ejles rallie i la tête de la division qu'il compiandej Lescure, ;surpris et plus faible :, <^PPP^^: cependant, ufl front menaçant ,^ et parvient ^heureu^eii^çjtit â faire une retraite régulière ^fffi ^9^^^ \^. Qie^ ^ur^ de son talpi^^. . ^ . ;. . ^ « L'impatience et ^ pr^cipitajtion ^^JLesçure, (1 de d^Autichamp^et de Talmont faillirent dé- « ranger les cqmbinaisonsde Bonc^aimps ert ôm ( i8î ) H d'Elbée *• > Ils attaquèrent la division San-- terre auprès; de Doué ^ contre Tavis de d'Elbée. Mais à l'incertitude de leurs inoùvemens , Iqs ré- publicains jugèrent que ce n'était ni Bonchamps ni d'Elbée qui dirigeaient l'attaqué : aussi les VendéeÈLS furent^U mis en déroute, Santetre parut le 17 à Vihiers, et le 18 ravanvgarde prît position à Une demi-lieue de Coron, que d'Elbée venait de faire occuper par la sienne j ipais il lui avait donné l'ordre de recul çr a la vue des républicains , afin de letir faire aban* donner les hauteurs* Santerre , dont V ignorance égalaU la présomption ^ n'avait plus son guide» Abandonné à lui seul , il ordonna d'entrer dans* Coron; mais d'Elbée, accompagné .de vingir; quatre mille combattans ^ étendit son front % afin de les entourer à mesure qu'ils descen** draient des hauteurs , et que les siènsf s'en em* : pareraient. Ainsi les soldats de Santerre étant: descendus des hauteurs dans un fond creux ^se: trouvèrent enveloppés ; le désordre s'empara de tous les esprits , et ce fut le signal d une dé-: route générale. La levée en masse fut la plus. "i - ■ . 1 II iiii»i I I II J. I . ' . . , * Beauchamp» 1. 1 , p. Siô* ( i8a ) maltraitée , la fatigue et réponvante firent parmi ces^ maîhenreux autant de victimes que les armei^ deô Veadéens. COMBAT DE BZXXTLi'EV. ( 1 9 Septembre, ) Le général Duboûî étâiit à qnelqtiesUéttes de Coron. Il donna ausâi dans le piège que lui tendit ,^e. Dûbôux avait disposé «à troupe sur trois oolouiies* Lé ckevalier Duhoûx , son neveu , commandait le centre des royalistes. Les républîcàiti^ 6e j^urent résister à son im« pétuoâîté, et là levée en maàse prk la fuite , n'étant plus soutenue pat les Wtailtons de GeÈ^uâapes et d'Angers ^ qui avaient été taillés en ipiièc^Sf La ]^erte des républicaii^ fut de quatre mille Itommes , tant tués que blessés et prisonniers^ Ainsi d'Elbée remporta dieux vio toires dans àea% jours. S'il n'élût lallu que du courage poiur sauver la Vendée > elle ancrait trouve 9^ ÈklvLt àkm chacun dé ses ^dlieéis. Le général Dâhonx fut la victime des soupçons qu on eut d'ixae connivence avec son neveu. On prétend qtie ee dernier avait ^it aux Ven- déens à Ghalonnes : « Prenez patience ^ «son oncle ne nous laissera point manquer de tnu- mtîoUts. » Il périt sur Téckafauid. S^nierfe. 9,urait perdu cent batailleis, que les échsim^s pussent respecté sa Tie, tant il ^vait donné au^i^ tégîcides des preuves de fia làdtô et cc^ùmn^i» cpmplaisance, BATAILLE DE TORF6t7. ( 19 séptetnhte. ) Les combats qu^on vieiit de rapporter sont, des jeux d'enfa«is^ en comparai&op de la lutjt^ prodigieuse établie d^ns Ifi Ba^se -Yefx^ , i^r^ les royalistes et Tarmée de jQanclaux» qui ay^t à ses o):dres les troupes aguerries de JVIay ence p 4e y àlenq^ednes et a^tr.e5. Cette arînée ^ dfin^ ^es probes rapides y ût plus dan$ Imit jonr^ que les aimées de TOuest n^ay^aieiit Uh d^o^ M mois. M&lgré les efforts de Charette jet de^ autres chefs divisionnaires^ elle enleva succesr sivement à d^s coips toyal^j^tes 4^ q^W^iÇ ^ vingt mîlJe honnies , l» p^t S^int^Pè^e , qn^ ét^t la clef de ]^ Basse rVend^e , Pornic» Boun- neuf, Machecoul, Viliçneuye, Aigreleuille , Legé; iqu^ Clharette avÀit tmén célèbre et ^i^il ^e putdéféâdr^ > Palluai» , Mônfc^gtt f^t Qii^cn. Les Doutes étaient couvertes de chaiiotf , d'é- quipages ) dtf fnyacds^ Ae, feiimes dé$olée|i. Charétte , daiis^ sa àétressfe , «avait -expédié àê^ courriers à Bonchamps^pôiir presser sa marche^ et Tenir le délivrer* Il avait indiqué pouf ¥endez<»vons Montai^ y où Beysser arrivait em même temps que lui* A cette vue /l'effroi saisît tellement les royalistes , qu'ils s'écrasaient en fuyant dans les rués de cette ville, ou périssaîefnt égorges par renn^mî quî arrivait ati pas ^e charge. Plus de'iwx cents perdirent aiteî' la vîc? dans la mêlée ; pendant que les autres fuyaî^t ^' dans le plus grand désordre, vers Clîsson éf Tif- fauges , à travers des ckemîris que la plnie avait rendus impraticables* Glisson ^tait déjà au pouvoir des républicains, Tîffangès reçut cèuilÈ qui avaient pu s'échapper; Ciharetté y rài%eâ son armée en bataille : le nombre de ceux qui y accouraient, et 16*0161 qui s'éclairCit, réndîî«ïft le courage à l'armée, si l'on peut dernier ce nom à une multitude plus habituée aux travaux dé la terre qu'ali mauiéih^&ïit des armes, qui man* quaîent même à la plupart. Dans ce mouxent critiqiiè d'espérances et d'effroï , dès officiers de l'armée d'Anjou ûsw- verent , aiiiièncant des renforts et la marche de Boncliataps* Dans le conseil que tinr^t leGï ( i85 ) chefs , Uon proposa le passage de la Loîrtf î dharette s^ opposa constamment. Déterminé à braver la fortune jusqu'au dernier moment , il rangea son armée en bataille sur la grande TiDute de Cholet, ayant en face Torfoa que rennemi incendiait dans ce moment. C'était le 1 Q septembre , jour destiné à donner aux roya* listes une double victoire sur les républicains ^ car ce jour même d'Elbée battait à Beatilieu^ 4ans TAn jou > une armée^ républicaine* Toutes les fprces de la Basse-Vendée étaient réunies* Rangées en bataille ^ le signal du com^* })at est doûné ; Charette fond sur Tavant-garde de Kléber , dont les soldats incendiaient et pil^ laient Torfou. Vingt-cinq mille Vendéens in- vestissent ce malheureux bourg , n'offrant déjà plus , que des ruines ; à peine Kléber a réuni ses troupes , qu'à la première décharge , la cava- lerie de Charette "plie et jette le désordre parmi les Vendéens. J^ fuite commence , il n'y a plus de refuge que Mortagne, Comment y parvenir? Si la peur a des ailes , elle est aveugle et se pré- cipite. C'en eèt fait , la fortune a trahi la i^ainte cause. Mais tout à coup Bonchamps paraît à la tête de son?irmée , le bras encore en écharpe. C i86 ) le Soiâriré sur les lèvres, avec cet aîr calme qui présageait la victoire: les fuyards se rangent à ses cotés , redeviennent intrépides guerriers, prennent un aspect imposant, retournent au combat avec des cris de fureur et de joie , mélangé, affireuK qui frappe lés Mayençais de crainte et d^étonnement , à la vue de ceç fuyards qui reviennent soutenus d^une force noùv:elle , imposante par le nombre et par son attitude. On s'observe quelques minutes ; Bon- champs et Cbarette ordonnent une charge gé- nérale de cavalerie ^ qui est exécutée avec pré- cision. Kléber^ qui en soutient le dboc, tombe percé de coups : ses grenadiers remportent. Le coiqbat devient général^ affreux, incertain. Bon* châRnps , oubliant sa blestore , met fieà à terre, se saisit d'une carabine , diarge à la tétç de ses Bretons. L'intrépide Mayençais est enfoncé, plie sous le nombre , étOAué de reculer et de marquer de son sang le t^reln qu^il cède à Tennemi. Mais plutôt que de fuir . ditBeysser, et 21 continue de rester à table. Imitateur fidèle ed^ cela du prince Eugène de SayOie, à qui Tpn vint! dire , pendant qu'il dînait, que le mairéchal /d^j Villars avançait avec son armée : « II, a trdp d'esr. prit pour cela» , répondit le prince j et le prince continua son dîner : cependant Y^larss^VâUQça, ' et remporta cette victoire si célèbre de Dénain. Bientôt le commissaire Cavagnac arrive , essuie la plus vive attaque , et crie aux armes. Beysser sort enfin de table y donne ses ' ordres , fait à la hâte ranger quelques batailloi^s 3Qus les murs de la ville , dispose son artillerie , et les Ven- déens poussent des cris de joie ^t de victoire ; ( ï9^ y survienneiit comme un torrent , se jettent à terre , et se relèvent avec précipitation , selon leur usa- ge, s'emparent des canons, les tournent contre Tarmée qui se débande ; la cavalerie refuse de donnev, et tout se dispose à la retraite. Mais Bonefaampft paraissant encore touf-à^coup , ga- gna la grande route , et dirigea un feu bien nourri' QPiljtre lés patriotes *. Les républicains se cru- rent tra3û& Ce ne fnt pas une retraite , mais une darouteentière. Beysser , qui soutenait l'érrière* ^orde. y eut une côte ecrfoneée' #utt Hscayen ; Cavagnac fut sur le point de périr. Le carnage dsms la ville fut grand : on y passa les prison^ nicrs au fil de Tépee* Qiarette , plus aigri , pour* sttfvit lesfviyards jusqu'à la nuit i Beysser , blessé et navire de doaleur , ne se emt en sûreté que jsottB Us murs de Nantes. Un seiâ' jour lui en- Içv^îl; te fruit d^une campagne fort betureuse. Les grenadiers de la M arck et dû second ba- tailloi^ d^ cent neuvième régiment étaient res- tés dq^nsle château de Montaigu; tandis quelle geos des royalistes poursuivait Varm^è , ils se iirent jour J^^pée à la main. . ( *9i ) • • COMBAT DK cLissoN. (22 septembre.) La déroute de Béjrs^er força le général Can«* clauxà rétrogftdèrftuf Nantes avec le corps de bataille qui ocenpsaé Clîsson. Bonchampâ , en** courage par ce double succès , ptopôse à Cha- tette dye mârdier'BârGlisëoii, espérant décniire cette' ârmée> éê Mayénce si redoutable , et qu'il Yénaii 4'àfâiAllF. Gharette y Consent, et Bon* ckamps^ «eeëndâ de Lytot -de *la- Patouittère , pbui[suil i« géd^ïè}' €Unc1àiix , rattaque sur ses flanc» «H 6Ur«^ôé ée^fères. Trois fois repoussé, il revîen* trëte lois à la cbarge, attendant avec la pluA vive feftpatience toutes lêâ forces de Qia;i^€ttë ^ a ptiomi^ àe venir le seconder. L4QS hêigagéi j les ambulances ; une partie de Vartillcm ^M'déjà ie prîx de iîott âudàce et de son courage. Bientôt Gharette Taiderà 4 détruire les restes de. c^tte ap»4e,4^C6sgp^r riers si long-temps invincibles. Le combat se çouttnae^ tivea fet dhaleur la pWfeî tîve. Lès sol* diits de la^ï^^ouiltè^e sont xelletneiit êchtiuffês, qu^'ife A%ù(^Mmt pHiÀ la iroh de rbumanitê'; iU ne. font pas de prisonniers; ils font main- ■ bass^ ^^ to«i républicain qui rombb en leur pouvoir.. Ils .méritaient que la victoire Jeur échappât : eUe ne doit pas être le prix de l^inhumanité. L'absence de Charette les pxtva cette fois d'un avantage décisif» D'un autre côté 9 la fermeté dont les M^yençais donnèrent de nouveUes preuves ^ et le aangiroid de lenxs (généraux arrêtèrent cette fureur* La victoise de Saint-Fulgent aurait infailliblement été une suite de l'affaire qui avait .lieu à Qisson le même pur; mai^ le dé&iit d'accord sauva Ganclaux d'une défaite e^itl/^e^t^JBeaiicpup de sang fut versé de part et d'ltatr.e« Neuf cents royalistes pprireï;it, et la dtvjisicfnîi si fiuiesta même dans la prospérité , au liçu de s^anéaiitit à Vaspect du danger imminent dont toute la Vendée allait, être accablée > {^e. forti|iA< plus que jamâi;^ et contribua singulièreisievit . à sa POMBAT'DE sAïNT-FtJXGÈN'rV ( :25'sèpteml)re, ) 1 i. Après Ifi prise de Mon^taîgu* » . :Chdi:ette j malj^ré la parole qu'il av^ç^idoivûléa à Bon* cbainps, crut que ses pi;oprjesrfei:çi9S et; celle» de Lyrot-de-la-:Patpnillère suffiraient pour dis- perser le convoi^ des Mayençaû^ Il envoya \ n ( ïqS ) dotiCy de concert .avec LesCute > tlil officier pour ^y^nir Bottchamps qu'il se dirigeait sur Saint-Fulgent , où était la division rëpubli-* caine des Sablas > où les habitans demandaient instamiûent qu'on vint les en délivrer* L'offi-^ cier^ soit par négligence , soit par accident , ne parvint pas à s^acquitter de son message } en sorte que Bonchamps ne fut pas prévenu qu'en attaquant le général Canclaux y il ne devait pas compter sur les forces que Cha* rette avait amenées^ Le général Mieskouski commandait cette colonne dès Sables établie à Saint-Fulgent* C'était la seule qui fût encore Intacte , moins re^ doutable par le nombre que par sa discipliné et par une réputation bien méritée* Le soleil était près de se coucher lorsqtte la' tête de Parméè royaliste parut auj^èsdeSaint-Fulgent. Le Ven- déen, par préjugé on tonte autre nstison , se re* fuse aux attaques de nuit $ qudques' officiers firent cette représentation pour différer Pat- taque jtfsqu^au lendemain. Charette ittista ^ dit que* Toecaston était instante , et qu'il fallait bien se garder, de la laisser échapper» Aussitôt* il ordonna Fattaque* La nuit survient , les'Pgite-- (194). tins s'éparpillent pour éviter le feu.de l'ennemi,! et ils reçoivent quelquefois celui qu'ils, croient diriger contre lui. Mais il en résulta que l'ar- tillerie républicaine faisait peu d'effet , les ca- nonniers ne sachant où diriger leur feu. .Cepen- dant , les royalistes , que des haies épaisses couvraient ^ criblaient les ennemis. Les obu-: siers, que les Vendéens redoutaient (davantage > faisaient peu de ravages. Divisés par pelotons , avertis par le feu, ils se jetaient ventre à terre, et se relevaient pour tirer presque à bout por- tant .^ La victoire était encore indécise , après six heures d'un combat nocturne ; des crî$. affreux , ou plutôt des hurlemens d'épouvante ou de rage , la confusion , le grand nombre des assaillans , jetèrent Feffroi dans les cœurs les plus hardis. La nuit parut encore plus dange^ reuse que toutes les horreurs dont les deux ^mées étaient environnées. La crainte de n'a* voir point d'asileou de refuge après le combat, çt d'être massacrés sans pitié ^ parce qu'eux-* mêmes, partout où ils. avaient passé, en avaient donné l'exemple : tout ce qui peut frapper une imagination déjà, ébranlée ,r se réunit pour obliger ces braves républicains à prendre la ^ (195) luUe. Lés débris se replièrent sur Chantonay , où ils iae trouvèrent que des royalistes; ils furent obligés de s'ouvrir uti passage le sabre à la mainé Si iloyrand avait exécuté Tordre , et placé sa division sut les quatk^e chemins de Saint^Fulgent , à peine un seul aurait pti échapper. Le massacre fut cruel pendant la nuit 9 et le jour , il continua sur tqus les mal- heureux qui avaient cherchée leur salut dftfits les genêts et les taillis« a On imputerait injustement ati général u républicain , dit Beauchamp , une défaite ti éprouvée par ti*ois à quatre mille braves , u qui ne purent résister à une multitude de u combattans déjà victorieux # Les royalistes a déployèrent , il est #ai , dans toutes ces mar- te ches , dans tous ces combats y autant de va* « leur que de constance et d^activité. La vio« le toire de Saint-Fulgent > qui fut ^ pour ainsi u dire ^ le dernier prix de leur courage , mit fc le sceau à la réputation des illustres chefs Ci qui lés avaient conduits» 1 1 (^96) DIVISIONS PkhMl LES REPUBLICAINS ; COMMEICT XLLES SE TERMINENT ; COMBAT DE SAINT- SYMPHORiEN. ( 3o Septembre. ) Qui pourrait contester aux généraux Ten- déens un juste tribut d^élôges y qu'on ne peut et qu'on n'a jamais pu refuser aux généraux républicaii^s ? Deux jours leur ont suffi pour balayer de TAnjou deux armées , et dans la Basse-Vendée y ils ont , dans cinq jours , livré quatre combats sanglans^ deux fois ils ont repoussé une armée, et ils en ont complète* ment défait deux autres. Et quelles armées , si on les juge d'après la haute renommée qu'elles avaient si justement acquise , et sur quels ennemis ? Sur lestneilleures troupes de l'Europe. Mais quelle que soit la bonté d'une armée, les succès ne dépendent pas toujotir^ d'elle-même. Les divisions qui s'étaient état* blies eptre la commission conventionnelle de Saumur et celle de Nantes , avaient aussi cott* tribué à s'écarter da jdan qui avait été adopté« Les deux commissions s'étant accusées récipro* quement de ces désastres y Barère monta à la tribune , et déchirant le voile , il dit : ^ L'inex* ( ï97 ) « piicable Vendée existe encore. ... Vingt* f( fois y depuis Texistence de cette rébellion , « vos représentans , vos généraux , votre ço^ « mité lui-même vous ont annoncé la dés- ir truction des rebelles. De petits succès ont « toujours précéda ou suivi de grandes défaites. t( On croyait pouvoir les détruire. Le tocsin « avait réuni vers le quinze septembre un ic nombre prodigieux de citoyens armés pour « opérer cette destruction. La terreur panique « a tout frappé ^ tout effrayé y tout dissipé « conune une vapeur. Si la Vendée a fait de « nouveaux progrès y ne les attribuez qu^à vos « Boqibreux commissaires , à Finsatiable ava- it rice qui spécule sur des batailles perdues, «t «r s^eîuichit sur des tas de morts. Voilà les / « maux y voici les remèdes* A trop de reppé-' « seiitans y en substituer un petit nonlbre 5 à ft trop de généraux , un seul général en chef ' « d'une armée unique. Il ne faut à Farmée « chargée d'éteindre la Vendée , qu'une même « vue y qu'un même esprit , qu'une même in;i- K pulsion. Les brigands doivent être éxter-* « minés d'ici au vingt octobre ; semblables « au géant de la fable qui n'était invincible (^98) « que quandjl touchait la terre, il faut les « enlever , les chasser de leur propre territoire fc pour les abattre, » Ainsi Barrère fit décréter qu'il n'y aurait plus qu'un seul chef, qu'une seule armée , et que pour le 20 d'octobre cette guerre d'exter- mination serait tenninée ; et la Conv,ention , sur 1^ parole de Barère , ce charlatan prophète qui avait dit et prédit qu'on battrait monnaie sur la place de la r évolution ,\ adressa . la proclama-t tion suivante à l'armée 2 « Soldats de la liberté ! il faut ; que les bri- « gands de la Vendée soient exterminés, avant • river plus promptement aux lieux qu'elle avait été forcée d'àb^indonner. Ce mouvement se fit à l'instant où les divisions du Bas «Poitou se vséparèrent^eBonchamps. L'armée de Mayence, ( aoo ) instruite par rexpéricnce y se garda bien de s^af faiblir en attaq[aant de petites divisions qui ne pounnaient plus lui échapper quand elle aurait écrasé les plus fortes» Ainsi ce mouise» ment sauiFft Charette^etmenaga plus i^térien*- rement la Vendée* Maîtres de Glisson et 4e Mortagne, les ripubUcains enrei;it inoiiDS ^ chances, à courir ,. moins d'eim^nis à combattre , et dans chaque a^rmée isolée les diyisioifô sW-* faiblirent en proportion des pertes qui^elles avaient faites ensemble on s^éparément, et qui devenaient irréparables, BonchaxnpSy qui était seul ^obsep^al^miarclie de Teni^emi, et mesurant tonte la ^ande^ idiu danger, 4I eijit à son tour recours à Ghareti^, qui répondit^ aprèss que .Parfaire eM été dis-^ cutée c|an^ le conseil,, qf^e désormais le chçf -de chaque division serait cha^é ^^ délendiré I0 territoire. Le^qui^e , à qui Bonchanips avajjt ^.nimi deç^fndé A¥ «^^s > «1 ^A«FW Jw*w»e ^»m nne position d^jig^r^Sîe : îlitajU men^ parles deux divisÂQBs de Fontenay et de %iunur. C^ pendant, quoique /iél^é , livré à ses ^eiid^ forces ; qui p'étaienit q^ite de h.uijt mille jbyomiQe$ , il «e pçnt s^vffirir que VeuA^m s'avance f\m ( 301 y loin t ce serait lui faciliter les moyens de faire sa jonction avec d'autres divisions , et $'affai- blir en évitant le danger de combattre pour B*y opposer. Il résolut donc de lés atta^uear seul à Saint-Sjmphorien, entfeTiffaugesétMor- tagne. Le combat était trop inégal , pour qu'il se flattât d'en sortir victorieux. Il tint la for- tune incertaine pendant deux hences > et se retira avec perte d'un de ses officiers^ de quatre cents hommes et de deux pièces de canon. Klé* ber qm , avec de i^ndstalens ^ n'avait pu rem* porter que ce léger avantage , ne fut pas dans la possibilité d'y ilonner des suites. Le rappel de C^ndauxi qui emporta les regrets de Far^ mée , le força de suspendre ses opéraii(»s jus* qu'à l'arrivée du nouveau général LeoheUe* D'après le plan adopté le a octobre par le comité de salut puUic, les deux armées de Nantes a 4e Saunuir de^^ôent rester réunies^ sous les ^ordres d'un se«A ehef. Ledbdle, q«d les commande y 4wdonne aux divisions dé Sau-> mur 9 Tbouars et Fonteoay de se réunir le 7 octobre à &ressuir« pour marcher sur ChitilloUt Les Mayençais sont commandés par-Kléber et Yimenx» Dès-lors il n'y eut plus d'irrégularité ( ^^^ ) dans les mouyemens , et dès ce moment le danger où la Vendée se trouve exposée , est plus immi- nent que jamais , d^àutant plus que la division est parmi ses chefs, qui , loin de se rapprocher, semblent s'éloigner en raison de la ruine totale dont ils sont menacés. ^ « DIVISIONS t^ARlVU LES CHEFS VENBSENâ, LCUM CAUSES. COMBAT DE CHAl^ItLON. (3 ÔCtobrC.) • ■ • Bonchamps ne refusa jamais à aucun des généraux vendéens de le secourir quand il en avait Toccasioii, ou qu'il y était invité» 11 n'af- fectait nulle espèce de prétention , moins' en- core de supériorité. C'est en faisant abnégation de tout intérêt personnel , qu'il combattait. Oé- taij; bien assez pour Une âme comme la sienne, que lés intérêts sacrés dé la religion et du trône. Au combat de Glisson, il eut à se plaindre dV voir été abandonné par Charette, qu'il avait secouru et dégagé plusieurs fois. Il ignorait à la vérité que l'oiBcier chargé de lui faire part de • l'expédition de Saint-Fulgent , ne se fût pas ac- quitté de la commission dont il s'était chaîné , soit qu'il y eût négligence ou impossibilités Mais ( 2o5 ) ces deux che£s se revirent aux Herbiers sans ^ucune espèce de ressentiment de la part de Bonchamps. Les germes de la division étaient plutôt dans l'esprit et dans les inclinations des deux armées , que dans leurs généraux. Elles défendaient la même cause, mais il y avait une opposition marquée dans leurs habitudes et leurs penchans.La troupe de Charette, com- posée de déserteurs , se livrait au pillage , aux désordres y jurait j blasphémait y et ne faisait point de grâce aux prisonniers; Les soldats de Bonchamps allaient aux combats et en reve- naient en chantantdes cantiques: dociles, sobres^ humains /loin de massacrer les prisonniers , ils lie prenaient pas même leurs dépouilles. Cette opposition de mœurs était assez marquée pour engendrer des rixes , surtout quand il s^agissalt de partager le butin. Des Allemands de Tarmée d'AnJon s'étant saisis de plusieurs tonnes d'eàu- de-vie, aigrirent par leur refus et leur brutalité les soldats de Charette. Ceux-ci manquèrent de vivres , at se jetèrent âur ceux de l'armée d'An- jou, qui n'en manquait pas. Les deux armées , prévenues l'une contre l'autre, se séparèrent aux Herbiers, conservant chacune leurs fu- / ( m4 ) nestes préreiitions. On ne peut pas imaginer que Charette put en avoir contre Bonchamps, qui venait 4e le sauver. Bonchamps fit tout pour prévenir ou écarter cette déploralble mësintel- ligence, 11 prévoyait qtfil faudrait opposer aux r^mUicaiiis réunis une masse qui put leur résister et les battre ensemble , comme on lavait £ait y quand des deux côt^s l'union était moins étroite ou {dus relâchée* ; H aurait voulu, avec d^Ëlbée, qu'il n'y eût qu'une seule armée^ qu'un seul chef j et peut- être fallait-'il^ciwime chez les Komains, un dic- tateur, puisqu'il s'agissait d'un triomphe absolu, CM de la perte définitive. La Vendée pouvait 'encore trouver son. salut dans le dévouement des Bonchamps, des Leseure, des Laroche- jaquelein, et de plusieurs antD^âmes nobles et généreuses qui faisaient hoimeur à la nature humaine^ Mais il e$t pénible de le dire : l'obs- tination et l'aveuçlement du Bas «Poitou étei« gnirentle faible rayon d'espérance qui luisait encore sur le tombeau de la Vendée Mais il reste encore le courage et le désespoir , non pour changer des destins immuables , mais pour ^gtaudir cette scène de carnage et d'horreur. ( ao5 ) f • / ' Qu'on se représente une troupe forcenée, le glaiye et la torche à la main, farouche, ardente, impitoyable , et marchant à pas de géant à la destruction de tout ce qui vit^ sent et respire, intéressée et par des peines et par des honneurs a massacrer l'enfance , la vieillesse et les femmes : telle est 9 d'ui|^ part, la felble esqpiisse de Thor* rible tableau que le génie de la destruction prépare à llnmiànité qui s'anéantit ; de l'autre , qu'on se figure , i la lueur épouvantable d'un océan de flammes j une population entière, comme si 1^ peste eût sou£Qé sur chaque éiément de la vie , précipitée dans un abîme , le fer em core levé pour défendre et venger un dernier souffle de vie , et les cris de douleur et de désespoir éuiuffiés par les tombeaux qui se ren- ferment sur un peuple de victimes ! Ainsi 1- or- donne là Convention. L'arrêt en est aussi certain que Test à jamais l'horreur exécrable que ces pionstres infernaux laissent i la postérité la plus reculée : leurs crimes ont effacé lé souvasir de tous les grimes. Il ne reste àxi passé que Fhor* reur dont ils ont infecté l'avenir. Lechelle a reçu l'ordre fatal. II commande au général Ghalbos d'en accélérer rexécutiou* X ^ \ V l ( ao6) Après huit jours de station à la Châtaigneraie; la division de Fontenay se porte sur Bressuire. Sur son passage règne l'effroi , la mort accom- pagne ses pas : sa marche est éclairée par, rincendie des villages y des hameaux y des fermes et des moulins y suite affrieuse des guerres civi- les! Leçon déplorable pour la ^postérité ! Ce n^est cependant que lé prélude à des cruautés plus épouvantables IChalbos a réuni sa troupe à Tarmée de Saumur. Il conduit vingt mille combattans à Châtillon. Placés sur lés hauteurs duMoulin«-aux*Chèvres, Lescure, Beaurepairej protègent cette ville contre les flammes qui doivent la dévorer. Westérmann commence Tattaque : il connaît le théâtre sanglant de cette guerre » et les personnages qui s'y sont distingués. Lescuré le foudroie; ••... le général Chambon^ qu'un plomb mortel a frappé, tombe et s'écrie encore vii^e la République f Lés colonnes dé la droite et de la gauche ont plié} le centre est enfoncé,, la victoire parait certaine. Westérmann a pris la fuite ; mais les grenadiers de la Convention arrivent pour le soutenir; et , faisant un mouvement sur sa droite /Westérmann tourne la gauche des Yen* ( I ( 207 ) déens et la met en fuite, pendant que Chalbos,' rétablissant sa gauche qui avait plié, bat la droite des Vendéens, qui prennent la îfûite à leur tour, emportent Beaurepaire mourant; Ainsi Westermann entra pour la seconde fois dans Châtillon) et y trouva le plan de caùipagne qui avait été adopté ie 3 septembre* ^ Lescure , en fuyant vers les Aubiers , évitait des vainqueurs plus occupés à piller Châtillon et à s'enivrer, qu'à le poursuivre. Tel que Fange exterminateur , Bonchamps , qui accourait au secours de Lescure , surprend le lendemain les avant-postes , pénètre dans la ville , et fond sur les, vainqueurs avec tant d'impétuosité , que tout se disperse au loin , lui laissant armes, bagages et tout ce qu'ils avaient pillé* Le malheur pour Bonchamps fut d'avoir dans son armée de braves Allemands , qui contribuèrent beaucoup à la victoire, et qui voulixrent la célébrer. Mais une fois qu'ils furent ivres de joie et de vin , la voix et les ordres de Bonchamps ne furent plus entendus. Cependant tous les républicains fuyaient à grands pas vers Bressuire; tous? Je me trompe, les grenadiers de la Convention voulaient mou*^ r ( ao8 ) ' f ir à leur poste. Westermanii , abandonné jpaf tes autres , voyant qfue Thonneur de cette jour^ née était pe^dti, puisque Bonchamps était présent y ordonna lui-même aux grenadiers de sortir de Châtillon , et les fit mettre e^ croupe derrière les cavaliers. Comme il suivait avec xage et douleur de lâches fuyards , il rencontre Ghalbos , s'avance vers lui , le sabre à la main y \t lui présente^ disant qu'Une veut plus servir atfec des lâches. Ils m'ont tous abandonné l Ces fuyards, ces mêmes lâches T^itourent aussi* tôt, et lui jurent de ne plus le quitter. Ce sont d'autres hommes ; guerriers intrépides , ils vain- cront* ou périront. La victoire ou la mortl s'écriaient-ils. Enchanté de leur repentir et de leurs promesses , il retourne avec eux, surprend dans les ombres de la nuit les avant-gardes , les massacre, pénètre d^ns la ville , y fait un horrible carnage dfe tous ceux que. l'ivresse em- pêche de fuir, livre au pillaige cette ville si souvent funeste aux républicains , y met le feu , et rejoint l'armée qui était près de Bressuire. BATAILLE DE CHOLET. ( 1 7 OCtobre» ) Châtillon était la proie des âammes , et (209) Bonchamps et les autres chefs vendéens , qui tant de fois ont été les jouets de la Fortune , et Pont tant de fois forcée de. les suivre, cons- ternés plutôt que découragés , se déterminent \ki reprendre Châtillon. Ils rallient ieurs^ troupesT, honteuses des excès^ qu'elles 45nt commis , prêtés a réparer , au prix de leur sang , Paffront dont leur inconduite^a couvert leurs nobles chefs. Ils se présentent , ils pénètrent dans la ville : ils ne voient dans les rues que des cadavres et des décomhres que les flammes sillonnent encore* On se retire, le désespoir et la, Age dans lé cœur. On se donne rendez^vous à Mortagne. - . Mais les divisions de Mayance et de Luçou marchent sur cette ville et sur Cholet. Com- ' ment défendre ces deux villes à la fois contre tant dé troupes réunies ? Bonçbamps ne perd pas courage. Il fut utile autrefois à Charette^ Mortagne et Cholet , une fois au pouiroir de Tennemi , ' Charette lui-même, ni aiicuné ville de la Basse-Vendée ne peuvent échapper à une ruine prochaine. Le conseil décide qu^on invo* quera les secours de Charette et de toutes les divisions , et Ton se prépare' à défendre jusqu'à la dernière extrémité les deux, villes i qu'un 14 ( 3IO ) jeanemi cruel destine aux flammés^ Mais Char rette a persisté dans son funeste système d'ir solement : Chaque division doU s^ borner à défendre son territoire. Cependant ce général Ya faire la conquête de Tile de Noirmontîers, comme s^il importait à la Vendée qu'après sa destruction entière , il y eût une pointe de terre qui échappât au sein de FOcéan* On quitte à regret Morugne, pour sauver, s'il est possible, Gholet , ville bien plus importante. C'est la clef de la Vendée : il faut la préserver des flammes^ qui ont rendu si malheureuse et s\ célèbre cette ville antique où le courage du héros vendéen fut si brillant et si inutile à la conservation de ses murs. Bonchamps et ses illustres compagnons d'ar- mes se disposent donc à une bataille générale. Alab si la iFoirtune acharnée trahit encore leur espérance et leur courage , quel asile >, qud refugepeuv.ent''ils trouver ? u La Bretagne , dît Bonchamps , nous recevrait peut-être encore avec joie; nos forces réunies aux siennes la délivreraient de la tyrannie; et peut-être serait-*ee assez pour espérer de relever nos villes incendiées» » '( an ) . Malgré Topposition du conseil , sentant touta ^imminence du danger, il enyoie deux cent» de ses fidèles Bretons pour s^assurer du passage de la Loire, seul moyen de salut, en cas de défaite. Cette résolution prise, on laisse à re^et Mortagne , quelques larmes échappent des .yeux 7 en songeant au sort qui Fattend. En .«ffety la division républicaine y entra le 14* .et le jour de son entrée fut marqué tout à la fois par le massacre et par TiiK^endie. D'Elbée et les.quatres généraux vendéens ont pris leur poste sur les hasueurs de Saint* Chris tophe«du-Bois , bien détenxunés à périr, s'ii le faut , pour empêcher Tenilemi de pénétrer à Cholet. Ils ont pris la ferme résolution de verser jusqu'à la dernière goutte de leur sangé Ils ne tiendront que trop fidèlement leur pro^- ^esse^ etBonchamps, qui s'avance avec cinq mille hommes , a déjà fait le sacrifice de sa vie ; prêt à périr avec la sainte cause , s'il faut que le crime et Tinfidélité triomphent. Mais Tennemi les a suivis de près. Le lender jaaain du départ de Mortagne ^ le canon annonce Tattaque* Le courage des Vendéens redouble à lûesure que les dangers augmentent, ,et qu^ I, I: ( ^Ï2 ) peu de jours semblent devoir décîdçr du sort de la Vendée ; et cependant va continuer avec la plus grande activité cette campagne , où le sort non -seulement de cette terre de la fidélité^, mais encore celui de la France entière sont Jualancés* Vainqueurs à Châtillon , et bientôt après chassés de cette ville, les Vendéens étaient affaiblis, mais non découragés. Une des dernières batailles précédentes les avait privés de Leseu- re *, qui j fut blessé mortellement, et dès-lors ne fit plus que languir inutile à son parti. Au milieu de mille combats dont lé sticcès était chaque Jour différent , les Vendéens arrivèrent auprès de Cholet, alors occupé par VS^ester- mann, qui commandait les Mayençais. On ré* solut d^attaquer cette ville, d^autant plus im- portante qu'elle devait lier la Vendée avec la Bretagne et l'Anjou , près de se révolter aussi. * Elle se donna le i5 octobre. Lescure reçut dans l'œil gauche une balle qui sortit derrière l'oreille : il expira , à peine âge de yingt^-cînq ans , des suites de ceUe blessure. Sa perte fut doutant plus yiveixienl sentie , qu^il était un des chefs qui y sous tous les rapports , jouissait de la considération unirerselle la mieux méritée. . \ ( ^i5 5 À Ghâtîllon> Lescure avait été lattu : Bon- champs, le bon génie du royalisme, était accouru^ et avait rétabli les affaires de la Vendée. Ce fut le dix-sept octobre qu'on résolut de commencer l'attaque. Bonchamps 5 qui savait tout prévoir, tout calculer, jugeant que la bataille allait déci- der à jamais du sort de l'armée royale, dut songea à la retraite. Il proposa de tenter sur un autre point le passage de la Loire : si l'on était trahi par le sort, on se jetterait en Bretagne jetïà, pro- fitant des bonnes dispositions de cette province, on pourrait continuer la guerre, et former Une noîivelle armée. (Mais , général aussi sage qu'ha-^ bile, il s'était déjà secrètement ménagé cette retraite.) Ce conseil, le meilleur qu'on pût donner , trouva , comme l'assurëntles historiens; beaucoup d'opposition. Mais trop tard on re-f connut la sagesse de ses conseils, et Ton en- voya au secours de ses fidèles chasseurs, quif seuls pouvaient assurer désormais le salut de> l'armée. Cependant le jour est arrivé qui va peut-être décider si le Dieu de nos pères* sera encore- adoré en FriaLuce , si le trône des Bourbons sera, rétabli , ou si la fureur et l'impiété vont dévorer. lu terre fies T]?a4cs, si long-temps heureuse. Pé- nétrés de Pimportance du succès y les générau:r s^accordent à charger Bonchamps de ranger Tannée en bataille* Les héros yèndéens ne connaissent plus de rivalités. Le bien de la patrie a fait taire tout sentiment personnel.» Il était digne de ceux qui avaient fait tant de sacrifices à la plus belle des causes^ de lui faire encore celui de leur amour-propre* Boi^chamj^ méritait cette confiance. Guerrier^par instinct, héros par caractère, à la valeur intrépide dans le combat, il joignait ce tact toujours sûr, ce » coup d^ceil a qui rien n^échappe , qui distinguent VJiomme fait pour commander. Il se retire à Fécart , il ejiamine la plaine qu'il va .bientôt Çïxoser de son sang ^ il mesure de Uoeilda placô çne vont couvrît ses bataillons. Ses dispositions faites:» il range son armée, et sait donner à $es|)ay^ans braves , mais peu instruits^ un ordre , liAe régularité qui étonnenl e^ alarment le^ Mayençaî^ et le général qui les commande. West ermann récrivit à la Convention , quelques instans après la bataille : << On ne reconnaissait plus les Vendéens ; ils semblaient Farmee la plus accoutumée à la tactique* » G^était legé-*. r&e de Bonehamps qui avait opéré ce prodi- ge *. Les armées sont enprésenee. Le signal est donné. Les Vendéens se sont prosternés ^ et/ smiyant leur usage et rexemple de leurs che& , ils ont invoqué le Dieu des batailles :ils se relè- yent , et s'élancent sur leurs ennemis avec inv* pétuosité. Le centre des républicains est enfonci' par Bonehamps. Le féroce Carrier , qui figurait dans les rangs, a un cheval tué sous lui. Mais la Providence Teut encore prolonger les joufs de éét ennemi du genre humain? Bientôt on se ihèle; Tarme blanche semble encore tenir la dis-^ tance trop grande : c'est corps à corps que l'on se bat. DHin côté- la rage , de l'autre le désespoir r ée né siontfdus des hommes > ce sont des lionsT affamés de carnage. Lés Vendéens lancent la) 14 • } w ■ ■ . Il II il * « Les dispositions de ràrmée TéadSenne jiàrarent' « en cette circoosttnce beaucoup plus militaires qu'elle^ « ne l'avaient jan^ais été , et c'est à Bonehamps qu'il &nt « en attribuer Thonneur. Cet homme extraordinaire, m. qui rCu pas été assez apprécié ^ même par ceux de sori « parti y arait l'instinct de la guerre, et était appelé à « parcourir une carrière brillante , si la mort ne l'eût « pas frappé trop t6t pour le succès de la cause royale. »' X'Vh:jzt Désastres et Reçers^hiXéis&ÇiXolhU}' ' foudre et sèbiènt . le trépas ; rien ne leur résiste 5 ils ont tout enfoncé, ils sont dans les fauboiirgs de Cholet. La victirire seoJ^ledécidée : mais les grenadiers de la G)nyaatiotn se sont ralliés ; la ];é$erve;mayeuçaibe avance y l'horreur a redou^^ hïéy tout dxa^^edie face» LâfFortune trahit la: sainte qausie. Les Vendéens ,• pris cû flanc , fré- Aiissént d€i rage :\ quelques ^ift^ai^T ^ptÇfore la fureur \e$ soutient;, mais uq^o çhaafg^'de^ cava- lerie les epf0i>ee# Un cjri d'ejffï.Qi ^iaitenteôdre : les, ç^urssauit glacés; tout se4éhande étfuitJ LeSigéijéwui '] et Bonchamp^pâf ipi.eux, veuj[efi,%) arrêter les ^uy^ard& : Qn ne l^s entend, pins. En vai^ le héros :Se .sujrp^ç/ )il ..ne peut rassem-- bler ,qu'uç,e,,çef3i^^e 4^ <^aj(^l^ers./)'Â: la[ tè%0 de ces /braves, il part, il se prédite da&s le plu$,^er,:çé •d^^^esp^rons, enuein^^t «C'est un pieu qui combat. Bientôt il reste seul au milieu. dej?..Ç0f^mi?.^qn,sang a déjà,CQplé,il e^t encore tetrîbje. Mais l'heure estrvenney anploinb tnortel Tàtteink. Il tomUe; et sur son corps sanglant un nouveau combat s'engage. Piçpn. arrive,,*,' * Madame de l^arochejaquelein. rapporte que c'est ce^ même brave qui s'opposa à Saaterre, lors de la marctie de Goroa sur Ve2iuS|,et quig^ .^i/sjsçant le. vice i» et Bonchamps do moins ne restera pas & l'en- nemin La fuite est générale, et le dernier jour a lui pour la Vendée. / Ce fut alors qu'on put apprécier la sagesse de Bonchamps, qui ayait préparé la dernière ressource, en faisant occuper Varades. C'est vers ce point que les fuyards chèrement leur salut. Bonchamps, porté sur un brancard; est dirigé vers Saint-Florent* Les Vendéens TàperT çoivent ; aussitôt ils s'oublient eux-mêmes pour l'escorter et protéger son voyage.. Auparavant ils étaient en pleine déroute : ils voient leur géixéral mourant, ils ne pensent plus qu'à lui j c'est à qui soutiendra son brancard j . pendant cinq grandes lieues , ils le portent tour-à-tour, malgré la poursuite des républicains. Enfin, on arrive à ^AÎnt-Florent , où se réu- ■ ■" ■ ■ " -~— ^~.— ^— ^1 ,- -^r- n dispositions du généraV républicain, l'attaqua vigou- reusement, coupa sa ligne , mit son arme'e en déronte, le poursuivit pendant quatre lieues, et lui enleva dix- huit canons et ses caissons. Cette victoire, ajoute l'auteur que nous venons de citer, fit un honneur iufifti à M. de Piron , qui avait montré tant d'habileté et de courage, et qui n'avait pu être secondé par aucun offi- cier. Les soldats, au miUen(. de la bataille, ariaient: yive Piron ! vive Piron ! C( itiS ) rnssaient tous îès foyar^s- Cétaît im spectacle digne d'uiie éternelle compassion que de Toir pèle-méle femmes , enfans , vieillards ^ tournant des yeux baignés de larmes vers le sol qui les vit naître , et qu^ils avaient long-temps arrosé de leurs sueurs , redemandant au Ciel , les uns;, le berceau de leur énonce , les autres , la terre ou ils avaient espéré descendre en paix ; forcés ^ fuir ces champs , où l'horreur et la mort allaient seules régnCT assises sur des monceaul r de cadavres ; et , pour prix d'une héroïque fidé- lité , d'un dévouejnent sans bornes , allant cher- cher un asile sur une terre étrangère , sans auti^ espoir que la compassion , si toutefois , dans un siècle aussi horrible, il en est encore pour le malheur. Ce fut dans cette affreuse catastrophe qu'on rec onnut encore davantage combien il avah mérité de la sainte cause; celui qui, prévoyant général autant que soldat dévoué , ^vait dt milieu des combats calculé les chances dô li Fortune , et préparé un moyen de salut au mo- ment même où, fort de la. bonté 4e sa cause , i| •pouvait compter davantage sur la victoire. Dans les combats précédons , la Fortune avait ( 2î9 ) ïonvent servi les Vendéens. Un grand nombre de prisonniers étaient tombés en leur pouvoir. Nous avons dit que la Convention avait or- donné de mettre à mort tous les royalistes qui seraient pris les armes à la main. Cet ordre avait été exécuté à la rigueur. Les soldats étaient fusillés sur-le-champ. Cet ordre , dictéi par les tigres qui gouvernaient alors la France , avait fait de cette barbarie un atroce devoir. Si quelque chef marquant était pris , il n'était réservé que pour périr avec plus d'appareil y par suite d'un assassinat juridique. Le droit de représailles , ce droit d'une affreuse justice , sem-» Wait condamner au même sort cinq mille pri*» sonniers qui se trouvaient alors renfermés dans r^glise de l'abbaye de Saint-Florent j mais il Ae fut jamais exercé par l'armée deBonchamps. h^ Vendéens étaient des héros. Les prison- niers étaient traités comme des frères ; mais ce jour-là , le désespoir , l'exaspération , fruit d'une longue résistance et de maux incalcu^ iables , la douleur de voir périr un générai adoré , tout se réunit pour irriter les soldats vendéens. La mort des prisonniers fut jurée. Cinq mille victimes vont donc être immolée^ ( ?20 ) aux mânes de tant de royalistes impitoyable- ment massacrés! Un de leurs chefs, oubliant que les soldats de la Convention étaient Français , et que , combattant pour son Dieu , pour soa Roi , il devait en imiter la , clémence , a fait braquer deux pièces dé canon devant la porte de l'église , et la mitraille va déchirer le^ malheureux qui y sont renfermés ! Bohchamps Fapprend sur son lit de mort : sa grande âme eh est indignée ; elle s'arrête un moment pour exercer un grand aete de vertu. « Soldats cbrér « tiens, s'écrie-t-il d'une voix mourante, sou- « veneï-vous de votre Dieu ; royalistes „ sou- ic venez- vous de votre Rpi : Grâce l grâce àujô « prisonniers l je le veux ^ je V ordonne *. » Aussitôt un roulement de tambours se fait en- tendre ; c^est un ordre de Bonchamps aux poctes du tombeau. A ce nom . adoré qui rap- pelle tant de viçtpires éclatantes, au nom de cet ^omme don^ la perte inspire tant de craintes et présage de si grai:ids désastres , les plus fu- * Voyez Beaachamp, bat. de Cholet, première «dit.,, t. I , p. 368 ; le Dictionnaire des sièges et batailles, t. II, p. 177; et les Pièces justificatires , n*** III , IV, V, VI , VII, VIII, IX, X et XII. . ( 221 ) rieux s'apaisent* On se dit , on se répète : Grâce! grâce I Bonchamps le veut ^ Bon* champs V ordonne '^. L'ordre se rétablit , la fureur fait place à la clémence , les larmes cou» * Cinq mille républicains , faits prisonniers en diffë^ rentes occasions , par les Vendéens , étaient renfermés dans réglise de St.-Florent. L'excès de Tinfortune et du désespoir exaspère tous les hommes , et les porte [sou- vent aux actes les plus atroces» Il ne paraîtra donc pas étonnant que les Vendéens , dans l'extrémité oii ils étaient réduits , songeassent à se yenger des maux que leur faisaient éprouver les partisans de la [République , sur ceux de ces derniers que les chances de la guerre avaient mis en leur pouvoir çt à leur discrétion. Un im- mense attroupement se forme autour de l'église. La multitude demande à grands cris qu'on lui livre les prisonniers pour les massacrer. C'en est fait , l'ordre de les fusiller est donné. Le loyal Lescure , prcsqu'au lit de la mort , s'écrie \ à cette occasion : « Voilà un acte « infâme, a» Bonchamps qui ^ lui-même , était dans une 'Situation encore plus désespérée , mais qui exerçait pour- tant *la suprême autorité militaire , par l'absence du généralissime d'Elbée , s'oppose formellement à l'exécu-' tion de cet ordre barbare. Il fait à l'instant même pro- clamer un ardre du jour qui défend, sous peine de mort , d'attenter à la vie des prisonniers. C'est par cet acte de générosité et de courage magnanime, que le héros de la Vendée termina sa glorieuse carrière. ('Voyez Conquêtes , Désastres et Revers , etc. Vendée , ï8 octobre jygS. ) ( ^^2 ) lent de tous les yeux , et ces âmes naturelle- ment généreuses, s'étonnent et frémissent de 3'être un instant démenties. Les prisonniers apprennent avec surprise qu'il leur est pernods de vivre ; et le héros vendéen , touchant aux portes de l'éternité ^ n'oublie pas qu'il est chrétien, et digne serviteur de l'infortuné Louis XVI : il va quitter la terre, devenue inhabitable pour, la vertu , emportant la seule récompense qui fut digne de lui , rassurancc d'avoir sauvé cinq mille de ses frères '^ ! ! ! ^ « Les généraux Lechelle et Beanpui , nommés, après « la. disgrâce de Westermana, au commandement de « l'armée républicaine » marchèrent sur Mortagae et « Cbolet , oii s'élait rassemblée l'armée vendéemie* Le « choc (ut terrible» Un mouyement^ que fit le général « Lechelle pendant l'obscurité de la unit , qui a'avail « pas mis fin au combat, tourna l'aile vendéemie que (c commandait Lesçure^ blessé à mort. Ses troupci «c fuient^ et les républicains entrent dans Mortagne. Le c( lendemain, la ville de Ckolet fut emportée $ et tandis « que la rage y exerçait des horreurs qui surpassaient « toutes celles dont la Vendée avait été le théâtre, « l'armée yendéenne reparut^ et le combat recom— « mença. D abord son aile droite enfonça les rangs V républicains ^ mais à la gauche , les bataillons de « Mayence , soutenus de la cavalerie., enfoncent , par « trois charges consécutives, tout ce qui est devant eux* ( ^a5 ) * Parmi les cinq mille prisonniera que sauva la héros expirant , se trouva Haudaudine , négociant nantais. Il avait été séduit par les — <^— — «—■ I I . 11 i m ^— I— rt» ■■ ■ I !■ »iiiii Il I I I Ml m il « En vain les chefs yenlent rallier les fuyards et faire . « ayancer leur cavalerie ; «lie s^ëtait retirée à Beaii- « prëaa. Alors , à la tête d^un escadron , ils cherchent la « mort , et plusieurs la trouvent'. Bonchampsetd'Elhëe « tombent. Le brave Larochejaquelein , resté seul, « retire son aile droite à Beanpréau , et bientôt se dis** «t pose à passer la Loire , et donne le rendez-vous gë* « néral à Saint-Florent. Là étaient renfermés tous les « ^prisonniers faits sur les républicains ;. et déjà les Ven- ir déens , avant d'abandonner leur pays , avaient pro- « nonce lenr arrêt de mort. Bohchamps, blessé et c mourant, ranime ses forces défaillante^ 9 et entouré «c de ses officiers et de ses soldats plongés dans la dou-: « leur , il sollicite et obtient de leur dévouement la K grâce de tant de malheureux •• La voix/mourante « de Bonchamps ne peut se faire entendre : un rou«^ « lement annonce une proclamation. Les plus mutins te accourent , et écoutent : c'est un ordre donné par « Bonchamps aux portes du tombeau ; il veut qu'on ft respecte la vie des prisonniers ; il menace de la mort « quiconque oserait y attenter. Au nom de Bonchamps « le calme renaît > le recueillement succède à la fureur ; « on verse des larmes. Les canons déjà braqués sont r détournés. De tous côtés on entend crier : Grâce ! « grâce ! Sauvons les prisonniers ; Bonchamps le vent , « Bonchamps l'ordonne ! Il est obéi. Telle fut la der- « nière action de ce héros chrétien. » (Voyez Vktoireê 0t Reversas armées françaises , 2* édition. ) ( /224 > idées nouvelles. Doué d'un caractère digne d*iin Français , il avait vu avec plaisir l'aurore d'une liberté naissante : il était républicain ^ comme les républicains de la Grèce et de Rome. Au moment où il portait secours à un de ses ca- marades y il fut pris par Farmée vendéenne (c'était quelque temps avant la désastreuse bataille de Cholet ) , et envoyé à Nantes pour négocier un échange de prisonniers. Sa mort devait payer un refus. Il part , il arrive à Nantes j il expose les conditions dont il est chargé. Elles sont re jetées. Il voulait sincère- ment le bien de son pays ; il insiste. C'est es vain. « Eh bien ! s'écrie-t-il , je pars , et vais me « livrer aux Vendéens. » On s'y oppose. « Le i< parjure , lui disent ces âmes viles , est une « vertu avec les brigands et les traîtres. » Mais ce langage ne peut être entendu de l'homme iF,ertueux. Nouveau Régulus , il court offrir sa tête pour dégager sa parole. Il était du nombre des prisonniers renfermés dans l'église de Saint- Florent. Comme eux, il allait périr. Bonchamps conserva à la France cet homme qui sera tou- jours cher à tous ceux qui aimeront la vertu, sous quelques drapeaux que Terreur ou le soit ( ^^5 > Tait jetée. Haudaudin^, peu après remis en liberté , ne fut point ingrat : ne pouvant té- moigner sa reconnaisi^nce à son libérateur , il acquittât sa dette par les importans services qu'il rendit à sa veuve , dont le salut fut son ouvrage* Mais n'anticipons point sur lés évé- «nemens , et jetons un dernier coup d'œil siir le théâtre d'une guerre aussi étonnante dans son principe^ que désolante dans ses résultats. Les républicains , vainqueurs à Cholet , pour- suivirent leur marche. La terreur , la flamme et la mort signalent chacun de leurs pas- Bientôt ils arrivant sur les bords de la Loire* C'est- alors qu'on put enfin juger combien était précieux le général qu'on allait perdre. jSi le passage n'eût pas été assuré d'avance , tout ^tait perdu ; non-seulement l'armée entière eût péri , mais toute la population de la Vendée eût été massacrée par les soldats du féroce Westermann. Dès qu'on est instruit de leur approche ^ tout s'effraie ; la consternation est générale. L^air retentit des gémissemens des femmes et des vieillards. Des radeaux sont construits à la hâte ; [des bateaux sont amenés de toutes parts j on quitte «ett« me témoîo' 4$ i5 I tant d'^xplQUg; et iBaimenatt dé timt de malbeufâ» Bonek^mps es^pîrftni est placé sur une: aacellé. ,Ce^ U qu'entre le$ bras dunaim^ d'iÔK mi- nistre d^ aiit^ls, qui, uni à lui par nue am^ m^Ooe et étFoita aixûtié ^ TaTait toujours suirL, et qui alors adpUQi$«ait pair les Qon5olatiaBS jfeligieu^es r^mettûQûfce de ses derniers ; ma- mens *. C'^st là qu'il épanche son âme , qn*^ * Ou a ait faussement ^ obserye madame de Laroche- ^tiqUeliski , que les {rrètres eombattatent : ils* confessaient )Qfl)i9^mP9f /SiUrivâlisu^&ii» «ur le champ de ba^ taille. Ainsi on 9 pu y trony^r lei^rs co;:ps^ mais fiaco^ n'a jamais ^ongé k autre c;)io$e ^u'à çxborter. et ralliex les solâftts y à leur inspirer du courage et de la résigna^ fXp^, 4sWf:.Wir^'^ffi^»nè^« Si les pdjrsaiis.left enaseiil ;rus -sortir ainsi de letir caraetëre> ils^usi^éDt{ne|:4a|Dul^ vénération pour eux. Cela était si loin de^ idées des Yeu- déens , que les généraux enroyèrent en prison M. dû So^Udt 9 qn^ avait fmcbé ^a qaalité de. sona-rdiacre , et qui se Jbftltai t depuis long-temp^. , f . f On a aussi reproché aux prêtrçs d'exciter les Ven- iiétnâ ^ la cruauté : rien n'est plus faux ; au contraire j il seiMi^ passiUe de oiler. Jiflotteonp de 'traUs 4'auKi l^am^uité cou;'9geu3e » dont sp -sai^ bcmprés dçs^ccli^^ siastiques. Une foule de personnes pnt dA la yie aux imstances qu'ils ont fettes à dès soldats furièut et aniioiés |jtjt ^baag^f L^è. prêtres ka^|^.af*^eas à^exoter^ las €^f^e l«a regrets qu'il ipTQUv^ 4e toir l^tîsaiiiwï caille, ^.peut-être à j^ç^^i^ pi«tdUe:>^ Qt de^t^ patrie qui lui ét^it $i ehère, vouée pow loi»^f\ temff^ k tou$ les ms^n% qu^u ptix.: d^ son jsaxig il avait voulu lui épargner ji II prévoymï les bo^reurs auxquelles U Vendée allait être ^.prpie, ce peuple entier èiiaeveU douâ le^ ^^ddre» doni: la t^irê 4e là fidélité ne serait; J^ieutôt plus qu'im vaste moncëajû. Quel4{Ù6$* i?e$te$ de ' l'armée ro jale pomrraient . peut-^trer échapper y inai$ les divisions ,. les |Lnibition&) particulières s*éleveraien$ ,, paralyseraient né-*^: Qessairement ' les efforts de ceux s{m auraient^ • ■ * ? ' . • • \' . paysans an combat , (étaient souyent les plus ardens auBâî^ à les fuipéoher de népundre le sang dias vBiacusJ Mé Do^$3Î^) cur< de S^iate-Mariç*dç-Iibé , nm de^ plu^ fongueux ecclésiastiqnes ^e Tanja^e , . sanya u^e fais iq^ rie à nn grand nombre de prisonniers , et at*r^ta W iHia^acre par de rÎTes fttiiélo se plaça un jour > >k Saiijtt-Lanrept-^yr'j?. Sèvre, devant la porte d'ui^ dépôt de prisonniers ,, et dëclara quHt faudrait passer sur son corps pour arriver ( «s > le mdihearde sùrtivre. Ce&t dans Ces Cruellaf pensées^ que le hétoti Vendéen rend à son Gréa* teur son âme vertueuse et pure» Ceri est donc fait, Bonchamps fi'est J^insî- lies Bourbons ont perdti le plus illustre et le plus pur de leurs serviteurs, Tarmée royale celui qui la guidait à la victoire , la Vendée celui qui la protégeait, les tépuMicains celui qui les faisait épargner quand la Fortune âVait tralii leur valeur. Il n^estplus! et, àTexemple du Dieu pour lequel il combattait, se» der^ nieras paroles ont été des paroles de pardon et de paix. J^en appelle à vous tous que les iois avaient appelés au combat sous Tétendard xépublicain, à vous dont le courage était digne d^une meilleure cause, vous pouvez nous racon-» ter ce que vous lui avez dû, lorsqu'au ^sein de la victoire il faisait épargner les vaincus.. Une loi horrible, bien digne des tigres qui, Itltérés de sang , composaient la Convention , avait dévoué au massacre tous les Vendéens qui seraient faits prisonniers i Un droit hor- 4:ible , qu'on appelle représailles , vouait an niême sort tous les républicains i et Texaspé-» 'X:$iûoii; inséparable à^xme guerre civile, scsm- ( ^^ ) Uait leur iaterdire tput espoir de pardoil; JBondbamps^y toujours aussi terrible à rennemî d^us les coc)i>ats , qull était généreux au s^in 4e i^ victoire , ne souffrit jamais qu^un seul prisoui^ier fat nus.. à mc^rt. yaiuement aurait?^ 4)n fait parler la politique. ^ son âme f, guidéff par des vu^s plus dignes d^UQ Français , u^auratt |>u abjurer hu instaut la générosité quilui étaiit iiatureUet* L'arxaée catholique et royale pleurait enccwr^ ^!W" * Comme i\ ét^it Ktabl^ ,. co vint lutremc^rç ua billet qm luî annonçait que , parmi les trois cents indi— vlâns qu'il avait engagés depuis rix semaines , ^il s'en ,lrpf>'V^^^ w,pajé;par la Gonventi^ ppur.rassasé^^rw Le général, qiii gardait tonipurs son &ang-*&oid daiiç les circoDstances les. plus critiques , prit suf-le*cbamp une natation bien digne àe son caractère. Il les^fitras^mM* blep y 0ft lear «^i^oi^» qu'il savait ^'nn d'enfinB wx, #ait chargé. de L'assassiner » qu'il le* confessait; n^ais que la croyant susceptible de repentir et ne voulant point te perdre , il lui pardonnerait , si en défilant devant ^liii n f'avqwit cOHpahle, et qiie dfMn6'le;'caat;09tr^irje'i)Llui trancherait la tête. On défile ; nul aveu, nulle altéra tiom sur les visages* « J'étais bien sûr , âit-it~, que parïnTTêi miens il ne se trouverait pas unteul hoi^ttie atôi^tf s^é- Mrat po«r ie.charger de me tner ^ car s'ilrft'€Raél«it ^4M*f4 un , les aatrés^yaaraietti^p^is mumquë àê lui îAsptrêr tin peu de. ce respect > de ce dé.vQaemeht et de c^tte* a^ed'»' tien dont chaque joUr ils me donnent tant depreiives^ « i son génétah Commefit e^t-il môft /S'écriaient ensexnblè I^ the(s et les àoldatis > celtii qui noiis wenait à la gto^r^ ? C^iàcdènt ësv4i*tÂort celui '^o&t les Teitus forçaient \ei hênéàitkiobk dH -Ciel ; doiit lé bras ^is^aiit eûchaîriàirla vicr taire ? Les larmes des bravéisi étiièttt Vêlogè funèbre du héros. Les etinemis toétîies se mê- laient à te Miicert tmanime , tt ]^ayaient à la mémoire de Bonchamps un tribut d^admiration ', 'de regrets et de respeét *• Sisful , Incapable de partagcmne- donïcur xjtri n'était connue que des âmes nobtes, le irépré^ëhtaht du peuple^ jqjqi : ;se t jcouvait , à Varpée de TouiÇÉf^ i, ]^c^i\;ait à IW'Ckmyemwm :•'< La pei^é de Bè£fchàtt|^i^ Vaut « une victoire nour nous i car il est , de tous ic Ici .cl^çf^ ides Vendéens , celui .teïi qui iU *i avaient te iç>lillS de confmnte v qtf ils ateiàitei» le «. mieux , et qu us suivaient le plus volontiéts. » jV'cyre» .]?ic,cç5 Justificatives ^ n*" 30^; : î. , ^•'îAîft^ pérît, ^t'â^é dé trèntc-tvbî^ ans, lé . ;.^ .Boncham^^ftit -aon-seuletoent .regrelfë fdfleé aîens » )mia il • est: de jubtovîété qnf jbealieovp «le sold«t»fép^ Uiowi6> a^t^n^Eit «a porte» AQiMineiit; lut; tsfiisel* .des laçmes. il y eib ayaitvtMii/): ,'{)4kr»i tiax V ^qvi lui detatenl la,vi©4. : .... '• . P I • , •; •.». • s ' . ■ $^arqiiis de BoMhiB»Dp&. Sa ^Carrière politique fut ôoorte j mais k gloife qu'îl acquit en si péit 4e *teiûp6; fiera kûûiértclle^. Il n'eut qu'un simplrf lo«abeau4kti£^ le village dé 'là MéiUeray e ; itiâîâ^ ail Tcm. ne put gMtér sôh ndm ^tir- Phtiîîibfé tombe iMi fui'ent déposes ses teètfes , Usé Vc/n? arervera et'dètoèuréra'^rofotfdMeht grâté dàni le cœur 'de' ^es frères d'armes et dès Hakitaûè tffin i^aysijtt^l défendit sî lông-tèitips.' Ceû .èes:fiaàk8 défenseurs .du irÔiiè qui 6nt'^fcfcâ|)p^ àtimtm È6S «elttpêteii d*taiïé Itog^e i^évcïtitioi 1 s?acci^*lit^^uà 'à récosiiiaf tre BoiSriliam^s pddî le plus habile , et pour un des plus'îi^avcl gén«5aiiiael3a3éiii4étoyâle.-' - '^ -ix:Er4)kW> tfaéttt^ 4 ta tA^éfâ«^«^ ^Yfa loujcftità ^ans fc&c8ôt|ri'frknçâis, etîa pîeilse fieçfo^iiâîs^ fiàncô^^^iuoki^^^Il jpennet q;u bh éïëVé tA mbnunmH k ta ^gl^ite ; et que l'air ain teittacé aU9( siècles à teiifafteësublifliéi paroles: ùrièei grâce iSëMtêûftjpê iâ v^ut^ SonùhampiTâi^ donne^ • •■'^:' ■• ■ : •'-* - . •■ ■ ■ -^-n* • 'iTei fw fe hmtfdéstè' et pietix guerrier', a U gkoiie idift^titLlé Kéi.pei*Énèt qu^oil^éle^é lib monutoèm , bien moins encôi'e pour hbhoi^el* sa ixijémoire que {^oié^ triiiisnafettre à la pdstërité ( a5a ) f exemple d'une si btelle aotiôii^ Ne «emble-t-îl pas que i^otre aaguste Mouàrque , touché du pardou accordé par le vartu^ix Louis XVI à $es em^mis , eu a yu le fri^it et Timitàtion dans ce deroier tirait d'humanité de notre iiéros , et €[\iç. sop amour fraternel , en honorant cette ac- tion par une haute et noble récQinpense , a voulu en perpçtuer \^ mçmoite-, et élever au milieu des débris dç nos guen;eâ cWile», un nao- plument de clémence qui: pnisse iiôtil» eu.adbucif le$ horreurs, et nous les i^ire oublier en. m>u5 reffaçani dci^ reçtiis dignes^ dç rteii^rt ৠsoh pcu|de* . • ' ' ^'^^^^ ''•■ La politique insensible et fjioîdét a !£scit ua ré* p;:oche.^u,hérqs xpf^^^ d^Toir stttt^é éié féait^ jais qui, ^, la vérité , ne respiraient que-ledrime) ^'aYoir , par . sa cléiuepcp i pr/pajhé( ipkuttè^ ^ la ,pene ij^e. plusiputs fidçles. l?^J^t& d* ïUw* .Wi.Eà 'bi^P:^Jf ne dois ri^n dissimuler .JL.qst. possible quec^ijuLt un^e^ffLute... rcM,i^i*;^«eH«'jfe«;éI hh^em appelle aux âmes généreuses , j^en appelle^ tous peux dpnt le cœuf p^lpife ;au:4Ç^t4 W^ boone option f\ q^i. pourra , . «ji^L Osera > sblwuor .Soift^ çhanips? lui qui, martyr de.lâ 'sainte cause , pardonne A des enneinis.capti|s, ordpfiuequW. fasse grâce a ses bourreaux I En lisant le récit de ses derniers momens , ^uel chrétien ne pen- sera, pas à Jésu^-Christ ^ quel Français ne pen- sera pas à Louis XYI I Comme ce guerrier illustre, ce Ministre dont un De peut parcourir |la yie sans enthousiasme,^ Gê grand homme qtae la France présente avec orgueil pour modèleà ses voisins, à' côte de ce Roi qui fera toujours ladmiration du immonde : eomme Sully' % Bonchamps "^"^^ engageai' le pa^ >**i '*' « je . me disposai incontiaent , dit-il , à aller •c trourer ce prince, emportant avec moi , autant ponr » ses besoins qae pour les miens, 48,000 fr*, d'ont « Tente de bois de hante futaje, que je fis à cette in- « tention* • {Vojet Mémoires de Snlly, ëdifc. iQ~i2, iLoadres , 17675 1. 1 , page 180. ^^ Bonchamps, cbihoie nens l'arons m , engagea le^ patrimoine de ses pères pour subvenir anx besoins de ses fidèles chasseurs qui , restés en petit nombre 9 dé- jglorent chaque jour la perte d'an général adoré. Ils ont rçpris leurs paisibles occupations , pour ne plus les ^tter , piiis^n'ils ont le bonhefxr de vivre sons leur Roi légitime* Ils sont pauvres, mais riches de leurs vertus et de leur gloire; leurs neveux seront honorés dans la Vendée » toutes les fois qn'ib pourront dire ; Mon père était soldat de Bonchamps. La vente de tous ses biens a été insuffisante pour remplir des engagemens' ( :»34 ) trimoine de ses pères pour subvenir am be^ soinii du petit nombre de guerriers. cesté5/ fidèles y nou phis à uq Roi seuliemenii majibeur . reux , mais à son Roi devenu orphelin., ensf^-. veli dans un cachot par suite dfun atteniiaJt c[ui fera long-temps frémir runiver&. Maia , moinS} fortuné que ce dlîgne ami de Henri , il n'aura pas le bonheur qui transforme tout sacrifice, en jouis^nce , celui d^'afier déposer aux piedjk^ du meilleur des maîtres le tribut de son dévoae-^ myent ; il n'aura pas même la consolation de revoir le desçen4ant de Henri ! • * • Mais que dis^je ? Sa grançïLç. âm^ ijJa-t-elle ps^ été pleine» mçnt satisfaite? nVt-il pas reçu la seule r^com*^ pense qui fût dignp de lui, auan49 aux portes de réternité , exhalant son;dernier soupir, il a pu dire : Je meurs contenj;, j'ai rempli mes djp- voirs,)'ai tout sacrifié à mon^Dieaet à monIjLQi ? D'Elbe^ , Larochejaquelein , Lescure étaient itraveS: CQwne lifi, comme lui ils étaient dé- voués, et comme lui ont acquis UHO; g^piiTcQ, ' ■ ' " ' ' ■■ - ■■■ ■ ,1 , . . , , »-»#-«V A ««. • - '• •-»*«*»■ ' - X -9 f . » xt 'i «4L^5« *\Z% * S» afc»»~^-* --- d'aafaqt plus sacrés q«ie , jouissant de la plus haute con* fiance dans le pays , toutes les bourses lui étaient ou* yertes comifie tous lel cœurs. ( 555 ) îmnilorieUe. Mais , ayant la révolattôtiy d'ISH^^ n^ayait été qu'un moment au seryice à^ fkk régimenf dlnfiantme : 11 1le^ pouvait piir^bbn- séqu^il point ayoîr de pratujae^.êc d'antaft^ lâoins que , depuis long«>temps téûté dans â terre y liyité.tout entier à ragriènltiire- , SI avAit entièrement négligé les coliiiàissances àeihéùAi qui peuvent jusqù^à un certain point suppléer- & lliabitiide. ' - •;•.--: . /:/ • ». , Larochejdqùdiein. était uki pireux chevalier^ dans toute retendue de oejnot^Mljskyaltlirayee tes dangers 7 et mille {ois en le'yit:.éotirIratt4 devant d'une -mori qui pai^îssÂtt < înévitaUep Ids^isy âgéieideinfint de^îiligt'^^tiiiinîito pouVait avoîrxé tact éxercéV ^cécdnp dPoeiij:!» sang Irôid ; ^c^tte sçic^yce de jâoiàkbiBàiacâi. 9 • quftd lités xadispensables dans un «bt fi^; iqliàlîtéeri^ dè^aieint alors jSurtiiHt se tHvpiirer 'îéusiiesr au/€e« gcéleplusléminei]^ dajtsjane'giikïitecUrileoniidd petite portion de la France airahiiiduster;oànii^é la France entière ^ et à condsâtitre'dea trottpéi^ aguerries > gnidjées .par des*) ^shefs do^fc:{^Iiip sienrs possédaient iU| talent idistiagné^fââtrmcork préinaturéâ fut un deuil pour son parti \ dus to^t annonsait qû'ii éts^it digne-/ .j>sû! ses. J:%i ( i56 ) lens y d^occuper une des piemî^res places dans On peut dire, la même chose de Leseare, son parem, son ami , et à peu pris du' mèmm âge que lùii Mais le sang froid qu'il con^arrait aji milieu des plus grands dangers / faisait. oU" i>lier sa }eunesse..Il Jie rapprochait darantage de Bonchamps ^ et sa perte fut di'â.tttant plu9 vivement sentie , qu'elle était irréparaWe.^ ' Le modeste Çathelineau., qui yle , premier ^ se mit à la tètede.scs concitoyens pour le 900* tiendu.trân6etdel'autél, luiiqui prouva si bien que^la vêt tii kir'est. pas soumise :aux > distinctions sociales y lui qui rendit les plus grands services â son parti, qui , de rétat le plus iobscùv ^ fut.élevé aa' grade de . ^néralissime^ s^tait bien lui-^ wèmeqà'il^luîimanquait beattcoup.de cbo^ ^iNous ^ne* devrions peut^hte pa& parler. d# d^Anjou j -et ^os^ avons par cônséquisnt 3)eu ev d'opeasions i de fdirè ressortir $» graends talens , qui ne sont peut-^étre point aasesapprécies , et d^nt'Bondiaaipi^ faisait le plus grand cas ; :son témoignage ne doit assurcmentpas étresuspect. Je^Sttis facile pour la gloire de ce- gnnéial qœ Mit panégyriste * ait oubKé tit)p sc^uv^nf même ce qu'il devait à la mémoire de son: hâros; Mais on n'oubliera jamais que ce fut lui qtâcombattit leplus long'-temps daps laVendée / Qïk n'oubliera jamais surtout sa mort glorieuse* - ' Enfin y de tous les chefs Tendéens^ nul ne. possédait les grandes qualités qui distinguaiëht Boncbamps. Dejpuis sa tendre jeunesse , il avait habité les camps. La campagne de llnde , où, il avait concouru aiix prodiges opérés par les Français , lui avait donné Texpérience qui man- quait à ses compagnons» L'étude continuelle et de longues méditations avaient mûri son génie; Si les autres chefs avaient la juste prétention de devenir des généraux très- distingués, il est vrai de dire que Bonchamps a prouvé dan9 cette courte et malheureuse campagne 'que , par ses grands talent, il aurait été aussi précieu](; dans les plaines de Fontenoi que dans les ma>* rais et les bois de la Vendée. Ses grandes qualités ont été généralement * Yoyez la Réfutation des calomnies publiées contre le finéral Oiarettef par M. Bouyiers-Desmortiers y à voliiiHS». t 258 > fecommes } jes mb et ses efinemis y s^t en en* jpmaii^^ \m reiïdireiît également justice j et son l^stoiien a ee |)réetéux araiitàfQ , que Coût èe ^u'il dit de ce grand homme , loin d être cdn*; testé ^ est cotifirmé par les œeiUe'urs autears '^> r ; * n Bonchamps commandàk les AngeTÎàe des bord^ «( da 1^ i*oi|% 9 et quelipies Bretcws qui ilkaieat yea«s «c K joindre à lui ^u trayérsant le fleuve* De tous les, « cliefs yendéens , il était le plus habile dans tatt ndli" plus dWdenr que de bon « ordre, n^était guère commandëe que par des jeunet « ^ns qui ne connaisfoicnt pasla guerre, des viefflardflf « qui manquaient dç force « des propriétaires d«cam^ « pagne , des bourgeois des petites y iHes , et des pajrsans K un peu intelligcns. Un officier qui avait rexpërîëncé fc di3 s^rjL ii^tîer devait» surtout dtins les commeii-r « cçmçQ,s » avoir un grsnd av^ta^ . sur- jb^is. autres^ « D ail^c^i*^ Boncbamps avait Içs meilleurs soldats de « rinsurrecttoB.I/ Anjou , plus riche et plus civilise que «(, leP^Uo^y avilit aussi fonmi un bien plas grand « nombre d'officiers, et la division Bonchamps était « toujours mieux gindée que les autres» Le caractère «du cbef contribuait aussi % lui donner une certaine « autorité due à la confiance et au respect. Sans ambi* « tion , sans vanité , tranquillement dévoqé an succès ^ de sa cause, il nVyait rle,n de braysnt ,. ni d'ochtiint y. dans le caraetèr/?. et^ s'il n'^xcit^î^ pas rçpjlhou.fî 4t siasme^ il obtenait toujours^ sai|s aucui\e:^C|^t>ttaT l#r(Qc]|6)Ai^eleui v fiîlf y y^ms^^i 'épousé ti belLsf ;; JS^ai^e la marqjgiJM 4ci . BoiiiclifLmpa n^arait point yoiilu ' s'éloi^Ar 4^. son mari pour être à p^j:té^4e U soigner ^ ^d^^ le (fecoutû: çncas qiixl 1^ .Jbl^^« Elle lav^ coii8tai»oie»t aocom-f pagné^ Qi^eH.^ nafut pdiilt aa/ di^uleur , en àppre># Q^nf f^'U Avait r^i^lis^ blessure mortelle , en Toyajq^t sofi fmnt décoré piir la pâlciui* delar morti Mais lor^qu^U eut elpiré , qisel affreux ayenij^ ^e d^roida; dey^nt ell^J Restée aeuie dans ^ , H i.pi m iiiHi ■■■ I ■■ | i I > ^ j 1111 1^ 1 | - (n — i^^^Mpu 'i I I i» m ■ K ^ m ii» ■ ■ ■ ■ i^ f ' dictii^n^ rapprpl>«LtiQa g^pértile; Il ae fut jamais m,è\é « dans apcune intrigue , dans aucune rivalité, /l étaH « doux aux vaincus , et ton ne cite de lui aucun trait à dêri^ur cruelié. W (Extrait de la Biographie an-^ tienne et moderne pt^ Y « i^i» > art BoircHAsiPâ. ) ^ * k \\ avait uoç réputl^iiou de yalenr et de talent » cEt « niada^e de Ljurochejaquelein ^ que jç n ai janiiais en-n « tendd contester une seule fois. Il était reconnu pour «r le pkis iiftbUe des généraux. Sa troupe passait pour « fW^Hx. ^j^rçéfi q^e les autres* U a'avait aucune ffé^ « tention. Son caractère était 4oux çt CapjLs; il étai^ « fort aiin^- dans la grande armée 9 et ot^ lui accordait « une entière confiance» etc. » (Voyez cet auteur «' pagp.^5^^ 4.^ SfEt,) _ ... I - ; ( i4o ) là vie, àvecsës deux enfàiis^, dont l\ill était i peine âgé de deux ans , q[uelle situation ! Qui ne irémirait à cette pemée ! Une femn^e, née dans la splendeur , accoutumée à la fortune y qm n'a- vait jamais eu jusqîu 'lâors la peine de former un désir , se trouve tout*à-coup pauvre , délaissée > errante à pied, chargée de deux enfans , saM protection , sans asile , ne sachant où trouver du pain ! Cependant il fsuit qu'elle vive ; ces. prphelins , qui n'ont plus qu'elle , lui en font une loi« Il faut qu^elle élève son fils de maiaièré à ce qu'il puisse un jour suivre le chemin si glo^ rieusement tracé par le sang de son père . . • .- Quel contraste entre le passé et le présenti Quel courage il lui faut pour ne pas être abattue ! ! f Mais il était ré$ervé à ces temps malheureux de nous montrer ce que peut une femme : nous devions apprendre que si ta faiblesse du corps ^t la délicatesse des organes interdisent à ce sexe intéressant les travaux pénibles et les fa- tigues qui sont la part de l'homme,* son âme ne participe point à la faiblesse physique, et que l'énergie du sentiment peut , quand il s^agit des grands intérêts du çœui", s'élever bien au-dess|]% des bornes que la Nature semblât lui ipnposerf (Ht) Madame de Bonchamps jura donc ât ne |amais abaudoniier ses eafans ^ et de letfr con^sacrer çou existence désonnais vouée au malheur. Dans Tétat des choses elle n^avait qu'un parti à prendre , qui était de suivre c l'armée , au . risque de partager le sort des vaincus dans toute son amertume* U était ini«- possible de songer à rester sut la rivé gauche de la Loire: elle n'y aurait pas trouve' une pierre pour reposer sa tête» Infailliblement elle,. eut été reconnue pour une Vendéenne > pour l'épousé d'un des chels de ceux qu'oit appelait les rebelles ; et ni son s^xe, ni L'â^e de ses ienfans , n'eussent tr^UFré'grâiîe devant ces cannibales qui i se' faisaient uiUs horriHe gloire de porter, en signe de leurs exploits^ 'àés q^mbre^ sabglans de lewrs eimemi^» Elle Wé*' :solu,t-dône de passer k' fleaive, et<'de s'âttàr- ... • ' cher à'ia' fortune de ceux que'Mh 'tnari avait si spuvent: conduits à la* vidtoix^ , non pour ell^iiil^ vie lui devenait trop «indifférentes mai$ pour sauver ses enfans. Hle stiivait l'attné^ à pied ; . elle fedsait porter s^es deux encans sur Un dieval , e( un domestique était obligé del^ y soutenir continuellement &£Uè n^était / I \ (Ma) occupée que d'eux ; à chaque instant elk leur prodiguait les soins les plus tendres. Insen- s^>le ^UJL privations pour eUe^^meiae , eUe fai- sait tou# S0S e£forts pour qu'ils souffrissent le jcnq^is pq^ij4^^ de^ hm diangement d'état* Mais QffpcJfiep. k| &«EC^ ipeme que lui donnait son .CO]tUf^g|S. y m^is CQmbieui leneirgîe de son âme .dwaient hii faire plus doulrasensenient sentir IqSj matt^, qu'elle ne pottiTait écarter de ces ;Ci?éatiu:es chérie^! . S^vkaJheim, sa sésignattoa' courageuse, la mémoi^ adq^e.dô wn majâ, lut attiraient les respects et les r^ggar^ des Yendiéensv Us aimaient surtout à. ret|vQ«^r sus la^ physionomie^ enfan- iplijB d/¥ son, pstit Hksrmenée , Us traîna d'un gén^cal qu'iUr a^^ient tant chéri. Ils aimaiatf ^ déoai^lcpr eA' Idtî} nftlgre la. faiblesse de sob 4s^9 legfsnue. ^mû iniclinatkm gnemèpe , qui ^ <|éç^»it pfir. l'impteasion que disaient sur $e5 orgaoes to» hrni^ àa canon et de lâh fusil* l»d9« /ITotijoura an niilieuf d!e«x^ Hermenée-les C0»|i$LiiSf^]L..tpi^> et SHon^ent il leur i^épéttot: J[e suis JBonohamps,, nengez mort pire! Hienri de I^arochejaqudieîn y qui 'conservait poDr U Tieaàyei de ëM»nchamps Ftntér^^ et ; / 1 ; J < =»45 ) l'àmîtie que la ccmfoniiîlé de (iatax^tèfe et k» dangers commoris lui avaient feit contrâcteie avec son marr, avait une prédilection toute par- ticulière pour son Ûh^ âourem au milieu de ses oceupationst (qui étaient devenues ti^è^ nombreuses^ dqmis que les Vendéens y d^uii confmun aceoiPtt^ Pavaient élu gétiéràiîssiilie^, etl arrivant sur la rive droite de la Loire) ,- soii* l^nt il reFV^nait dé plusieftn*^ Ueues ^ pour Voir le peti^ Hèitoenée , , auquel il né ctfssa , jus* qu^an dernier moment-, de tenir lieu de père* Hermènée s'était singulièrement attârcbé à' cet intrépide guertier; sat jèîe était à^ sotacomÊfe chaque fois qu-il le voyait. La conduite de cd hétds est d'autant pln& digne d^éloges^, qu'ellie prouve combien la métooire d*^ Bondiàmp^r Ittî éeait dbjère : cfonduite d- att/tant' pHis noliilë que Id héros Vendéen , le père de cet Orphelih , avait' été son' çonsptfgnen d'atmes, s&a aîm et' son- cival de gloiie^^ . ^ Les' Vendéen»^ après lecpaasage de la» Loii^ëv^ s'étaient rendus maîtres dlngrande , d'Ancenis^ de Château-'Gontier,. de plusieurs autres villes , et avaient remporté une' vietoise bifiUani^* àt LavaL Encouragés par leurs aVamages", ÎÎ5 ( 244 ) avaient pénétré en Normandie. Maîtres d'A- vranches , ils avaient assiégé Granville , où le sort les avait trahis. Une marche rétrograde les ramena' sur les bords de la Sarthe. Mais ce serait nous écarter de notre su^et que de les suivre plus long-temps^ dans les opérations de cette guerre , bietf connue par l!ouvrage d'une plume exercée* ^ On sait combien fut funeste à l'armée royale la bs^taille^ du Ma|is. -Madaiùe de Bonehamps suivait toujours Tarmée. Lors de la déroute, le désordre était affreux. Les soldats qui fuyaient pêle*-mêle , les caissons , les chariots qui encombraient les passages, les cris des blessés , des mqurans , les, alerter continuelles , tout fit de cette, journée la plus terrible peut- être de cette guerre *. Qu'on juge de l'inquiétude de madame de Bonehamps ! • Dans cette con- fusion universelle son fils se trouvait perdu : ce ne fut que vingt-quatre heui'es après qu^elle le retrouva ; mais peu s'en fallut que ce moment ■1^ ' * ■ . * On peut dîré arec Terîté qu'elle fut à l'armëe d'butre-^Loire , ce que fat la désastreuse bataille de Shplet à la Vendée. ne mit le comble à tous ses maux. Hennenée faillit expirer sous ses yeux. Cet enfant , dont le cœur était aimant et sensible, fut si vivemehi ému en retrouvant sa mère , que , voulant . s'é- lancer dans ses bras y il tomba de ceux du do- mestique qui le portait à cheval , et pensa être écrasé. Après les désastres qu entraîna la bataille du Mans, il fallut songer encore à repasser la Loire , pour tâcher de continuer la guerre sur les rives encore fumantes de la Vendée. Arrivée à Ancenis , madame de Bonchamps se jette avec ses enfans dans un bateau. Un parti de répu- blicains stationnés sur la rive gauche ^ fait feu : une balle atteint à ses côtés le fidèle serviteur qui ne Tavait point quittée , et qui portait encore sur ses bras Hermenée. Elle est forcée de rebrousser vers Ancenis* Avaiit de toucher le rivage , la barque est renversée par l'impru- dente précipitation des Vendéens qui y impa- tiens de rentrer dans leur pays ^. entrent tous à la fois dans la barque , avant qu'elle en soit sortie^ Les malheureux ! ce n'étaient pourtant que la faim> le désespoir et la mort quils allaient retrouver sur les ruinçs de leurs chau^ y \ * ( 346) viiè^«8t Ce ne fut qat par miracïe que la mère et les enfaiis' furent «auvés à la nage, et échap- pèrent à la mort. Plus délaissée que jamais , désormais chargée seule de ses deux enfans , dont son fidèle do* mestîque avait y jusqu'à sa mort , partagé les soins, voyant ces frêles créatures près de périr de faim et dé froid , madame de Bonchamps , dans la nuit qui suivit ce fatal débarquement , résolut de se traîner avec eux jusqu'au village de St-Herblon, près de Varades, pour y chercher un asile momentané. Mais tout alors semble réuni pour accabler cette mère# La petite vé- role s'empare d'elle et de sa fille. A peine rétablie , elle voit expirer , dans ses bras , son fils, q«e 1q froid avait saisi en tombant dans l'eau , au moment du débarquement y et que la rigueur du temps avait empêché de se rétablir. Mdheureux enfant/ si digne de vivre, seul rejeton de cette illustre branche qui sera à la vérité immortelle , tant qu'il existera un Ven- déen, tant que le Roi iura un fidèle sujet; mais élevé dans les camps , il eût marché sur les traces de son père, et ses heureuses incli- nations, fortifiées par l'exemple des vertus d« ( 047 y i héros vendéen j auraient perpétué ce beau non! de BonchampSt Cette mère infortunée eut beçpîn de réunir toutes ses forces pour résister à d^ douleurs que le cœur Seul d'Une mère peut comprendre * Elle vOyiait tous les jours «atassaerer soùs ses yeux les Vendéen^ qui tombaient au |>ouv6ir de Tennemi , et ceux qui leur donnaient asile partageaielit leur suj^lice. D'honnêtes fer- miers lui avaient offert une rétraité ; mais sa générosité eût ctaint de les compromettre : elle les quitta , et pendant deux jours erra dans les campagnes , obl^ée ( quelle position pour une mère! ) de porter avec elle , dé cacher sous ses^ vêtemens le corps de son fils , mort sur son sein! ! ! Que pourra-t-on trouver dans le coiyrs de la révolution qui soit comparable à l'éut dans lequel dut se trouver cette mère infor- tunée ? Mais )a coupe du malheur n'était point épuisée pour madame de Bonchamps» Les émis» saires de la Contention ne pouvaient pardonner à la veuve du général qu'ils avaient le plus re- douté. Aussi fut-elle promptement arrêtée , et aussitôt le tribunal révolutionnaire ta con« ( 248 ) danmà à mort. Le cœur froissé d'horreur aime au moins à se reposer en voyant que la yertu n'était pas encore exilée de toutes les âmes. Les républicains, sauvés à Saint-Florent par son mari , s^en souviennent et demandent sa grâce , en lui attribuant avec adresse "^ une glpire qui n'était due qu'au héros vendéen. Les agens de la Convention , ce repaire de brigands , n^osè- rent la refuser. Peut-être est-il des instans où les êtres les plus corrompus sont forcés de se reposer un peu du crime. Elle reste néan- moins détenue. S^ fille , encore- dans Tàge le plus tendre ** y se présente au comité révolu-» tionnaire pour chercher l'ordre de sa mise en , ■ ■■■M M. . ■■ , . 1 ■ .1 ■ y I * C'est a la reconnaissaiice iiigéaieuse des prisonniers qui ayaient été sauvés à St-Florent , par M. de Bon- champs , qu'il faut attribuer l'erreur dtàis laquelle ma- dame la marquise de Laroche jaqueleiu est tombée. 0^ trouvera purement que nous avons trop multiplié les preuves pour démontrer un fait qui désormais ue sera plus contesté que par la mauvaise fpiset Feavie. Voyez pièces justificatives , u«» III , IV , V , VI , VII , VIII et IX. ** Mademoiselle Zoë de Bonchamps, si digqe de porter, ce beau nom, en est seule héritière; elle vienÇ d*épouser M. le comte Arthur 4e Bouille ; Sa Majesté > l^ieui voalu la doter, ( ^9 ) liberté. Touchés de ses grâces enfantines , les employés veuleîit la faire chanter ; etA'a fille du héros royaliste fait entendre ce refrain : Vwe le Roil à bas la République I Sa naïveté trouve cependant grâce, et madame de Bon-* champs recouvre la liberté. Il lui est permis d'aller dans une humble retraite pleurer un époux , qui ne laisse d^autr^ héritage à sa pos- térité <]ue le souvenir de ses vertus , la gloire de ses actions et un nom immorteL ^ ^%/%/yv%jv%f¥%/%^ \ ( 25o ) yy\f%fyvv%fy%/%vv%wv%mf%/^¥yt^Mvv%nmfyy%f%f%/%f%/V*fy^f\^ CÉRÉMONIE FUNEBRE QUI A EU LIEU A S Al NT- FLORENT, LE iBo^^TOBRE 1817, JOUR OU LES RESTES DU MARQUlS-PK BONCHAMPS ONT ETE PROTISOIREMÉNT TRAWS^ PORTÉS A LA CHAPELLE, SEPULTURE DE SES ANCETRES ; ( Extraite da Monitear da 3o du même mois. ) 4Mitmn mm iy¥¥y*m * M* le marquis de Bonchamps , Tun des chefs les plus illustres de la Vendée, fut blessé à mort à la bataille de Gholet, en 1793* On le transporta à Saint - Florent , au moment où l'armée vendéenne effectuait le passage de la Loire* A ce moment , les républicains portaient le fer et la flamme dans les habitations du Bocage. Le Vendéen, jetant un dernier et dou- loureux regard sur son pays , voyait les som- bres lueurs de ce féroce incendie; les cris ( ( 36i ) des enfans, des femmes et des vieillards qu'on massacrait y retentissaient jusqu'à lui. Le désespoir, Tindignation et la foreur s'empa- rèrent de l'armée • Elle emmenait ayec elle cinq mille prisonniers républicains. Des transports de rage et de vengeance éclatèrent de toutes parts. Une artillerie meurtrière s'avançait . . . • Ils allaient périr On apprit à M. de Bon- champs l'exaspération de ses soldats. Il était expirant . « . . Rappelant ses forces défaillantes , il demanda , il ordonna que les prisonniers fus« sent épargnés , et rendit le dernier soupir . . • • La voix mourante du général fut entendue de ses braves frères d'armes. LVdmiration succéda à la fureur, et l'armée vendéenne, rendue à ses sentimens accoutumés , fit retentir, par ac* clamation , ces accens 4e miséricorde : Grèce I grâce I Bonchamps P ordonne I La mort de M. de Bonchamps répandit la consternation parmi les Vendéens. Ils perdaient un chef adoré» Les républicains la signalèrent comme une victoire; elle les délivrait d'un redoutable ennemi» Mais Républicains et Ven-^ déens , tous s'unirent pour rendre justice à ce héros , dont les grands talens , l'intrépidité rare ( a53 ) et la touchante humanité étaient dignes d'une meilleure destinée* . Les cendres de M, de Bonchamps sont restées plus de^ringt ans sans honneurs. La cause sacrée pour laquelle il avait péri , semblait perdue j la France était veuve de ses Rois légitimes. Ces temps de deuil ont disparu. Les petits- fils du Béarnais ont recouvré leur antique pa- trimoine. La Vendée , ses malheurs , son cou- rage et sa fidélité sont rendus à leur gloire , et le monde çntier qui Vadmire , parle d^avance pour elle le langage de la postérité.^ Les amis du Trône ont enfin pu rendre à la mémoire de M. de Bonchamps un hommage si justement mérité et si long-temps suspendu. Us ont projeté un monument ; le Roi Ta autorisé , et une souscription s'est aussitôt ouverte. M. le comte Arthur de Bouille , gendre de M. de Bonchamps ^ a fait exhumer les restes de son beau-père , aprçs avoir pris toutes les pré- cautions qui assurent leur identité y et le 20 de ce mois , ces restes précieux ont été transportés de la commune de Varades , dans Téglise de la commune de la Chapelle-Saint-Florent , où ils sont déposés provisoirement y en attendant / ( 255 ) rérection dii monument qui doit les renfermer pour toujours. À dix heures du matin , le cortège qui ac- compagnait le cercueil a traversé la Loire , et s'est dirigé vers la Chapelle-5aint-Florent. Un détachement de la légion de la Dordogne , en garnison à Angers ; plusieurs brigades de gen** darmerie et un détachement de Vendéens armés^ faisant aujourd'hui le service de la garde na- tionale ^ formaient la haie. Une foule immense de Vendéens non armés , de fonctionnaires pu^ biics , d'officiers de différens corps, de vieillards, de femmes et d'enfans , composait le cortège» A sa tête était M. le comte Arthur de Bouille. On y remarquait M. le comte Charles d'Auti^ champ, pair de France, lieutenant -général, commandant la vingt*deuxième division mili- taire i M. le baron de Wismes , préfet de Maine- et-rLoire; M. le chevalier d'Andigné, pair de France^ maréchal-d&-<îamp , commandant et département ; M. le vicomte de Serrant , lieute* nant*général ; M. le chevalier de Fleuriot , ma-' réchalnle-cau^ 3 M. de Romain , inspecteur des gardes nationales de Maine-et-Loire; M. de Maquillé, colonel de la garde nationale d'An* \ ( 254 ) gers; M. le marqtiis de la RocUe-*BoiJsseâti ^ colonel de la sixième lëgion de gtendairmerie royale ; M. le marquas de Cvrac , colonel de la légpioa de Maiiie-et- Loire ; TSSL k baroa de Moutgardet , colonel da régimeat des diassmin des Vosges , etc. etc. etc. Le cercueil était porté par d'aacieas Yei^ déens, soldat&de Taniiée de M. d&Boaètottps, ûess k la fois et d'avdir vaincu sbus se» ordres, ^ de leurs vieilles cicatrices conduises au service de lantiijiie monardiie , et du nohle dépôt ipn leur étarit confié. Quelques-uns d'entre eax l'avaient porté expirant, quand il traversa la ^oire. Dea pleura involontaires traliiss^eQt ce crud souvenir. La marche lente et silendense du convoi; Faspect de ces <:hamps vendéens , théâtre de tant d'infortunes et de tant de gknre 'f le. souvenir dUrgénérali, detsa bonfté^ de sa. pa- pinlarité y de sai vjdllanee f la présfende desr^faraves qji'il optiatdtttsit si souvent àlavi€ltQire:;le;sid^ funèbres d'un nombreux clergé > ei; les nmler- mens des tambonrs retentissant par iiàervaHes^ et ces* stations pieuses > ou tous les assistans^ à g^oux y invoquaient les bénédiction& ùéles^tet ^ tout imprimait a cette au^ste décéxmnûe uir J I i ( 255 > caractère douloureux et sombre, dontl^s coeurs étaient profondémer^t émus. Arriyé à Téglise, le cercueil a été jilMé ea face de Tautel. Une messe des morts a été chantée* M. le curé de Mootreyault a lu Féloge du général. Cet éloge , écouté avec recileit-* lement , a rappelé aux Vendéens les vertus de M. de Bonchamps , son amour pour ses soldats , sa sollicitude pour leurs besoins, le courage a.rec lequel il affrontait tes dai^èrs, sa mo« destie dans les succès, sa- supériorité dans lé9 revers,, cette acûw prévoyance qui ne laissait rien au hasard , et. ce génie si flicond en res»- sources^ qui tsmt de fois maîti^iija 1^ &>rtî|nd« Ai ce nom: vénéré de Bonchamp^ir au récilide leurs> anciens.exploi^, ces. vétérans 4^ riiQnneur et ^ la foi ont tout à coup repris l'attitude auda^i cieuse eit flère quHls avaient au jour des coni^* bats; et sur ces figures mâles et sévèrai^, ou brillait tant d'énergie , on pouvait reconnaître que les plus constans amis de l'Autel et du Trône en ont été les plus intrépides défen^ seurs. Bons Vendéens ! la Providence divine a en- tendu vos vœux ; elle a récompensé vos efforts. ( ^56 ) Un fils de saint Louis règne sur vous ; le ciiltd de vos pères vous est rendu; et les nobles champs de la Vendée , devenus -l'orgueil de la France et rhéritage glorieux de Thistoire, seront désormais salués par ,elle la Terre sacrée delà Fidélité ! m00ttmt^0ttmf^Mm0kitt^Jlfm0Êiê^^tmÊm Il eût été téméraire d'entreprendre la tâche difficile que nous nous îsommes imposée j si nous eussions su qn'ime de nos premières plumes se chargeait de transmettre' à la postérité les hauts faits du héros vendéen. La permission qu'il veut bien • nous accorder de joindre cet éloge à notre ouvrage, ne nous laisse qu'un regret , celui de ne pouvoir le nommer; Sa mo- destie s'y» refuse j mais elle sera ttahie par son beau talents • ^ - ; . • ÉLOGE FUNÈBRE BU MARQUIS DE BONCHAMPS, GÉNÉRAL VENDÉEN» MONONCE SUR ûjl tômIbs^ tË iÔ oc^obri: 1817^ JOVti ANNIVERSAIRE DE SA MORT. * h^At^/^n m v*A/%/%nMy^fVk Alors que Ton vît éclater tine révolution fu^' neste qui menaçait de dissoudre l'ordre social ; que y par un épouvantable renversement des idées religieuses et morales , le crime fut trans- formé en vertu et l'honneur en chimère ; alors que rhomjDQie juste allait chercher aux terres V - ^ Les restés de M. de Êoncliamps ont été reitonjéê dans le cimetière de Varades : on les a déposés à la ChapeUè Sàint-^Florent , sépn\ttire de ses ancêtres ^ jnscp'i ce (jne le monnment qne liii élèyent lies Yca« déens soit prêt à lesreceToîn 17 '/■ (358) étrangères l'asile qu'il ne trouyait pj[u9 sar sa terre natale ; que le Dieu de nos pères était blasphémé 5 que les Rois de nos aïeux étaient méconnus 9 repousses ^ Ton vit, au sein de la France , un pays qui , fidèle à son Dieu j à son Roi y sut y par sa piété et sa yaillance , marquer sa place aux plus nobles pages de rhistoire. La croix sur sa poitrine , l'habitant de la Vendée ne consulta ni ses ressources , ni les dangers de sa position : son Dieu était outragé , son Roi per- sécuté ; il prit les armes, et tout ce que l'univers arait encore de vertu applaudit, au courageux dévouement des fils de la religion et de Thonnenr. Rien ne put ébranler leur pieuse constance* En vain furent-ils entourés d'innombrables en« nemis; en vain virent-ps errer leurs familles autour de leurs chaumières en cendres ; en Tain tombaient i 1^ fois antour d'eux ^ et leurs pères, tt leur postérité : inébranlables au milieu de la dévastation et de la mort, impassibles comme la vertu , dont ils tiraient leur force , ils offrirent au monde étonné le mémorable exemple d'une popidation tonte entière sans peur et sans re- proche. Terre sacrée^ dépositaire de la cendre des héros ! Toi , qu'on ne peut fouler san^ \ respect 6t sans adoiiratiôii , enôrgueiltis^'toi de ta destinée! Ton peuple est grand parmi les peuples, et les âges succéderont aux âges, le monde s'ébranlera sur ses antiques fonde- mens, avant <{ue le nom de Vendée soit oublie par les enfans des hommes j é • « G)mpagncins fidèles du guerrier dont nous irénérons aujourd'hui la mémoire, laissez aux âmes vulgaires les regrets et les pleurs : ^- tnés par de plus hauts sentimens, par une religieuse Croyance, rappelez-vous ce que fut Bonchamps y et contemplez ce Ciel où la verta trouva toujours sa récompense» C'est près du trône du Dieu pour lequel vous avez com« battu y c'est du sein de ce Dieu même que le Héros chrétien fixe aujourd'hui ses regards sur ses frères d'armes* Que les pleurs soient donc oubliés ; car il est heureux à jamiais celui qui partagea vetrc gloire : il est votre protecteur près de ce Dieu dont vous avez gardé la foi» Jours de deiiil et de calamités ! Mais aussi jours de gloire et d'honneur, où l'on vit la Vendée fournir à l'histoire un exemple qui , plustard^ devait illustrer une nation voisine, non, voiâ ne serez pas perdus pour la France , et l^avei^r ; s ( 260 ) dira Vos' hauts faits , vos héros et rotre inal*^ térable fidélité ! Une résistance partielle s'opposait à des lois révolutionnaires. Des yillages se réunissaient an . cri de yive le Roi , le drapeau blanc s'élerait dans plusieurs conununes , et les habitans d'un pays jadis paisible' se transformaient en d'in- trépides guerriers : Tout à coup cette résistance prend un caractère imposant y et différens coia* bats apprenaient aux républicains qu'un danger réel menaçait leur puissance , lorsque la mort du meilleur des Rois vint porter à l'extrême le désespoir d'un peuple fidèle* Ce^ fut alors que l'habitant de la Vendée jura de se soustraire à une domination impie , et de combattre à jamais les assassins de l'oint du Soigneur. Saint-Florent les yit réunis dans ses murs. Les . armes man* qnaient à leur courage : ils se précipitèrent sur celles de leurs ennemis , et ce fut ainsi qlie la fidé- lité obtint ses premiers moyens de défense*. Ces nouveaux croisés de Fhonneur et de la foi , boufl- lans d'ardeur et d'indignation , sentirent tout^ fois qu'un chef leur était nécessaire j qu'il leur fal« lait, pour soutenir la lutte dans laquelle ils étaient engagés /ui|i homme qui sut unir les talons àU y / (?6i ) ' brayoure , le déyouement à rénergîe : h nom de Bonchamps fut répété par la multitude ; ce lut à Bonchamps qu^on s'adressa. ^ Né en Anjou , au château du Crucifix , le i o mai 1 760 , Charles-Melchior-Artus , marquis de Bonchamps commença sa carrière dans le régi- • ment d'Aquitaine : au retour d'une campagne dans les Indes, il vit édore notre funeste ré- » solution , et qintta le service aussitôt qu'on exigea des officiers ce serment fatal , précur-- seur de :nos troubles et de nos infortunes. Mais n'existant que pour son Roi, espérant encore pouvoir lui être utile , il se rendit à Paris y et ce ne fut qu'avec la plus grande peine qu'il échappa aux massacres du 10 août et dii 2 septembre. De retour chez lui , au sein de sa famille ^x son arrivée fut l'effroi des mé* chans^à tout prix on aurait voulu l'éloigner; on prévoyait déjà ce qu'il pouvait devenir un jour» En s'unissant aux défenseurs de son pays , en cédant aux vœux de ses compatriotes , Bon- champs ne crut qu'obéir à son devoir , et s'oc*. cupa sur-le-champ d'organiser en compagnies tous les loyaux habitans des bourgs qui ve- ( a60 liaient se ranger sons ses drapéanx. Dans lé ffiême moment , le Pin voyait un homme , qui devait rendre son nom à jamais célèbre, se- conder par son active énergie les travaux de Bonehamps ; Cathelinean réunissait sous * l'é- ^endard sans tache , ( et personne n'était plus digne de k soutenir fiers de leur farr deau,^ garder Vespoir de la victoire tant qu'ils auraient celui de conserver leur chef. Chollet, Saunu^ , Angers virent bientôt flotter .sur leurs mu^s Tétendard de nos pères, et, peu de temps, après, les années royales se portèrent sur Nantes. Bonchamps , encore malade de sa \ blessure y ne consulta xp.e son courage f et s'eœ^ pressa d'aller rejoindre Tarmée sur la route de Vannes. A peine en état de monter à che- val , et commandant lattaque de Nantes sur le chemin de Paris , il apprend que les ré- publicains se sont emparés de Qiâtillon ^ et ^e M. de Lescure , son noble compagnoii d'armes , cet homme dont le nom eût honoré les preux d'autrefois , avait été obligé de se retirer devant des forces supérieures. : voler à son secours, l'aider à battre reiâiéilii et à r reprendre ChÂtillon, tel fut aussitôt le projet de Bonchamps : il commandait à des Vendéeiis, il lui fut facile de « 1 ■exécuter. L'attaque de Nantes hWait pas eu le succès qu'on en avait espéré : CatheUneàu avait trouvé la mort sur le champ de bataiHe, er l'opinion portait unanimement Bonchamps à la place de généralissisme. Seul , il s'éleva contre Tôpi^- nion de tous ; et , modeste autant que brave , il demanda à obéir , et se refusa à commali« der. Exemple mémorable de l'influence de$ ve^t tus chrétiennes !••• Etrangère à l'oi^gueily Fâme du héros était humble autant que forte, grandâ autant que dépouillée de- prétentions humaines! (ad5> Si une ardenr bouillante distillait Bon-, champs alors qu'il attaquât Tennemi, un cou^ rage réfléchi ne le rendait pas moins redou- table ^lors qu'il était sur la défensive ^ et on' le vit rester invulnérable y malgré les ef^ Ibrts de vingt-cinq mille républicains» Blessé de nouveau à l'affoire de Martigné - Briand (car les chefs vendéens se retiraient rarement du combat sans blessure), il fiit contraint de quitter momentanément le commandement y et de se retirer au château de Jallais. Son absence fut un deuil pour, l'armée : les chefs 0utefoi$ allaibnt prendre ses conseils , et rien ne se décidait sans Tavis. de. celui qui posr sédait au même degré l'art de connaître les Itômmes et déjuger les événemens. Il n'était pas encore remis de ses blessures, quand le prince de Talmont lui porta une dépêche qui l'engagea à rejoindre le camp« Talmont , jeune rejeton d'une antique et loyale fsanille!... tu n'as pas menti au sang de ta noUe race : ton pays t'a connu tel qu'il conr mit tes pères : tu mourus pour ton Dieu, pour ton Roi; et la pierre qui couvre ta tombe parlç au cœur des héros Iift^ (266) II fut décidé qu^on marcherait so^ MoUtaiga par Tiffanges ; rennemi s^était avancé jusques à Torfou;'le combat fut sanglant, la lutte était incertaine y déjà rennemi se proclamsit vainqueur : Bohchatnps met pied à terre y sai- ftt une carabiné y charge à la tète des braves compagnies bretonnes y et les républicains sont enfoncés. Telle fut la journée de Torfou. Elle fut grande aussi pour toi, cette journée, vft« leureux et brillant Charrette ! et ton nom, fa- vori de llionneur, y fut plus d^une fois mêlé aux cris de la victoire. I>e nouveaux succès attendaient Bonchamps : il marèhe sur Mon^ taigu, Tennemi en est chassé. Poursuivi sur ^Qisson, il ^st encore battu. Une colonne de Tarmée royale est bientôt devant Sùnt-!- Fulgent. Cest ainsi que Bonchamps se distinguait au milieu de ces hommes dont les siècles à venir garderont la mémoire pour Fhonneur de la France : le succès ne fut pas le prix de leurs efforts ; mais leur sang est devenu le glorieux patrimoine de leurs familles. • • . Tant que la vertu fera vibrer le cœur de Fhomme, tant . que la loyauté parlera à une àme française , / ramonr et le respect s^attacheront au .souvenir des Donnissau, dés Stofflet, desduHoux., des Suzanuet, dés Diesessarts et^de tant d'autres héros dont il ne m!est p^is donné de peindre 1er hauts faits* Us suivront aussi ton nom i hrave et loyal La Rochejacquelein-! . • . . ^ Toi à qui Dieu n'a |)oint accordé de^suryiwe aux maux de ton pays, et de jouir du prix de teç efforts. Hélas] tu devais remplir ta destinée , et mourir plein -. de foi et d'honneur avant que ]a^ France, sûre d'un heureux: avenir, pût te présenter avec orgueil an légitime héritier de ses jL\.<^»«*«*r . Se faire aimer du soldat qui le regardait comme un père/ se faire estimer par des talena qvi ne , le cédaient pas à son courage , tel était dans Bonchamps lé partage du guerrier;, une àme sans tache, un dévouement ahsolu.à son Roi et à son pays , telle était la part du citoyen* Janms on' ne le vit occupé de ses intérêts particuliers; il les sacrifia toujours aux intérêts de tons : sa fortune , connue s^ yie;,rien n'était calculé par lui* La demeure de ses pères fut la pr:emière envahie ; la torche à la main , avides de sang et de pillage, les républicains W mâ voix mourartU sera pm eux respect' tée • • . • > Elle, le fut comme telle Ijéiait daos ces )Ours de boiiheur.où elle çuîdaitlescsoldàtsiÀla^ i^toire . • r •> ,.' Un religieux tileate/àvBii: > ac-? Queilli les. derjaièi'es p^^rdies du jbtérdiiaiû/cabne ' s;uccède au trôuUe , U fureur iétitplaûeiàdes larmes d^adaûtation , ^ïV dîtnm^.em^kst s.^écrieV Grâce 1 ^r4çe ttux prisonniers^] Sançkamps le véu4 f MojwHianps ¥orionne.k> i^iiu . îi : ' . TeUe rfut la.dernîère action de-s^ ^ie;^Peu de teltnps après 7 il expiraîaU hameakrde laMeîUè^^ raye , à l'âge'^Q .53 ans. Il aijaiÉ rèécai pem d^an-^ ' nées } mais cesi années fùroutpileinieSide'Tiïtus çt dlionbeur. Spn âme fut yêligicuse -et grande. ( ^70 - Il eut la crainte du Seigneur^ et la force que le Seigneur donne à celui qui garde sa crainte* Il jouissait sans orguei^ d'une confiance méri- tée : officiers, soldats , tous savaient lapprécier, et il était agréable à tous. Franc chevalier dans ia vie privée , jamais une action déloyale ne lui fut repfochée ; chrétien dans les camps, jamais une parole impure ne souilla ses lèvres ; ver- tueux sans ostentation , grand sans vaine gloire ^ soldat sans reproche , il fut digne de commander a ceux qui le pleurèrent. Après sa mort , M. de Fleuriot prit le corn- mandement de son armée : il en était digne , car il était Tami et le compagnon de Bonchamps. O vous , qu^un même sentiment réunit autour de sa tombe , vous qui n^eûtes jamais pour culte que Dieu et Thonneur , et qu^oti vit à la fois com^ battre et prier pour la France , vous jouissez au» jourd^ui du prix acheté par le sang de vos héros ! Le Ciel s^est appaisé . • . Les jours de douleur ont disparu, et les enfans de St.-Louis ont re- couvré leur antique héritage ; le fils des Rois a entendu des cris d'amour sur sa terre natale* Au milieu des bénédictions de son peuple , il a oublié tous le$ maux de Uexil , et son peuple a été béni ( ^p) pat lui—. Que vos prières s'élèvent vêts le Ciel ^ car la miséricorde de Dieu a été graîide : il a tourné ses regards vers vous , et U a eu pitié de vos longues misères .*. Vous mériterez , par une soumission sans bornes au Roi que vous ché^ rissez , en pardonnant à vos ennemis , ainsi que le fit Bonchamps à son heure dernière / en ne mettant jamais vos services qu'au rang de vos devdirs , vous mériterez que les jours qui nous sont annoncés coulent paisibles et sans nuages. Couverts d'honorables /cicatrices , vous suspen-^ drez vos armes , elles resteront immobiles ; mais , si un jour l'hydre des factions relevait sa tête sanglante , si la Discorde secouait de nouveau ses torches funèbres, si la légitimité , seule ancre de salut pour la France , était encore menacée y si lelSlsdeHenri avait besoin de vous««. Vendéens, vous songeriez au sol que vous foidez ! Vous vous rappelleriez que votre pays est un vaste reli* quaire de prud'hommes et de preux« Vous vous rappelleriez Bonchamps. • • • U expira en s^é- criant : DIEU et le ROI ! t%^iMvyVifM%fyv% ( 375 ) PIÈCES JUSTIFICATIVES. »»wwww^ No L Lettre de M. le Duc de Damas ^ premier géntiUhùnktM deS»A*R* Monseigneur Duc d^Angoûlême^ etc., à M» Çhaui/eau, Docteur-Médecin. » VotJS ne vous trompez pas ^ Monsieur , en pendant que je me ferai an deyoir et un plaisir dlionorer la mémoire da braye et malheureux Bonchamps ; mais ce que je puis en dire ajoutera bien peu à sa gloire. Il était fort jeune^ encore et simple lieutenant au ré- giment d'Aquitaine ^ dont je commandais le second bataillon , lorsque nous nous sonounes embarqués pour rinde^ au mois de janyiet 1782. Chéri de ses cama^ rades , estimé de ses chefs , on pouyait dès-lors juger > par son application au trayail et son exactitude pour le seryice , qu'il deyiendrait un officier distingué. Il g fait i sous mes ordres , la campagne dite de 6on- delour , en 1 783 ^ et il y a donné les premières preureiF de cette yaleur brillante qu'il a déployée depuis ayee tant de gloire sur un théâtre malheureusement trop célèbre. Nous sommes reyenus de Tlnde au mois de juillet 1785 s il était alors capitaine^ et je l'ai perdu de yue jusqu'au moment où il a immortalisé son nom 18 ( ^74 ) dans la Vendée. L'infanterie d'une légion que j'avais le?ëe dans rémigration , ayant eu ordre de s'embar* quer pour }a fçit^le expéditioi^i df^ Qai]||»eroA , j'avais écrit au général Bonchamps, pour lui exprimer avec quelle satisfaction je servirais sous ses ordres. Je ne crois pas que ma lettre lui soit jamais parvenue y mais toujours était-elle une preuve de l'estime parti- culière que sa-noble conduite m'avait inspirée. Je me pUiis à en renouveler le ^ témoignage entre vos mains , Alossieur , e^ applaudissant infiniment à votre projet d'un monumeni à élever k la mémoire de ce héros. J'ai l'honneur d'être avec une sincère considé- ration y Monsieur , votre très-humble et très-obéissant •ervitçur., Lettre de M, Soyçr, Major-gçnérçil de V armée royal^ vendéenne j Maréchal-dercaxnp > à Sf. ChauveQUp Médecin en chef de^ la 4© division de la garde nçUionale de Paris* St-Lambert-do-Lftitay , Miûne-et-Loir»; J'ai connu le généralde Bonchamps^ et j'ai partagé les. cbatces auxquelles il a succombé , couvert dq gloire et emportant les i^grets de l'armée royale* ( i75 ) Je ne (^uîs. que confirmer , Monsieur , la hauit Opinioa que vons vous êtes formée de son habiieié ^ de sa bravoure et de ses précieuses qualités* Tout ee qu'ont écrit k la louange de ce général les historiens qui ont parlé de la guerre de la Vendée > n^est point au-dessus de la vérixé* Mais 'A est un fait qaeje n'aji lu dans aucun outrage , et qui montre à quel point M avait la confiance et Famour de l'armée qui était sous ses ordres. J'en ai été témoin. Cette armée ]( forte de cinq à six mille hommes^ épuisée de fatigu^à , et ayant manqué de vivres , s'était nmtinée dans* la ville de. Cholec. Les soldats voulaient être habillés. L'insurrection était complète ^ et durait depuis deux jours ^ parce que M. de Bonchamps était retenu au lit par une blessure qu'il avait reçue a la dernière affaire de Martigné-Briant , lorsque le gé- néral parut à cheval , le bras en écharpe^ le sourire sur les lèvres; Aui$sitÔt lies cris de vwe le Boi se firent entendre 9 les larmes coulèrent de tous lés yeux, Tèn^ thousiasme fut à son comble \ ehacun reprit son rang*^ les troupes se mirent en route; on biareha sur Torfott'^ OÙ l'armée républicaine > renforcée d^Ia'fïimeuse garnison de Mayence', fiit battue et mise eu'ftiite* C^esr ce pouvoir magique qu'exerçait sur les troupes la- présence setde de ce géiiéFal^ qui- ex« plique nos continiielles et étonnantes^ victoires^ Je dësîre, M; le Docteur, qne votre a^èle pour la gloire dti brave Bonchamps, tirouve dans ee traii historique, un moyen d^embelHr le~ monument que TOUS élevez à sa mémoire: Je regrette que mes vièiUës blessures, qui vien-^ (376) Deht de se rouvrir et me tiennent en de grandes souffrances 9 m'aient privé de voas répondre plus tôt', et m'empêchent de m*étendre sur un sujet ou ]• n'aurais qu'à m'épancher. Je sais flatté de la confiance dont vous m'hono- rez , et je vous prie d'agréer l'assurance de la par* faijie considération avec laquelle je suis^ Monsieur, Votre très-humble et très-obéissant serviteur^ Signé SoTER aine , MaréchaJrde-^an^^ No m. Nous soussignés, officiers et soldats de l'armée royale de la Vendée, 'sous les ordres de M. le marquis de Bonchamps, certifions, qu'il est à notre connaissance qu'en 1793 , après la bataille de Cho-^ let, nous avions conduit avec nous cinq mille pri- sonniers républicains , qui furent renfermés dans Fabbaye des Bénédictins de St»-Florent : irrités de la blessure mortelle de notre général, qui était sur le point de rendre le dernier soupir , les soldats voulaient faire périr les prisonniers renfermés dans j'abbaje : déjà les canons étaient dirigés contre Té-» difice, quand on alla demander à M^ de Bonchamps ce qu'il voulait qu'on en fit* Il répondit qu'il n'a^ Tait qu'une grâce à demander à ses soldats avant d'expirer, c'était de rendre la liberté à ces prison* ( ^77 ) iiiers sans leur (ake aucun mal. Tous les Vendéens s'empressèrent d'obéir à la yoix de leur général, et la liberté fut aussitôt rendue aux prisoiiniers. Nous garantissons, sur notre honneur ^ la yérité de la présente déclaration. . Saint-Florent-le^Vieil^ce 4}ma i&Z7« Signés GnuGET, Curé de St. -Florenl-le* Vieil ; Ga- ze au, Maire de St. -Florent ; Lecocq, Goinmissairie pour leRoi; Guilmi', Bakré, Mélayer, Bretan- BEÀxr^LBBRUir^ Porcher, Hërchê, JeanCauneAu, Dalainne/Oger, Chirurgièn-inajor^ s. CdVRGEdNV Curé de la chapelle St.-Florent ; Tlouzin ,"Ghèf de division , * Capitaine en tyjS f Cocir , Chef de ba- taillon". Forestier , Ctiré rfé'ia Pdinmeraye,;frère du Général Forestier 5 RagîhïaV'Bôwdu, Rideau, Mi- cb;ells, Lieutenant^ CqaperoK) Capitaine et Maire de la Chapelle | , Gviçhet , Capitaine ; Cussonnbau , CkATiGiTiER , François Grima vlt, Pionkeau , Curé 4e. Chaudron {;; Çourtai^ » ■ C^piti^ne' d'aviilliirjè ; J[ean Dx£ii]CTNAT , Idèeutçnant y. ^tc^^%, Piovn&^^v '^ Bruns ARD, Lieutenant^ C!LÉiiisN:^yjl^AB|i^^£i|9iQ|i^ GuiBT^ Lucas, Vxillst, Lieutenant. é* fM Certifié conforme à l'original ^e j'ai entre les mains. ' .-Nous. flfoussigii4$ ,.déclaxtoft}q[iae.|es tiomaiéë ^ vril 9 Cf)pitiiit»0.; f Ami JS«iiei»ne , Lû^^UMnt ; ^Ogesf V» 1 (286) Bôneliamps , Fan des généraux de rarméè ren- déenne , qui , pea d'instanft ayant sa mort parvint par ses exhortations k contenir la foreur de ses troupes , et leur fit même la défense la plus rigoureuse d'attenter k la vie des prisonniers , dont le sacrifice graissait irésolu. Nantes y ce i juillet! 8 17. Signés HAtvÂxmism 9 P-âmyABAY , J, B. Mattcom9U , F. Majblaioiv* Vu par nous; Maire de Nantes^ chevalier de Tordre royal et militaire de St-Louis , pour léga- lisation des signatures Haudaudine , Painparay , « J. B. Maucoroble et F, Marrion^ apposées -d'autre part. • -'"^ '^ En Mairie, à Nantes, le 7 juîif 1817. Signé Gasip. Barbier , Adjoint. Vu pour légalisation de la signature de M. Gasp. Barbier, Adjoint, apposée ci-dessus* Nantes , ce 7 juillet 1817. Le Préfet^. là Làiftthln^KièUre , Signé Brosse. Certifia' çonfor^le \ Voriginal Après avoir rendu compte de quelques opérations jusqu'au moment où les troupes républicaines arri- vèrent sous les murs de Cholet, les représentant 8*^expriment ainsi : Nos troupes bivouacquèrent sur la route jusqu'au Içndemaîn, où toutes nos colonnes rélinies s'avancèrent sur cette ville, en avant de laquelle Tennemi avait porté toutes ses forces. La une bataille sanglante leur fat livrée, le feu devint terrjble de part et d'autre, etc. Dès le lendemain , les rebelles vinrent nous attaquer; jamais rage ne fut plus grande que celle qu'ils mi-- rent dans cette nouvelle attaque; jamais peut»-étre bataille ne fut plus sanglante : elle dura environ de^ puis midi jusqu'à huit heures du soir y qu'ils fu-* rent mis en déroute Boncbamps, un de leurs chefs, blessé à mort k l'attaque de Cholet, et qui s'était fait porter ^sur des brancards jusqu à St-FÏo- rent , expira sur le bord de la rivière , après l'avoir traversée. La perte de Bonchamps vaut une vic-^ toire pour nous-, car il est de tous les chefi des Vendéens , celui en qui ils a^f aient le plus de cou" fiance, qu ils aimaient le mieux, et qu'ils suiyaient le plus volontiers. ( 587 ) N« XIL ' Extrait de la Biographie moderne , 2* édition* BoNCHAMPS ( Chartes-Melchior-^Artus de ) , géné- ralissime des Vendéens. Né en lySg, darns l'Anjou , d'une faniille noble de cette province \, il serrit d'abord dans le régiment d' Acquitaine 9 et étail en 1791 > Capitaine des grena* diers de ce régiment , alors en garnison k ]^andau« Il quitta bientôt le service, et se retira dans son château de la Baronnière , près de Su -Florent, où, dis le i5 mars 1793 , les insurgés des environs le proclamèrent leur chef. Il se réunit alors h Cathelineau» devenu maître de la ville de Beaupréau , et forma au camp de Geste et à Montfaucon, l'armée royaliste à laquelle il donna son nom. Dans le courant de mai il se porta sur Bressuire, Thouars et Fontenay; fut blessé à la prise de cette ville ; se retira dans le château de Lan* debaudière , et ne rejoignit son armée qu'après la prise de Saumur. Il forma alors un oorps auxiliaire de cinq k six cents hommes ^ qui lui était particu^ lièrement dévoué , et était en grande partie compose de Bretons, qui s'étant insurgés, sanssuceès, sur la rive droite , étaient venus se réunir aux Vendéens, Ce fut aussi lui qui proposa dans le conseil le passage de la Loire, pour donner la main aux Bretons j mais son avis fut adopté trop tard , et il éprouva des échecs considérables. Blessé mortellement, le 17 oc- tobre, k la sanglante bataille de Cholet, il expira < 288 ) presque anssitàt dans les bras de sa femme , au village de la Meilleraye. Aussi distingué par son humaaité que par sa valeur , il obtint , en mourant ^ la liberté de cinq mille prisonniers républicains, que les Ven-^ déens, furieux delà défaite qii'ik venaient d'éprouver et des excès auxquels se livrait Tarmée victorieuse , voulaient égorger. M, de Boncbamps était l'idole des siens. Ses talens , sa modestie , et surtout sa bonté d'âme au milieu d'une guerre aussi cruelle , rendirent son nom recommandable ; et la postérité saura le dis- cerner de la foule des hommes qui se sont fait ub nom dans les troubles civils* FIN. I J C289) LISTE DE MM. LES SOUSCRIPTEURS tOUR LE MONUMENT QtJI DOIT ETRE ERKGS ÀXA OliOiRE &£ M. DE BON€HAMÏ»S« MESSIEURS BRIS6AC (le Ducot;)^ Pair di^ iFi»aiicei BODILLÉ (le -Comté AwHtrti ot)> ëêwbé flu ^ Mft»|ai& 'd^ Sotieliampe. ' ) . . BCmiI^LÉ ( le -Bwqiu» ABWBWf- Jfà) , ilMeTèiss. ' BOUILLE (l« vi<>«iiiA« «M'>,^ffaipMM>A^ (Cuy-tde- BOUILLE (madameJik»Vik*afteta»l) à Pèri«. MONTMORENCY (le Vicomte de), Pair de France, Cheviilier d'konneur de Son Altesse lloyale Madame Duchesse d'Angouléme. AUTICHAMP (k oomta Charles d'), Pair d# jpranqe^ Commandeur de l'Ordre de Saint-Louis , J4ieutenant"^énéral, commandant la aa® difisiou inilitaire. APTICHAMPtle marqmi d' ) , lieutenant-^néral» gouYemenT' dç la, lo^ :diyision mijil^ire^ Grand-» ; Croix de l'Ordre de Saint-Louis. . > AUTICHAMP ( le Comte, n' ), lieutetfant-général* AUTICHAMP (le Vicomte n")! M«^chal-de-Gamp, SOYER (l'abbé), Vicaire-générai de Poitiers, ' tiommé à l'Evéché de Lù^oii. . : . SOYER, Major-général de Tànbée rojale ven- déennev Ma^échal^deecamp y Cheralfer de Saônt-* Louis. SOYER ( F. ) » Colonel ^ ! ancien ch^f de la. diyisloii de Cholet ^ Cheyalier de Saint-Louis» C 29» ) Messieurs SOTER(L.F.)> chief de bataiUoa , Cheyblier d« Sai&t-Eonia» ROMAIN (nt), ancien inajor-^général, inapecieut des Gard^ iiaiio)ia1es de Mame*et-Loire; PUGHÂINAY, secrétaire-gëhéral de Tarmée ven- déennç d'Anjou et de l'administration pi ovisoîre d^cepays^ en idi5. CADY , colonel , ancien clief de la division dé Che» mxUé, chevalier de Saint-)L.ouis. ^ x LHUILLIER , colonel , ancien clief de la diviatoa de Beaupréau , cheyalier de Saint-Louis» ;BAU01NI£RE ( Martin )^ ancien colonel^ ckeya^ lier de Saint-Louis* DUDORÉ , ancien chef de la division du :^ia$- Sauvin , cheyalier de Saint-Louis» BRETESCHË ( le marquis dx la ) , cheyalier âm Saint-Louis , ancien chef de la diyision de Mont«« faucon. OGER DE LlSLÊ , ancien chef de la diyision dk Ghamptoceaux » Cheyalier dé Saiut-^'Loi^is PAXJMELIERE (delà), capitaine-commlBindatil au troisième régiment' d'infanterie de là Gàn|^ Royale. ^ , VINCENDIÈRE (de la), cWalîer de Soînï- Louis , ancien chef de la division du Lorou^. MARTIN TRISTAN , ancien ad|udant-général, cW yalier de Saint-Louis* ROMANS ( le Baron bs ) ^ aide-major * général , chè* yalier de Saint-Louis» ^ ( 392 ) MESSIEURS SORÏNIÈRE ( 0K LA ) , aucien Colonel vendéen. MAURIVET ( CossiN de ), ancien chef de subdiyi- sion. CHEVAXLERIE ( m la ), Lieutenant-colonel de * k légion de la Dordogne^'^beyalier de St-Loaisw ^CHARBONNIER DE LAGUESNERIE, DESMELLIERS ^ ancien chef de subdivision ^ che- valier de Saint-Iiôuis* • • • CAQUERAY (de ) , ancien chef de subdivisibn , ' dhevalier de Sainte-Louis. BARBOT, chevalier de Saint -Louîà. QUATRE-BARBÊS (le comte m), père, Lieu- tenant-colonel de cavalerie. VILLEMORGE(m;, aîné, Maire d'Ang;er». SENONES (le marquis de) , k Angers. JLAHÀYE (le baron de), Chef d'escadron de gen-. darmerie, à Angers. WISMES (le Baron de% Préfet de Mftî^e-et-Loire. . MEAUUN£.(te Chevalier j)eO> Maire de Bécon. . . (MjEiioeveifJ^iMf. ) 4tf SAUIANJ& (le ccMte ;ds), Miim dtuLoiré. (Maine- et-Loire.) ANblGKÉ (te chevalier n"), Pair de France, M«r^- .ehal-dis-camp, commandant k Angers. •DELAONAY, Capitaine tfliabilleméBit k k légion de Maine-et-Loire. ■DELAFAUCHERIE (mademoiselle), à Angers. GENDRON fîli, Avocat, à Angers. ( 293 ) MESSIEURS GUIMI£R 3 Lieutenant de grenadiers y gaqde ^àUo* nale d'Angers. HÉBERT DE SOL AND, Major de: la garde naiio- nale d'Angers , Trésorier de la sou3cription., ANDIGNÉ DE MAYNEUF (le Viwwto n' X, Colonel de cayalerie, en retraite. DIEUSIE (le yicomie de). Capitaine der cavaleriey Receveur particulier de Ségrë. (Maine-et-I^jolire.) PASQUERAYE, Maire de Mofé. ( Miùw&-vet^ Loire. ) PAULMIERy Adjoint à ]a mairie d'Angers. FERRIÈRE ( le Chevalier db l a ) , idem. ^ MAYAUD LEMASURTER, Capixaine dans la gardé nationale d'Angers. ' ' SERRANT (le Comte Edouarb de), à Bécon. (Maine-et-Loire.) . . COSQUER (le Clievalier ntj). Sous -Lieutenant, compagnie d'Havre, garde**dur-corps di| Roi. GOURDON (F Abbé), Vicaire de la Trinité d'Angers. MORICET, Receveur particulier de rarro]idtsse4 ment de Beaupréau. SACHET, Président du tribunal de . Bfaupvâiu. desmarquais; Négociant îi Bearfort. ARNAIL, Curé de Notre-Dame d* Angers. DESALLAY , Juge d'itstruetion à Angers;, GRUGET , Curé de la Trinité d'An^trs. PASTAN0RY (le Chevalier m la)^ Jfaire df Sainte-Gemme. (Maine-et-Loire.), LÉVARÉ^ ( i}j&) ; ancien CfipiunfiQ d'in&ntcvif », i Angers. , . ( ^94 ) MESSIEURS KJULET - DELISI4E , Recteur de l'acadâtiîo d'Angers. 60BËRIL (le Chevalier du), Capitaine, Aide-de- camp da général d'Andigné* BEROUGERIE^ Inspecteur des poids et mesures ^ h Angers. VERDIER DE LA MILTIÉRE, ConseîUcr i la ^ Gonr d'Angers. ROCHE-BOUSSEAU ( le Marquis de la ) , Colonel de gendarmerie à Angers. MoNSSiGNEuiL L'ÉviQus d' Angers. LESAS, Secrétaire de racadémie d'Angers. BEAUREGARD (db), Àvocat-géaéral à là Cour d'Angers. BESNARD, Inspecteur des domaines^ Capitaine dans la garde nationale d'Apgers* VIRY.(de)9 Lieutenàiit au deuxième régin^efit de cuirassiers de la garde royale. ^ BEAUMONT ( le Vicomte di ) , Commandant d'arrondissement , gardes nationales. ( Maine-«t- Loire ) GAZE AU , Conseiller à'ia Cour d'Angers. SERRANT » ( le Vicomte de ) ^ Lieutenant^général, JOUSSELIN ( le Marquis db ), Maire de St-6er^ main. ( Maine-et-Loire. ) LETHEULE, Adjoint au Maire de la BouaUe. ( Maine^t-Loire. ) BELLEFONDS (le cheyalier ds}^ ancien officier, < ( =95 ) MESSIEURS GHEMELLIER (db>» Maire de Blaisom (Maiae-^ et-Loire. ) MÂQUIIrLE (de), .Colonel de la garde nationale d'Angers. MIOMANDRE(nx)/ Conseiller à la cour royale - d'Angers. CONTADES le comte de ) ^ Pair de France. LORIER, Procureur du Roi, k Angers. BOISSARD ( de), père et fils, St-Germaia^es-'Prés. ( Maine et Loire») HÉRON, Professeur de philosophie et de physique au collège royal d'Angers. BONCHAMPS (le Vicomte Loms de), Maire de St-Laurent. ( Maine-et«Loire. ) ANDI6NÉ (d') , Chef de batailloii , garde nalioiiale d'Angers* ANDIGNÉ (d'). Maire de Ch^ptocë.( Maine- . et Loire») ANDIGNË (d'), capitaine des chasseurs, garde nationale d'Angcirs. . TURPIN-CRISSÉ (le Vicomte de), Maréchal-de- camp , à Angers. TURPIN-CRISSÉ (le Baron de, Colonel , k Angrie Maine-et-Loire. PENNAUTIER (le marquis de ) , à Paris. CHAUVE AU, Docteur de la faculté, médecin en chef de la 4® division de la garde nationale de Paris. CÔURGEONK Simon), Curé de la chamelle Saint- Florent. BIESSIEURS IOlRTINE AU , ancien Capitaine yendéen , à Cha- lonnes. MAILLÉ ( le Marquis de ) y Maire de Vemailtes, MAME , Impriniear da Roi , à Angers, DE GHEBROU DE LA ROULIÈRE, Maire de la yille de Niori, DURE AU (madame veuve ) , à Angers. 60HIN (madame veove ni ) ^ k Angers. MARAIS) Adjoint au maire de la Jumelière. CHARRUAU , Curé de la Jumelière. VALLÉE, ancien CapiuOpe vendéen^ BRUNET , Propriétaire. DENÉCHAU , ancien Yend Soldat de l'armée de BoncKamps. R1DEL (DxsiîiÉ), Recereur de renregistrement. BOISSEAU (Jean). LÉTOURNEAU (François), Propriëiaîre. GAZEAU (veuve CharlesI). PORCHER ( les enfans> La souscription est toujours ouverte , k Angers y chez M. Hébsrt de Sol and , Notaire royal ,■ ^ place dea Halles ; dans les sous-préfectures «^u département de Maine-et-Loire; et k Paris, cliez M. Chauvsau, Docteur en médecine', rue des Noyers , n® Zj. La f omme fournie par . les Bonteriptears que nous renoos d« nommer, se montera près de neuf mille francs. Mais n^ayant p« noas procnrer, tontes les listes, nons nous trooTons à reflet dans rimpossibilité de nommer tons les souscripteurs , ^.patr epflisé^- quent d^tndiquer le montant des souscriptions. I ^ : ( 299 ) ^iyhni%n^v^f%f%f^j%/%i%/%nfifWu%mi%Mki%iWÊ%/%/v%/w^ TABEE DES MATIERES. ' DiBiGACE au Roi , page 5. — Préface^ 9.» — Bien&its du Roi et de- son auguste famille y 2 1 . — Naissance de Bonchamps; son éducation; ses goûts, 27. ^ — Sa campagne de l'Inde, 28* Son mariage, -So, •— > Il se retire du service et vient k Paris , 3i< •--> Rejoint ses foyers , Sa. — Dangers qui l'y mena- cent, 33. — Mesurés de la Convention , 35. — ^ Leurs effets, 36l«—- Députatidh-qut détermine Bonchamps à prendre les* arihes , 40. -— Agitation de la Ven- dée, 43. — Dispositions, de. Bonchamps , 47. — Description de la Vendée , 5o« — - Nouvelles mesures oonvehtionnelles, 55. — Eloge et caractère des Ven- déens , 56. — Réunion des cheis de Tarmée royale , £o« — Cathelineau et Stofllet^ leur début, û/em. — Magnanimité de Bonchamps, 61.-— Affaire de Che- mille, 63* — Combats de. Yihiers et.deBeaùpréau, 64. — Avantages.reioportés par Bonchamps sur Gau* viltier , idem. —Sommation au maire de Chalonnes, 65. — Conquête de cette ville, 66. -^ Générosité de Bonchamps, iV&m^— Dispositions des républicains, 67^ — Résisunce des royalistes , 68. •*- Sage.propo- i|iiion de Bonchamps , .69. — Entrée des républicains i Beaupréau^ idem, -rr Retraite de Ugonpiejc.f ^ par madame la marquise de Larochejaquèlein , 84. — Description de Tkouars , 86. — Dispositions de Quétineau et des chefs vendéens, 87. — Aïïaire de Thouars, 88. — Généreux procédés de Bonchamps , 94. — Embarras de Charette, q6. — Eloge de Daniaud-Dupémt , BeiAurepaire , Beauvolliers y Mondyou et T Angerie ^ 98. — Prise dé la Chàtaigneraye j loo.-^-Marche bien ordonnée de l'armée d'Anjou , io4- t^ Reprise des hostilités, et conquête de Fontenay , io6.— -Trait de bonté récompensé par un assassinat ; Bonchamps blessé , 112. -*** Il désigno Fkuript pour le rem- placer, Il 3. — Bienfaisance de ip^dame de Gri-, mouard, ii5» — Humanité de, Bonchamps , 116. — Exhortation aux républicains 9117. Bataille et prise de Saumar , 1 ao» — Mon de Do- niagné, de Baudry d' Asson , i25. — Conseil aupérieuc de Tarmée royale, 124. Retour de Bonchamps ht Tarmée; choix d'an géné- ralissime , 126. — Discours de ce général^ i*7«^ — Observations de d'Elbée, i3o.— -Objections de Bon- champs, i32. Prise de Maeheconl, i35« Combat de Lncon, i36. Siège de Nantes, 137. — Bésolutîoot da maire 'Paco, idem» Combat du Moutin-aux-Chèvres 5 prise et reprise de Chàtîllon , 141. — Gr'uanies de Westefmann, i^em. -—Bonchamps détermine la yictoire^ f42« , ( Soi ) Combat de Martigné-^Briand , 14S. — Promotion de d^EIbée au çommatidement suprême , idem. -^ Éloge" de Botichamps , 144 ; s^ bravoure j il «st griè- Tement blessé au Coude, 148. Combat de Vflîiers et dé Coron ; déroute de Sali- terre , lî I . — Mon de Bîroti , 1 52. Combat d'Erigné et du Pont-^3e-Cé , i52. ^^ Dé" Touemeat des soldats de Ëonchamps, ïS3. — Sur soa caractère, ï54. Mesures adoptées par la Convention pour détruire* la Vendée, iBy. " Bataille de Luçon, ï6^,*— Mort du jeune Baudrj d'Asson, tyo. • ' Combat sous Nantes, 17^. Combat de Chantonay , idem. Conseil de guerre sur les moyens de résister k l'attaque générale projetée par les républicains, 173* Combat de Coron, on défaîte de Santerre, I78.«— Proclamation aux Vendéens / 179. Combat de BeanKeu, lÔK Bataille de Torfou, i83. — Bravoure de Bon- champs, 186.—- Des Mayénçais^ idem. Combat de Montaigu , 188. Combat de Clisson, 19 1. Combat de St-Fulgent, 192. Divisions parmi les républicains ; comment elles se terminent ; combat de St-Symphorien ,196* Divisions parmi les chefs vendéens ; leurs causes ; combat de Chàtillon , 202. Baiai0e-ae>Ctiolet,Î2o8.^^IIabiIeté'de Boftohamps, 2i4«»<^ili«st blttué^inartelleiiieat^ 2bi6«<-^tsdfiimmû» nQKHMOââ; il délttfe diiq mifle pdboM^tfCt, ftAçu ^-^ Héroïsme dTHaadâii&ie , sa3« — MfiH ée Bon^ ckampg, 3^8. — Portmi» de d'EIbéë, 234, — *^ Larochejaquelein, .^35, — de Léscure , ^36, — de Cathelineau, idem p-^- de Charette^ j^id^em, — de Bonchampsy 237. — Malheurs de madame la mar-« qohe de Bonchamps^ 2^g* Cérémonie funèbre , 249, Eloge prononcé sur la tombe de Kl. de Boa- çliamps,a57. Pièces jasdficatiyes , 273. Liste des souscripteurs pour le monument qui doit être érigé à la gloire de M. de Bonchamps ^ 289. Fm DE liA TABLE* f^fumimmm IMPRIMERIE DE: LJlBEGtJB^ »VK DES'KATS, N* l^ , VtïSLAfLASS VAVÈBSlT. ERRATA. *ag»s. Lignes. Julieu de Zi'ftf/ '4 1 1 non ipt'û fût , DOB ^'il ne fût. 37 ■9 rérolationnaiM » qa*'ûê appelaient xi7«lntioniHtir««. » signe, signal. a» 6e MoBContovz , de la bataille ae« 8 d'influencer » d'ioflner. 19 dont les Yendéens * qne le« Vendéens. 1 8 et son coup d'essai , et dent le coup. 1% pltttôt de s« rtodctf plutôt (pn â« •» WÊâfé- aM s S 7 joio^ 7jmltot« «^